Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 16 janvier 2013

L'individualisme marchand du mariage pour tous

C'est la dernière trouvaille des partisans du mariage pour tous : les opposants seraient des fachos qui défilent pour interdire aux autres l'obtention du même droit qu'eux. La loi, en effet, ne leur ôte rien, elle donne à tous le même droit.  On ne vous prend rien, donc taisez-vous !

L'argument est très révélateur de l'individualisme marchand et de la sécheresse idéologique qui prévaut dans ces milieux éclairés du mariage pour tous : Dès lors qu'on ne touche pas à mes droits, qu'ai-je à intervenir dans un débat, en effet ? Je n'ai qu'à continuer à me marier dans mon coin, à consommer du mariage comme de l'électricité ou un contrat assurance, car au fond, c'est de cela qu'il s'agit semble-t-il pour eux.

Cette réforme touche au symbolique, au collectif, à la représentation du père, de la mère, de l'enfant, de la famille, du peuple et du futur. On peut aller jusque là. Dès lors, tous les citoyens ont le droit d'intervenir dans ce débat autrement que de manière purement formelle, et c'est la raison pour laquelle la question du référendum est fort justement posée. La société est un corps vivant. Un président n'est que de passage.

Je me demande bien quel sophisme ces consciences de gauche éclairées, qui prônent le mariage pour tous au nom de l'égalité des droits, et condamnent l'altruisme ainsi que le vivre ensemble au nom de leur désir individuel, iront inventer devant la location des ventres et la marchandisation des sexes qu'ils sont en train d'ériger en norme dans cette Europe qui n'est plus qu'une zone, le tout pour satisfaire leur petit égoisme...

 

07:40 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : mariage pour tous, france, société, politique | | |

Commentaires

La grande juriste Taubira, apôtre de l'anti-France, prétend que le référendum serait anticonstitutionnel. Tous les bien-pensants applaudissent. Bizarrement, personne ne relève cette absurdité.
Vous savez Solko que je pense comme vous sur ce sujet, mais pas forcément avec les mêmes arguments. En revanche, de manière générale, je reste persuadé que ce gouvernement, dont la médiocrité n'est plus à démontrer, est foncièrement bien en-dessous du précédent. Et c'est là que je ne suis plus d'accord avec vous.

Écrit par : Jérémie S. | mercredi, 16 janvier 2013

Roland, "location des ventres" c'est un argument pour la procréation médicalement assistée comme on dit. Pas pour le mariage. Passons. Allons au fait: en quoi le mariage homosexuel touche au symbolique davantage que le divorce, la contraception et l'avortement, qui me paraissent du même ordre. Votre raisonnement est logique si vous condamnez aussi le divorce, la contraception, l'avortement. Prenons l'exemple du divorce. Ne met-il pas en péril le mariage? la famille?
Quant à la marchandisation des sexes, elle est à l'oeuvre à fond les manettes depuis toujours par la prostitution réelle ou déguisée.
D'autre part, pour l'idée que chacun se fait du mariage, oui, libre à chacun. Le mariage est un acte du code civil, il ne parle en rien de quelle idée on s'en fait, à part la mutuelle assistance. "Consommer du mariage" comme de l'électricité, voilà qui est choquant en quoi? Le mariage religieux est là pour y accorder une autre dimension. Personnellement je pense qu'au contraire le mariage est sur-évalué aujourd'hui et encore, du moins du côté des jeunes femmes (qui sont majoritaires ensuite à demander le divorce). Le titre de votre billet est séduisant mais il ne tient pas la route ! Pour le référendum, vous vous contredisez! on sait vous et moi ce qu'a valu notre non au référendum sur l'Europe ! Vous voilà prêt à voter, maintenant ?!

Écrit par : Sophie | mercredi, 16 janvier 2013

Là où vous avez raison, c'est qu'il est possible, selon l'humeur, qu'en effet je n'aille pas voter. Mais il me parait bizarre quand même de soutenir qu'un non respect du résultat d'un référendum ait valeur de jurisprudence et donne le droit aux dirigeants d'ignorer à vie les décisions populaires ou leur file une telle trouille de la consultation.
Quand au symbolisme du mariage, non, je crois que le divorce, l'avortement et la contraception ne changent pas sa conception profonde, alors que cette proposition la transforme, oui.
Pour le reste je suis d'accord avec le fait que l'égalité des droits pourrait être obtenue par une union civile qui ne porterait pas le même nom.
Mais le prochain pas à cette revendication égalitaire est, vous le savez bien, l'enfant. C'est pourquoi le même mot est conservé. Et c'est pourquoi aussi la question du commerce par laquelle tout se résout en société libérale, celle des ventres comme celle des sexes est d'ores et déjà posée. Si vous ouvrez cette boite de Pandore ou cette usine à gaz, comme vous voulez, les cabinet d'avocats peuvent se frotter les mains : et les discriminations, mot si à la mode, ne font bel et bien que commencer, n'en déplaise à la sotte Belkacem (à moins qu'elle ne soit fourbe)...

Écrit par : solko | mercredi, 16 janvier 2013

Roland, il ne faut pas oublier que le mariage civil a toujours été une tractation juridique et financière, encore plus dans le passé que maintenant. J'exècre la phrase "mariage pour tous" avec son collectivisme jailli tout droit du monde de la pub, justement parce que la question de la linguistique se pose de façon cruciale sur ce débat. Que des couples homosexuels souhaitent s'unir (avec une fiscalité, des devoirs et des droits juridiques égaux) devant un maire ne me pose aucun problème. L'adoption, tu l'as justement soulevé lors d'un précédent article, est surtout une question d'individualités (je connais bien des couples, hétéros ou homos, pour qui l'enfant est un caprice, mais j'en connais aussi de très responsables, et des deux côtés).
Non, c'est le mot "mariage" qui cloche. Il devrait être réservé au religieux, tout bonnement. C'est pourquoi je trouve ce débat un peu "à côté" depuis le début. A partir du moment où l'on admet que l'orientation sexuelle n'est pas un choix volontaire, on doit admettre à la fois la différence des individus et le droit à une égalité juridique entre eux. J'ai quand même vu des familles qui, après avoir rejeté l'un des leurs pour cause d'homosexualité, s'empressaient, après sa mort, de dépouiller le compagnon survivant. Ca n'est pas tolérable, et apparemment, le pacs n'y a pas changé grand-chose (à ce que j'ai compris).
Maintenant, je te rejoins sur la dévalorisation actuelle du mariage, mais elle n'est pas du fait des homos (qui le sacralisent peut-être trop, eux), mais de la Société du Spectacle. On a un réel problème avec le mariage, bâti sur des valeurs quand même très hypocrites. Les gens confondent le vœu religieux et l'engagement citoyen. Pire même, puisque effectivement, le mariage est devenu un consommable festif (voir ces ruées d'écervelées aux US dans les soldes de robes de mariée). D'ailleurs, se marier en blanc à la mairie me semble aussi un patacaisse. Il faut vraiment redéfinir ces deux formes d'engagement, j'ai l'impression, surtout.

Écrit par : Sophie K. | mercredi, 16 janvier 2013

Sil n'y avait pas cette question de l'enfant, tout serait simple. Même droits juridiques entre conjoints, un terme comme union civile, comme tu l'as suggéré une fois sur strictement k, et le tour est joué.

Mais pourquoi tient-on à garder le même mot ? Que cherches la clique à Fourest ? A arriver jusqu'à l'enfant.
L'argent entre alors en jeu. Ventres à louer, sexes à vendre.
Une loi qui cautionne cela et qui se dit égalitaire ou de gauche, ça te fait pas te marrer, toi ?

Écrit par : solko | mercredi, 16 janvier 2013

Tout à fait d'accord avec vous Sophie. C'est le terme "mariage" qu'il faut remplacer.

Écrit par : Sarah. S. | mercredi, 16 janvier 2013

Cher Roland, ce qui me pose un gros problème dans tout ça, c'est le discours sans nuance des uns et des autres. Et je crains malheureusement que nos représentants soient plus limités (ou méprisants à notre égard) que calculateurs (et la presse, très binaire, n'aide pas). A gauche, j'ai la sensation que dans la tête de certains, l'égalité passe par la ressemblance (mais on a vu la même confusion lors des vieux débats sur le féminisme, durant lesquels certaines femmes pensaient qu'être égales aux hommes, c'était leur ressembler). A droite, les vieux prêts-à-penser clivant ressurgissent constamment. Les uns en font trop, les autres pas assez...
N'empêche : c'est un problème à la fois philosophique et social, et c'est là que l'art du langage et du choix des mots est crucial.
En tant qu'individualiste, je ne crois pas aux vulgaires "mises en cases" collectives obligatoires que sous-entendent les phrases toutes faites des communicants. Chaque humain étant un monde à part, c'est évidemment compliqué de légiférer pour une collectivité. Mais ce n'est pas quand nos politiciens prennent verbalement le contrepied systématique des idioties des uns et des autres qu'ils résolvent les choses. Ils nous entraînent avec eux dans un débat superficiel, là où ils devraient nous éclairer avec subtilité. Le sexe ou l'orientation sexuelle ne déterminent pas le niveau d'intelligence d'un individu ni ses capacités à élever un enfant, point barre. Donc aucune loi ne peut régler le problème de la bêtise, mais sans lois égalitaires, certains citoyens seront toujours discriminés par rapport à d'autres.
Ces nouvelles castagnes sur la parité ne font qu'illustrer un peu mieux ce paradoxe. (Et en même temps, quand je vois le retour à l'obscurantisme sexiste et esclavagiste de certaines régions du monde, je préfère qu'on se castagne sur la parité ou le droit à l'adoption, finalement, hahaha !)

Écrit par : Sophie K. | vendredi, 18 janvier 2013

Je suis parfaitement d'accord avec Sophie K. qui a résumé ce que je pense également !
Il faut une Union civile qui offre la même sécurité juridique en terme d'héritage et de pension de réversion. Le mot mariage ne me plaît pas du tout pour une union entre deux personnes du même sexe. Je trouve déjà ça ringard et festif pour des couples hétérosexuels...
Ce n'est qu'une minorité agissante qui fait croire que toute la "communauté" pense comme Taubira, NVB et consorts. Je sais de quoi je parle : je suis concerné.

Écrit par : Jérémie S. | mercredi, 16 janvier 2013

Le problème c'est peut-être que l'Eglise n'accepte en réalité toujours pas que la France soit une République laïque... Le mariage civil, par le transfert du religieux au laïc qu'il a constitué, apparait à l'Eglise comme sa chose, par je ne sais quelle opération dont je doute qu'elle provienne du Saint-Esprit. En vérité le tintouin de l'Eglise est un aveu de faiblesse que je trouve vraiment désolant, il dit que l'Eglise catholique ne croit plus au Sacrement que constitue le mariage catholique. Cette instrumentalisation politique (pas au sens gauche/droite mais au sens de lutte de pouvoir d'une institution) que fait l'Eglise de la bêtise et des bas instincts des fidèles devrait surtout inquiéter ceux qui pensent que l'Eglise a quelque chose à dire au monde.
Je note d'ailleurs que les trois Regroupements qui ont revendiqué cette manif sont l'UMP, le FN et l'Eglise. Quand on sait à quel point le FN et l'UMP sont en ce moment affaiblis et prêts à tout pour se faire entendre, quand on réalise cela, on ne peut qu'être inquiet de voir l'Eglise réduite comme ces deux partis à de tels expédients...

Écrit par : Tanguy | mercredi, 16 janvier 2013

Tanguy, de grâce, que ce discours est frelaté, convenu, à côté de la plaque... On dirait du Harlem Désir !

Ce n'est pas seulement le FN et l"UMP qui sont affaiblis, mais Hollande aussi, en rase motte dans les sondages, qui voudrait bien, comme du temps de Tonton, que les cathos les fachos et tout le toutim défilent contre lui pour avoir une légitimité. Sauf que les opposants à sa démagogie dépassent largement ce front fantasmé par les gens de gauche pour exister en face comme les gentils.

Cela dit, maintenant que le petit président est devenu chef de guerre sur les traces de Bush, il n'aura peut-être plus besoin de ce coup de pub...

Écrit par : solko | mercredi, 16 janvier 2013

D'autre part, pour en revenir à l'adoption, je ne crois pas que ça va changer grand-chose dans les faits, au fond. Depuis la nuit des temps, des humains, quels qu'ils soient, adoptent des enfants, ne serait-ce que pour leur léguer un nom, ou ce qu'ils ont bâti (il y a aussi ce désir de pérennité d'un bien, dans l'adoption). Adopter, pour un couple hétéro, c'est déjà un parcours du combattant. Je ne crois pas que ce soit un acte qu'on prenne à la légère - je dirais même qu'on le prend sans doute moins à la légère que certaines naissances naturelles. (Il est plus facile de faire un enfant que d'en adopter un, en fait.) :)

Écrit par : Sophie K. | vendredi, 18 janvier 2013

Les commentaires sont fermés.