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lundi, 18 mai 2015

Pensées non sacrilèges (2)

1. La messe tridentine est à la messe ordinaire ce que le cours magistral est aux cours lambda. Ici, un égalitarisme de bon aloi règne entre les uns et les autres, on se serre la main, on chuchote, on vient (comme dirait Mac Do) « comme on est » ; et on reste comme on est... là, un officiant exerce une autorité efficace devant une assistance respectueuse, silencieuse, composée de gens recueillis et parfois vêtus dans des habits de circonstances. On vient en étudiants ou en fidèles et on en sort enrichis. Ici, les uns et les autres ont leur mot à dire et participent au déroulement de l’office ou du cours ; là tout le monde se tait, écoute, comprend et tente de recevoir ce qu’il a besoin de comprendre et de recevoir. Ici, on est joyeux d’être modernes, plein de soi-même et certains du bien fondé de la réforme ad perpetuum. Là on poursuit une tradition séculaire, une filiation honorable, humbles et assurés de la justesse éprouvée des rites.

2. Le tout premier pays dont le Premier Ministre médiatiserait à outrance son mariage pour tous – pratiquons le novlangue comme tout le monde – ne pouvait donc être que ce sacré pauvre Luxembourg ! Il semble qu'il y ait là comme une grotesque prédestination pour ce G.D. (Grand Duché) devant l'Éternel, terre abondamment promise aux grandes magouilles financières et autres somptueux délits d'initiés, qui offrit à la Commission de la Zone son actuel président à lunettes, Jean Clo-Clo pour les intimes. Le Luxembourgeois lambda, si ça existe vraiment, le Luxembourgeois ordinaire doit se sentir incommen-surablement fier de se voir dorénavant représenté par un être aussi avancé, l’esprit aussi ouvert et le cul si bien posé sur le siège de son Temps.

 

3. A propos de cet ironique mariage pour tous, le mariage n’étant pas considéré comme un sacrement par les protestants, les 500 pasteurs de l’Eglise Unie de France (hum! hum!) ont décidé de bénir les unions homosexuelles; [une bénédiction qui n'est pas un sacrement, euh, c'est quoi au juste ?] « Pour les protestants, les questions de mœurs, de morale, d’éthique, relèvent de la responsabilité et de la liberté personnelle, avant tout », a déclaré à l'issue du vote Laurent Schlumberger, leur digne président (un Luxembourgeois, lui aussi ?) Voilà qui confirme ce que je crois depuis longtemps, que l’on ne peut à la fois se déclarer une protestation contre la religion et être une religion. Ce que Chateaubriand proclamait déjà dans ses Mémoires, lorsque, dédaignant de visiter le tombeau de Luther à Wittemberg, il écrivit : «Le protestantisme n’est en religion qu’une hérésie illogique». Pour le coup, la décision (finalement très conventionnelle et très prévisible dans son déni de toute tradition) de l’EPUdF en fournit une fois de plus l’éclatante démonstration à nos cœurs ébahis...

 

dimanche, 17 février 2013

Un homme perché sur une grue

Il a suffi qu’un type grimpe sur une grue dans le port de Nantes, un autre à Strasbourg, un autre à Saintes, pour qu’après toutes les conneries entendues à propos des double parents gays, on s’intéresse à présent au sort des pères : après avoir légiféré sur le statut des uns, Ayrault le héros s’apprête donc à réfléchir au sort des autres. On se demande comment il va s’y prendre, vu que cela revient à faire tout et son contraire.

Car ces pères revendiquent une paternité que la loi qui protège les mères depuis des décennies leur a, certes, dérobée.  Cependant les mères en question vivent rarement seules, mais avec un compagnon voire une compagne, c'est-à-dire selon le sociétal un parent 2. A l’heure du tout culturel, voilà nos fins raisonneurs condamnés au cas par cas. Le cas par cas, dans la société égalitaire, cela donne qui s’occupe le mieux ou qui est le plus riche ou encore qui est le plus entouré d’une famille. Quand sociétal et culturel se mêlent, le cas par cas entretient une armée d’avocats, de pédopsychiatres, de juges et d'assistantes sociales. Le cas par cas est un marché, qui place chacun en compétition contre chacun, et chacune contre chacune. C'est son unique projet égalitaire. 

On ne se posait pas, il y a encore peu, de si étranges questions. Et chacun d’entre nous n’avait, selon l’ordre naturel, que deux parents qu’il connaissait ou non, son père et sa mère.

D’autres peuvent aimer mieux, c’est évident, qu’un père ou qu’une mère. 

Evidemment. Et c’est heureux.

Mais nul ne peut aimer à la façon d’une mère ou d’un père, en engageant la mémoire naturelle d’une lignée, d’une race, la mémoire des ancêtres, des morts.

L’amour d’un père, l’amour d’une mère, c’est sexué sans être sexuel, et cela inscrit un enfant non seulement dans une société, mais dans l’humanité, ses vivants et ses morts. Tout ce que les temps actuels cherchent à détruire en chacun d’entre nous jusqu'à faire de nous des barbares.

Et ça résiste au temps, à la honte, à la révolte, à l’enlisement, à l’oubli.

Face à cette liberté légitime de l’Etre, des êtres, se dressent la Loi, ses lobbys, ses jurisprudences, les intérêts des uns, des autres.

Face à la liberté de l'Etre, il y a l’Etat.

L’Etat qui, dans sa volonté de tout renommer, refondre, refonder, définir et contrôler, ne peut qu’être de plus en plus totalitaire.

Je ne connais rien du passé, de Serge Charnay. L’histoire de Serge Charnay n’est qu’un cas, ne m’intéresse pas.  

Mais elle dit la nature, la démente et sereine nature. Voilà les réflexions que m’inspire ce soir un homme perché sur une grue. 

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21:18 | Lien permanent | Commentaires (49) | Tags : serge charnay, nantes, ayrault, paternité, france, société, mariage pour tous | | |

vendredi, 25 janvier 2013

Cyber-mariage

Un président qui ne s’est jamais marié va imposer le mariage pour tous pour permettre à long terme à des couples de deux hommes ou de deux femmes d’avoir des enfants. Il y a peu, cet énoncé eût paru digne d’une revue surréaliste et aurait fait la joie de tous les dadaïstes décidés d’en finir avec l’ordre bourgeois.  Il est aujourd’hui en adéquation logique avec ce qui fonde l’ordre totalitaire dans nos cyber-démocraties où la logique et la raison partout brillent par la violence qui leur est faite, au nom d’une confusion criminelle entre le droit des individus et  l’autorégulation du système.

 

Autorégulation du système ; C’était l’idée phare de la cybernétique, telle que Norbert Wiener la théorisa aux lendemains de la seconde guerre mondiale : le monde étant intégralement constitué de systèmes (vivants ou non) imbriqués en interaction, ce n’est plus la raison ni la nature des éléments eux-mêmes qu’il fallait prendre en considération pour réguler le système, mais la forme et la fréquence des relations qu’ils entretenaient entre eux.  Cela revenait à placer la dynamique de la communication au cœur du système, en lieu et place de l’analyse, selon un principe ignoré auparavant par les morales classiques et dorénavant seul admis, celui du fameux « tout se vaut ».  Dans la cellule vivante comme dans un radiateur, dans un éco système comme dans une société humaine, un élément en vaut un autre, dès lors qu’il est apte à entrer en communication avec les autres et à produire avec eux une énergie. Qu’importe sa nature : selon cette idéologie, le concept même de nature propre est balayé, seules comptent la relation et la régulation des éléments entre eux.

On a pu ainsi dégager une chaine de servomécanismes à l’œuvre dans tout ce qui ce qui existe, et croire dégager un ordre intime de l’univers applicable à tous ses étages, y compris les sociétés humaines.

On se souviendra brièvement que le mot  cybernétique provient du grec Kubernator, terme ambigu désignant à la fois le gouvernail et le pilote du navire. Couffignal, un mathématicien français, proposa comme traduction du cybernétique : « l’art de rendre l’action efficace ». Stattford Beer « la science de l’organisation efficace ». Qu’importent ces subtils échanges,, la cybernétique est donc par essence une science du contrôle et de l'information, visant à la connaissance et au pilotage des systèmes : pour que le système s’autorégule, il faut que les individus qui le composent soient aptes à communiquer en plus grand nombre, mais sans évidemment échapper aux voies de communication établis par le système lui-même. On comprend dès lors la nécessité d’intégrer à la normalité du système tout ce qui lui est historiquement déviant, tant dans les faits que dans les mœurs, les concepts que les idéaux. La normalisation sociétale à laquelle la nouvelle gauche s’est alignée n’est au fond qu’une resucée de la standardisation industrielle appliquée aux consommateurs eux-mêmes.


J’ai même entendu de doctes propagandistes du mariage pour tous aller remuer les cendres de Condorcet pour affirmer que leur projet était un progrès de civilisation et une nouvelle étape sur le chemin de la liberté. Tous ceux qui ont perçu à quel point les théorèmes de la cybernétique se sont substitués aux idéaux des vieilles démocraties pour fonder dans les sociétés de masse post modernes une éthique à sa convenance ne peuvent que sourire devant d’aussi ineptes affirmations. Dans ces sociétés de masse où la liberté individuelle n’est qu’un leurre, on feint de détester l’autorité pour admettre aussitôt le diktat de servomécanismes bien plus efficaces qu'elle pour instaurer l'ordre.


Je vais passer ici pour un dément en affirmant qu’entre le mariage pour tous et le nouveau billet de 5 euros que la banque européenne s’apprête à imprimer, il n’y a au fond qu’une différence de formes, parce qu’en structure profonde, tous deux sont deux servomécanismes habilités à conditionner les citoyens post-modernes aux modes de pensée dominants en cyber-démocratie. Et voilà pourquoi un président normal qui ne s’est jamais marié va imposer le mariage pour tous et permettre à long terme à des couples de deux hommes ou de deux femmes d’avoir des enfants : parce que ce que seront ces hommes, ces femmes et ces enfants au fond ne compte plus. En terme de marché comme en terme de propagande, seuls comptent le pouvoir et l'énergie qu'on peut tirer d'eux. Demonstration à suivre ce week-end sur tous les écrans.

mercredi, 16 janvier 2013

L'individualisme marchand du mariage pour tous

C'est la dernière trouvaille des partisans du mariage pour tous : les opposants seraient des fachos qui défilent pour interdire aux autres l'obtention du même droit qu'eux. La loi, en effet, ne leur ôte rien, elle donne à tous le même droit.  On ne vous prend rien, donc taisez-vous !

L'argument est très révélateur de l'individualisme marchand et de la sécheresse idéologique qui prévaut dans ces milieux éclairés du mariage pour tous : Dès lors qu'on ne touche pas à mes droits, qu'ai-je à intervenir dans un débat, en effet ? Je n'ai qu'à continuer à me marier dans mon coin, à consommer du mariage comme de l'électricité ou un contrat assurance, car au fond, c'est de cela qu'il s'agit semble-t-il pour eux.

Cette réforme touche au symbolique, au collectif, à la représentation du père, de la mère, de l'enfant, de la famille, du peuple et du futur. On peut aller jusque là. Dès lors, tous les citoyens ont le droit d'intervenir dans ce débat autrement que de manière purement formelle, et c'est la raison pour laquelle la question du référendum est fort justement posée. La société est un corps vivant. Un président n'est que de passage.

Je me demande bien quel sophisme ces consciences de gauche éclairées, qui prônent le mariage pour tous au nom de l'égalité des droits, et condamnent l'altruisme ainsi que le vivre ensemble au nom de leur désir individuel, iront inventer devant la location des ventres et la marchandisation des sexes qu'ils sont en train d'ériger en norme dans cette Europe qui n'est plus qu'une zone, le tout pour satisfaire leur petit égoisme...

 

07:40 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : mariage pour tous, france, société, politique | | |

dimanche, 13 janvier 2013

La loi de la zone

Ce qui est le plus irritant dans l’argumentaire des pro-mariages gays, c’est la fausse candeur avec laquelle il investit les notions de normalité et d’égalité, pour se prétendre porteurs d'une mesure non discriminante.

J’ai ainsi souvent entendu répéter sur les plateaux télé l’idée que les hétérosexuels ne pourraient prétendre être un modèle parental unique en raison des viols, des incestes, des maltraitances dont des parents biologiques se sont rendus coupables. Face à une telle situation, le parent normal serait celui qui ne se rend coupable d’aucun abus de pouvoir à l’égard de l’enfant, Et les clercs de ce mariage pour tous de sous entendre que des homosexuels ne pourraient tomber dans un tel travers, comme si ces nouveaux parents qu’on dit « sociaux » n’étaient pas eux non plus susceptibles de viols, d’incestes, de maltraitances : à proportion égale, les pervers existent chez les uns comme chez les autres, me semble-t-il, l’orientation sexuelle n’étant un gage de salubrité mentale ni dans un sens ni dans un autre. Voilà donc un premier argument, celui de la normalité,  réfuté. Car cette normalité revendiquée  n’est au fond qu’une normalité de comportement, qu’on tente de nous vendre, dans un tour de passe-passe rhétorique assez fumeux, pour une normalité de filiation.

Un autre argument avancé par ces clercs du « pour tous » relève de l’égalitarisme républicain. Le mariage pour tous mettrait fin à une discrimination en accordant à deux hommes ou deux femmes la capacité juridique d’être parents « comme les autres ». D’une part, s’il suffisait de légiférer pour abolir la discrimination, ça se saurait depuis longtemps. On peut d’ores et déjà parier que la reconnaissance d’un enfant par deux « parents » d’un même sexe se fera au détriment d’une autre discrimination commise à l’égard du parent naturel écarté. Et que dire, d’autre part, de la discrimination subie par l’enfant affublé de deux parents d’un même sexe au nom d’une volonté qui ne sera jamais la sienne.

Comme toujours, le sociétal sert ainsi d’alibi au social chez les gouvernants pseudo vertueux de cette gauche du renoncement. La réelle discrimination continuera évidemment d’exister entre les homosexuels riches et les homosexuels pauvres, comme entre les hétérosexuels riches et les hétérosexuels pauvres. Car la seule discrimination est économique, tout le monde semble l’avoir oublié. Endormis par de beaux discours, dans une société de plus en plus procédurière au fur et à mesure qu’elle se prétendra plus permissive  (les gens qui ont inventé l’Europe actuelle l’ont appelée  zone, et je trouve l’expression adéquate), on feindra de croire au progrès et on se revendiquera de la culture humaniste. Ah ah ah ! Avocats, notaires et psychiatres s’en frottent déjà les mains. 

Car l’affaire est pliée, c’est sûr, le pouvoir socialiste qui tient le pays ayant besoin de cette loi pour s’auto proclamer de gauche : Les Etats imposent leurs diktats, et les peuples sevrés de leur histoire se croient libres quand ils ne sont qu'ivres de propagande. Combien de temps encore serons-nous condamnés à subir tous les amalgames et les renoncements idéologiques induits par cette zone ? Nul ne le sait. Une chose est sure : la loi de la zone est aussi indigente à penser que terne à regarder...

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Fellini, Satyricon


10:56 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : manif pour tous, mariage pour tous, mairage gay, france, politique, ps, fellini | | |

samedi, 01 décembre 2012

Le lieu commun du mariage pour tous

Le premier aspect de ce lieu commun, le plus frappant, est l’idée faussement démocratique du « pour tous » qu’il assène sans ménagement. La locution confère au slogan issu de la communication politique la moins originale une redoutable efficacité : parodiant sans vergogne un idéal démocratique des plus nobles, il ne met plus l’accent que sur un prédicat (« pour tous ») en excluant le thème  (on parle de mariage, mais cela peut devenir la France, le président, l’école, le camembert…) , qui devient interchangeable au gré des réformes.

Dans cette logique, dès lors qu’on est « pour tous », on est implicitement rangé du bon côté, celui de l’égalité puisque le pour tous agit non pas comme un argument d’autorité, mais comme un prédicat d’autorité : On pourrait ainsi soutenir le droit à une même opinion pour tous, un même comportement pour tous, un même goût pour tous, un même sexe pour tous, une même lune pour tous… ; il suffit de répéter niaisement le même prédicat pour que ce dont il est question s’impose comme un droit commun.

Je me souviens de tout ce que le titre de Pierre Dumayet, Lectures pour tous, avait de généreux. Et j’entends tout ce que ce slogan de campagne, le mariage pour tous, a de rhétorique et sentencieux : Dans une société en crise et gouvernée par des politiciens qui ne sont plus que d’habiles communicants, le schéma « du même pour tous » apparait comme un gage d’égalité, quand il n’est qu’un principe de conformité.

La théorie des genres, telle qu’elle est issue des analyses d’un Foucault relayée par des associations de féministes et de multiples universitaires carriéristes, qui l’ont polie à la fois du vernis de la revendication et de celui de l’esprit, est le deuxième présupposé contenu dans ce lieu commun.

On ne nait pas femme, on le devient : Ce qui était à l’origine un chiasme, figure de style assez performante pour dénoncer le conditionnement social et culturel subi par les petites filles en plaçant sous le même signifiant un signifié anatomique et un signifié culturel, a également été  réduit au slogan intempestif (c'est-à-dire au premier degré) par les façonneurs en mal de surinterprétations de la théorie du genre ; désormais, donc, tout a un sexe : les coutumes, les objets, les produits, les idées, les lois, les mots, les couleurs, les rites, tout, absolument tout sauf les corps, tout sauf nous.

Désormais, nous n’avons plus de sexe, nous ne disposons que d’un genre.

Genre qui nous appartient et dont nous pourrions, à notre guise, influer le cours et décider le sort. C’est à ce titre qu’un enfant peut se retrouver avec non plus un père et une mère, mais un parent 1 et un parent 2, lesquels, étant du même sexe, ne seront cependant pas du même genre. On se croirait sans rire dans La Cantatrice Chauve, on est juste dans la post-modernité libérale. Cette dernière ne se satisfait que d’individus libres (dit-elle) c'est-à-dire isolés. S’y développe donc l’idée, pernicieuse que les parents « génétiques » (1), ceux qui transmettent un lien avec l’origine, seraient de faux parents, des parents occasionnels, une mémoire qu’on peut jeter aux orties au bénéfice du parent intentionnel, celui qui a « aimé l’enfant » (je place ce terme entre guillemets par précaution, on l’a compris).  

Ce déni du sexe, alors que c’est toujours la première des choses qu’on regarde chez un nouveau-né pour fonder son état civil, ce déni des « géniteurs », alors que les tests ADN sont les derniers remparts nous dit-on pour garantir la sécurité et l’identité des personnes en matière juridique, suffisent à dire à quel point le mariage pour tous n’est qu’une construction rhétorique fausse, au regard et de la nature, et de la tradition. C’est pourquoi ses partisans le revendiquent comme étant une marque de culture et de modernité. Avec là encore, le sentiment de faire autorité avec de grands mots. Ce qui est toujours le propre de la doxa la plus aveugle et la plus intransigeante.

En parlant d’autorité, il n’est pas anodin que tous les chefs religieux – qui tous sont contre – se soient fait recevoir pour le principe et au nom de la démocratie participative qui ne fait rien sans « consulter » par les députés aussi sourds qu’hostiles à leurs arguments (lire ICI). Les religieux défendent la filiation, quand nous vivons dans un monde obsédé par la contemporanéité et ce qu’elle exige d’individus recomposés, isolés, manipulables à merci.

Le mariage pour tous se prétend enfin le modèle du mariage assumé. Il reposerait, nous dit-on sur un choix véritable, authentique, réfléchi, tout comme d'ailleurs la filiation qu'on veut lui garantir. C’est ici que ses partisans vous sortent l’argument du nombre de divorces et celui des « mauvais parents », des parents violents, traumatisants, voire incestueux ou même infanticides. Avec le présupposé que chez les homosexuel(le)s bien évidemment, on navigue  dans le monde des bisournous, la séparation, la violence, l’inceste, le meurtre y seraient par culture impossibles, parce que les individus y auraient intériorisé on ne sait quel sens de la responsabilité supérieur à toute contestation.

En définitive, le mariage pour tous serait le véritable mariage d’amour, le plus fiable dans les sociétés contemporaines parce que, comble du paradoxe, il serait le seul qui réponde aux canons de l’individualisme et de ses besoins. Il se présente délivré de la lourde tradition, garant d’une filiation horizontale et dégagée de la malédiction infinie des générations comme des impondérables du hasard. En fait ce mariage d’amour est au fond terriblement manufacturé, tel un produit de société, au même titre qu’un meuble Ikea ou un roman de Marc Lévy. C’est ce qui fait sa force dans l'opinion publique, dressée à la tolérance et à la permissivité au moins autant qu'à celui du discours des experts. Grâce à ce produit, les associations représentant les minorités prétendument discriminées tentent d’intégrer la norme avec leur exception, au prix d’un reniement sans précédent. 

Le mariage pour tous est surtout un concept dangereux, car il signe symboliquement la fin de la filiation sur laquelle repose toute société humaine, puisque que la filiation devient elle aussi et grâce à lui une offre pour tous. Une filiation libérale, conjoncturelle, procédurière, vide de mémoire ancestrale et mondialisée, et qui aura toujours besoin de ce que ce qu’il y a de pire : des preuves.

Le tout au nom d’un ultime lieu commun : ça se fait ailleurs…  Notamment en Belgique. Ce qui, disons-le sans blaguer, n’est pas pour le coup l’argument le plus convaincant du packaging.

Ainsi fabriqué, le mariage pour tous n’est qu’un produit linguistique et sociologique sans légitimité, tel qu’on ne peut s’y opposer sans passer pour un hétéro intransigeant, autocrate et homophobe. Ou bien un catho de droite, identitaire de surcroit. Ou bien un doux rêveur, un nostalgique qui n’a pas bien compris son temps.

A moins d’être tout simplement un homme libre.

 

(1) Le terme, qui fait autorité en matière d’état-civil, prend tout à coup une espèce de connotation péjorative  bestiale inquiétante, presque ordurière

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Magritte pour tous

14:40 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : politique, france, lieu commun, mariage pour tous | | |

lundi, 19 novembre 2012

Belkacem, Fourest, Barjot et les autres...

Tous ces gens qui sont pour le mariage pour tous et, de manière générale, pour la transformation constante et mercantile de tout ce qui, de près ou de loin, porte le nom de tradition,

Tous ces adeptes du Tous ensemble, connectés en permanence et incapables de supporter le précieux  fardeau de leur solitude

Seuls, pourtant, rencontreront un jour ce qui ne change pas, leur fin.

Il n’y a lieu ni de s’en réjouir ni de le déplorer, c’est ainsi.

A cela, Najet Vallaud Belkacem et sa cervelle de petit soldat de plomb, Caroline Fourest et sa rhétorique de plateau de Calvi n’y pourront rien changer

Elles peuvent bien se marier ensemble et adopter tous les enfants de couleur de la terre, qu’est-ce que ça me fait ?

La propagande bat son plein pour détruire jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien le monde des ancêtres

A ces deux paumées-là, je préfère la très sainte et très catholique Frigide Barjot

Les nains sont au pouvoir ou croient l'être, il n’y a pas lieu de s’en indigner davantage

Rira bien, disait le Neveu de Rameau, qui connait bien la serpillère, rira bien qui rira le dernier….