Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 05 juin 2017

Qui est au juste le Consolateur ?

La violence des islamistes occupe les écrans, au point qu’on ne parle que d’eux et de leur satané ramadan. C’est oublier que nous sommes en réalité dans l’octave de la Pentecôte, et qu’au lieu de fêter Mahomet, nous devons fêter avec ferveur l’Esprit Saint, dont ce prétendu prophète revendique bien à tort le titre de « Consolateur ». Mais comment le Paraclet, envoyé au nom de Jésus, pourrait-il être Mahomet puisque ce dernier, nous dit le Coran, fut envoyé par Allah ? Jésus serait-il Allah ?

 Poussons le raisonnement par l’absurde. Si Allah et Jésus n’étaient qu’un, ils parleraient de concert. Or,que nous dit le Christ ? Qu’accorder à autrui la charité d’un pardon qui repose en nos mains seules, c’est donner à cet être une chance de réintégrer l’ordre de la Charité, c’est à dire l’ordre établi par Dieu, Lui- même, son Père, Notre Père. Voilà pourquoi le Christ nous commande de prier pour nos ennemis, pour les plus grands pécheurs et qu’il prie Lui-même - contre toute raison - pour ceux-là même qui Le crucifient.  Pardonner, c’est entrer en prière, et c’est ainsi réintégrer l’ordre le plus élevé qui soit pour chacun, celui de la Charité.

Que peut valoir une prière qui n’intègre pas le pardon des fautes d’autrui ? Est-on même capable de prier, sans pardonner ?  Et qu’est-ce que le Notre Père, sinon l’offre et la demande de pardon la plus intime qui soit ?

Selon ce principe, des gens qui, cinq fois par jour, tournés vers leur Ville Sainte, répètent inlassablement que les Juifs ont encouru la colère de leur dieu et que les Chrétiens sont des égarés sont-ils réellement dans la miséricorde ? N’encourent-ils pas eux-mêmes la colère de Dieu, ne sont-ils pas eux-mêmes des égarés ?

Si les Juifs ont encouru vraiment la colère de Dieu, et si les Chrétiens sont vraiment des égarés, alors Allah, s’il était vraiment Charité, devrait exiger de ses dévots musulmans qu’ils pardonnent ces fautes, tout comme le fait le Christ en croix de ceux qui Le condamnent. S’il ne le fait pas, qui est Allah ?  Ce que Jésus a apporté aux hommes, c’est à dire la Charité, Allah la leur retire. CQFD

Souvenons-nous de ce que dit Jésus des hommes que son Père lui a confiés, avant d’aller justement à sa Passion, dans sa prière pour la « communauté des croyants », rapporté par saint Jean (17 – 15) : « Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les préserves du Malin ». Mais pourquoi les laisser dans le monde ? est-on en droit de se demander. « Pour que le monde reconnaisse que c’est Toi qui m’as envoyé », dit plus loin le Christ (Jean, 17 -23).  Qui est donc ce Malin dont les chrétiens ont tant besoin d’être préservés, alors même qu’ils sont dans le monde pour témoigner du Père et du Fils ? Encore une fois, CQFD.

ramadan,pentecote

12:45 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : ramadan, pentecote | | |

lundi, 25 mai 2015

Que sacrifions-nous ? (1)

Toute l’Antiquité s’est construite et a vécu à partir du sacrifice du tragos, le bouc émissaire innocent appelé à contenter les dieux. Ici, c’est Iphigénie, sauvée in extremis par Artémis,  là c’est Isaac, dont le  « cruel Dieu des Juifs », comme s’exclame Athalie, feint d’exiger la vie. L’incontestable génie du christianisme fut de rendre caduque et d’abolir le rite antique du sacrifice humain – et même animal, Dieu présentant à l’humanité incrédule le sacrifice de son propre fils – celui-ci mené à terme de manière consentante à travers la Passion. Le Dieu chrétien, ce faisant, révèle à quel point son amour est plus grand que l’amour humain, parce qu’il est Père, Fils et Saint-Esprit à la fois, quand la créature n’est qu’elle-même. Ce faisant, il renvoie l’homme aux bornes de sa raison qui sont ses propres limites, sa cruauté, sa superstition, sa stupidité. Il rend caduque l’observation de l’ancienne Loi  reposant sur des sacrifices. « Si vous vous faites circonscrire, le Christ ne vous servira de rien, lance Paul aux Galates trop soumis aux judaïsants. Vous tous qui cherchez  justification dans la Loi, vous êtes déchus de la Grâce. Nous, c’est de la foi, par l’Esprit que nous attendons l’Espérance de la justice.»

Cette insoumission à la Loi du sacrifice, tant juive que romaine, les premiers Chrétiens la payèrent de leur vie ; en réalité, ils furent persécutés non pas parce qu’ils étaient chrétiens, mais parce qu’étant chrétiens, ils ne reconnaissaient de juste que le sacrifice du Christ et refusaient de pratiquer ceux exigés par l’Empereur. D’une certaine façon, les temps modernes commencent avec Constantin. Et nous sentons tous que ce sont ceux-là même que l’Islam radical, par ses égorgements ritualisés, tente d’abolir dans les terres chrétiennes du Proche Orient.

L’Occident, lui, s’est construit à partir d’un autre sacrifice, un sacrifice saint, celui de la messe, que le fourbe Luther détesta tellement qu’il l’abolit de son nouveau Temple. Notre guerre de Troie, c'est la Queste del Saint Graal, que nous ne savons aujourd'hui que caricaturer lamentablement. « Le nombre est infini des prétendus catholiques qui ne savent pas que la communion quotidienne est une suite rigoureuse de l’Oraison dominicale : Panem Quotidianum. Les chrétiens qui n’en veulent pas sont forcés de recommencer à leur insu l’effrayante Méchanceté de Bethléem :- J’étais étranger, dit le sage, et vous ne m’avez pas donner l’hospitalité. », nota Bloy un jour de mars 1901. C’est Bloy qui,  il y a environ cinq ans de cela, me ramena durant quelques mois quotidiennement à l’autel. J’étais victime des préjugés de mon temps, au premier lieu duquel celui du ressenti comme gage de la sincérité. Bloy me rappela les vertus de la simple obéissance au Christ. Vous ferez ceci en mémoire de moi. Pour ce qui est du ressenti, je renvoie mon lecteur à la citation de Green ci-dessous (1), qui dit assez à quel point le sacré et le sentiment sont choses profondément antagonistes, et à quel point vouloir les réunir comme un certain œcuménisme angélique cherche à le faire relève de l’imposture. La sainte messe n’est sacrée que parce qu'elle dépasse et la raison et le sentiment de la créature, inutile de chercher autre cause. Et là encore, elle dépasse la simple prière ou la méditation que proposent en effet toutes les autres religions, lesquelles ne sont que des activités humaines.

5d2bdl (1).jpg

L'Européen le plus moderne, c'est vous, empereur Constantin

[1] Les personnes qui viennent à la Messe parlent et rient ; elles croient qu'elles n'ont rien vu d'extraordinaire. Elles ne se sont doutées de rien parce qu'elles n'ont pas pris la peine de voir. On dirait qu'elles viennent d'assister à quelque chose de simple et de naturel, et cette chose, si elle ne s'était produite qu'une fois, suffirait à ravir en extase un monde passionné. Elles reviennent du Golgotha et elles parlent de la température. Si on leur disait que Jean et Marie descendirent du Calvaire en parlant de choses frivoles, elles diraient que c'est impossible. Cependant elles-mêmes n'agissent pas autrement. On dirait que ce que les yeux ne voient point n'a pas d'importance ; en réalité il n'y a que cela qui est et il n'y a que cela qui existe. Elles ont été 25 minutes dans une église sans comprendre ce qui se passait. Elles entendent la Messe tranquillement, sans larmes, sans commotion intérieure. Si elles pouvaient s'étonner, elles seraient sauvées, mais elles font de leur religion une de leurs habitudes, c'est-à-dire quelque chose de vil et de naturel. C'est l'habitude qui damne le monde.

Julien Green (1900-1998), sous le pseudonyme de Théophile Delaporte, Pamphlet contre les catholiques de France, paru dans les Cahiers du Rhône, 15 (54), Neuchâtel, 1944.