Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 21 mai 2016

Panthéon

Au cœur du rione Pigna le prestigieux Panthéon : L’Antiquité l’avait consacré « à tous les dieux », c’est-à-dire au fond, à aucun. A celui des touristes, s’il existe, et des créateurs de circuits qui firent de lui un incontournable de Rome, entre Colisée et basilique saint-Pierre.

Le nom de son constructeur (Agrippa) gravé sur son portique a traversé les siècles : M.AGRIPPA. L.F.COS. TERTIVM.FECIT, ce qui signifie « Marcus Agrippa, fils de Lucius, consul pour la troisième fois, le fit  ». Ovide, auteur des Métamorphoses, dans l’épilogue de cet autre monument du monde antique qu’est son extraordinaire compilation de mythes, écrivit ceci : « Enfin, je l'ai achevé cet ouvrage que ne pourront détruire ni la colère de Jupiter, ni les flammes, ni le fer, ni la rouille des âges ! Qu'il arrive quand il voudra ce jour suprême qui n'a de pouvoir que sur mon corps, et qui doit finir de mes ans la durée incertaine : immortel dans la meilleure partie de moi-même, je serai porté au-dessus des astres, et mon nom durera éternellement. Je serai lu partout où les Romains porteront leurs lois et leur Empire; et s'il est quelque chose de vrai dans les présages des poètes, ma renommée traversera les siècles; et, par elle, je vivrai. »

Il n’est pas certain que nous comprenions ce désir de postérité, d’immortalité, d’éternité, tel qu’il s’exprime dans ces lignes comme dans cet ancien temple aussi facilement que nous le croyons. Car si nous le croyions véritablement, nous l’appliquerions à nous-mêmes, et nous vomirions cette époque où seul l’éphémère est considéré, et qui a grossièrement proscrit de ses mœurs le respect de la longue durée.

pantheon,rome,agrippa,pigna,ovide,métamophoses,homoi festivus,culture,littérature

jeudi, 30 juillet 2009

Dans l'éternité d'Internet

« Enfin, je l'ai achevé cet ouvrage que ne pourront détruire ni la colère de Jupiter, ni les flammes, ni le fer, ni la rouille des âges ! Qu'il arrive quand il voudra ce jour suprême qui n'a de pouvoir que sur mon corps, et qui doit finir de mes ans la durée incertaine : immortel dans la meilleure partie de moi-même, je serai porté au-dessus des astres, et mon nom durera éternellement. Je serai lu partout où les Romains porteront leurs lois et leur Empire; et s'il est quelque chose de vrai dans les présages des poètes, ma renommée traversera les siècles; et, par elle, je vivrai. »

 

En relisant la fin des Métamorphoses, tout à l’heure, je songeais à la ressemblance entre ces deux termes, l’internet et l’éternité.

L’un vient de l’anglais inter/net (et devrait donc se dire, en français, « l’entre-réseaux »).

L’autre, du latin aeternitas, néologisme cicéronien forgé sur aevitas (l’immortalité).

 

In-ternet, ex-ternet : Troublante coïncidence phonétique, hasard des rencontres d’étymons ?

L’un semble bien être le contraire de l’autre.

 

Or c’est bien, in fine, au fil de ces réseaux du seul instant que nous jetons nos mots.

Ces réseaux contraires à cette éternité à qui Ovide, s'il confiait au seul instant les dons de sa semence, prenait garde de confier les dons de sa plume...

 

449px-Ovide_et_Corine.jpg

De toute façon, c'est bien au latin (la langue du seul et véritable empire) qu'il faut revenir, si l'on veut comprendre le sens des choses et des mots, et non pas à cet épouvantable anglo-américain dans lequel le monde s'est fourvoyé  :


inter/nete : inter, préposition pouvant signifier parmi, mais aussi ensemble et nete : substantif féminin servant à nommer  la plus haute corde de la lyre.


Ensemble, sur la plus haute corde de la lyre ...