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lundi, 27 octobre 2008

W : Si la photo est bonne

Une simple lettre : Son nom, il le signe de la pointe de l'épée (comme Z). L'initiale, depuis K, a donc fait recette. Le titre du film d'Olivier Stone, sur le mode de celui consacré au président assassiné de Dallas (JFK), donne donc dans l'ellipse. Pas besoin de le voir, suffit de survoler quelques articles promotionnels pour comprendre de quoi il s'agit : l'homme le plus puissant du monde, réduit face à son père à prouver qu'il tient tout entier, dans une simple lettre de l'alphabet. Ce qui est bien, avec Stone, c'est qu'il est, comme on dit, franc du collier ; quand on lui demande ( cf. interview du Nouvel Obs) pour quelles raisons il a fait ce film et quel public il cherchait à toucher, il répond sans hésiter : "le plus grand public possible". Et ce propos assez terrifiant : "je veux que le film soit représenté dans des endroits où les gens n'ouvrent jamais un livre"...

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Une fois de plus, nous voilà dans du pseudo cinéma-réalité. Et toujours ce même argument revendiqué, asséné :"on n'a rien inventé (...) la seule scène qui n'est pas historique est celle du rêve où Bush père accuse Bush fils d'avoir sali le renom de la famille..." Nous voici donc, une fois de plus, "entre les murs", non pas d'une classe de quatrième à Paris, mais de la Maison Blanche à Washington. Ce qui procède de la même imposture. (Notez cependant qu'un français comme Bégaudeau, moins décomplexé qu'un américain comme Stone à l'égard de sa propre nullité, prétendra avoir fait oeuvre pédagogique, sociologique, voire intellectuelle..., là où Stone prétend simplement remplir le maximum de salles). Un argument (un seul) en faveur de ce probable navet : la remarque du pauvre Josh Brolin, interprête de Bush : "Je n'ai pas essayé de ressembler à George W Bush, mais d'interpreter un rôle". Le fait est que le malheureux est perdu au milieu d'une distribution de sosies...

Nous ne sommes, il est vrai pas en reste, nous les frenchies, avec nos Piaf, Sagan, Mesrine, et autres Colufichets. Je me demandais, sur le blog de Kl loth (daily life), à quand un film sur Léon Zitrone. Celui-ci, j'irais sans doute le voir, si le sosie (acteur est un mot périmé, ne parlons pas non plus de ce terme antique de comédien) est bon. Si la photo est bonne, chantait, du temps où le cinéma était encore vaguement un art, Barbara. Une fois de plus, je parle d'un "film" que je n'ai pas vu, que je n'irai pas voir, et je revendique le droit de le critiquer quand même, pour avoir assisté d'un oeil distrait à sa promotion, qui tient dorénavant pour moi lieu de projection. Tiens, je pousserai même le culot jusqu'à critiquer des films qui n'ont pas encore été tournés, et je gage que si Stone conclut son entretien avec François Forestier en déclarant qu'il votera Obama, c'est que l'élection de ce dernier, plus spectaculaire que le serait celle de Mac Cain, lui assurerait un beau succès pour un prochain navet.

 

09:12 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : cinéma, bush, amérique, olivier stone, actualité | | |

mercredi, 24 septembre 2008

Entre les murs de la fiction

Après celui du flic et celui du commissaire, celui du détective et de l'espion, d'autres métiers font l'objet de « créations littéraires & cinématographiques. » Il y a eu les médecins d'Urgences, les instituteurs de l'Instit, il y a désormais les professeurs avec cette curieuse palme d'or décernée au printemps dernier. Le genre policier n'a jamais posé problème car il s'est toujours défini comme un genre, précisément : à part quelques idiots, je pense que tout le monde faisait clairement la distinction entre le commissaire Maigret et un commissaire normal; tout le monde, malgré les prétentions scientifiques très grossières de Zola, faisait la distinction entre Jacques Lantier et le conducteur de la locomotive Paris-Le Havre. On l'espère du moins.

Tout le monde fera-t-il la distinction entre cette classe de quatrième qu'on nous montre et la réalité ? C'est moins sûr. D'abord parce que tout est fait pour brouiller les pistes : auteur/prof mettant en récit  son métier (François Bégaudeau), faux-acteurs juvéniles et enthousiastes, vrais-décors  (collège et collégiens Françoise Dolto, paris XXème), bref : tout est là pour, après une partie de télé-réalité,  jouer au cinéma-réalité. L'argument de vente (qui serait d'ailleurs un contre-argument à mes yeux) : c'est une vraie classe de 4ème ! Mais alors, si c'est une vraie classe, quel est intérêt d'aller la voir sur la toile ? Je serais un enseignant de collège, je ne le ferais qu'à condition d'être payé en heures sup', non ? D'autant plus que c'est très à la mode, les heures sup'. Mais moi, payer pour ça !  Bref.

L'intérêt, le titre du long métrage le suggère, c'est, comme au théâtre, de transformer la toile en quatrième mur pour pénétrer dans la classe. Article de Paris-Match : "La grande force de frappe de ce film est de nous faire rentrer dans une classe avec le réalisme d'un reportage" Nous, parents, citoyens du monde d'après-l'école, on se paye une petite régression, on retourne à l'école, on accompagne notre marmaille, on mate, on juge. La presse de ce jour est emplie d'articles où l'on donne, un peu comme chez le bêtifiant Delarue, la parole à chacun-chacune : "C'est nous en exagéré" disent des gamins dans les colonnes d' Ouest France. Pourquoi ce nous, clanique autant que clonique, me met-il si mal à l'aise ? Parce qu'il abolit le moi, dans la bouche de celui qui le prononce. Pire, même, il prend sa place.

Tout comme d'ailleurs la pseudo-réalité du pseudo reportage est en train de prendre la place de la fiction sur l'écran; tout comme une espèce de fiction contamine la réalité des collèges et des lycées. Dans certains établissements, on organise des sorties scolaires au ciné du quartier. On va aller voir le film ensemble, et puis on ira se voir au cinéma, et puis on en parlera après, et puis on organisera un débat, et tout ça fera un cours ! Si c'est ça la France métissée, il faudra qu'on m'explique en quoi elle est moins ridicule que la France profonde ! Il y a des profs, j'en suis sûr, qui vont trouver tout ça très bien, très bien... Des parents, aussi. Et, bien sûr, des collégiens. Evidemment ! Eux, cependant, ont quelques excuses. Mais les adultes ! Pauvres parents. Et surtout, pauvres profs !

Il parait que ce film, que je n'irai pas voir, se dirige vers les Oscars. Pour représenter la France sarkozienne, après le navet de Cotillard en carton-pâte, c'est vrai qu'on ne pouvait trouver mieux. Pauvre Education Nationale. L'enseignement de l'Ignorance dont parlait Jean Claude Michea du temps d'Allègre est dépassé : "dans la société du spectacle, écrivait-il alors, un professeur ne peut plus rien enseigner sans devenir lui-même spectaculaire" Qu'on me comprenne bien : ce n'est pas qu'on fasse un film sur l'école ou les professeurs qui me dérange. Il y a bien eu L'Ange bleu, Topaze, Le Cercle des Poètes Disparus... Ces productions là s'affichaient clairement comme des fictions.  C'est qu'on fasse des films qui prétendent montrer la réalité et qu'on se serve de ces films pour faire ni plus ni moins une sorte de propagande : voilà qui me conforte dans l'idée terrifiante que la Société du Spectacle est entrée pour longtemps dans l'ère de l'Ignorance de l'Enseignement... Orwell rajouterait : dans celle de la propagande.

 

18:17 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : actualité, société, cinéma, éducation, entre les murs | | |

lundi, 14 juillet 2008

Comme de bien entendu...

La table n'est pas complètement desservie et les adultes ont entamé une partie de cartes. C'est un Quatorze Juillet. A la télévision, on passe Circonstances atténuantes, le film de Jean Boyer. Une partie de coinche, pour être précis. Trop petit pour participer à ce jeu, le gosse révasse dans son coin. Tout à coup, il y a cette phrase qui surgit du poste : "vous en avez pas marre de jouer à la belotte ?" Une phrase qui rejoint la rêverie du petit gosse qui s'ennuie. Les hommes fument, les femmes ricanent, on boit en mijotant des coups derrière ses cartes. En arrière plan, l'accordéon et puis des volutes et des volutes de fumée dans la pièce. "On rigole pas tous les jours avec tous ces marins", balance Arletty. Qui a la main, au juste ? Tous sont assis sur des chaises en bois, exactement comme à la télé qui, décidément, se met à ressembler de plus en plus à eux tous, désormais, au monde.. quand soudain : "Elle était jeune et belle..." Et quelqu'un - un père, oncle, un cousin, un voisin ? - se met à répondre à la télé : "comme de bien entendu". Et au fur et à mesure que défilent des images et les paroles, tous s'y sont tous mis, en tapant leur carton autour de cette table pas complètement débarassée. Les femmes, aussi, d'habitude peu loquaces, les femmes aussi, qui connaissent par coeur les paroles :


La chanson parle de "se mettre en ménage", de "chômage", de "loterie", de "gagner du pèze" de "mains au cul" et de "PMU". Que des questions fort éloignées des préoccupations du petit gosse. Irruption soudaine d'un monde à venir, déferlement comme magique  d'un monde extérieur que tous connaissent, tous pratiquent, tous ces adultes, sauf lui, l'enfant :  Le petit gosse se sent presque de trop parmi eux, qui reprennent en choeur; il ne sait plus s'il est impatient de grandir ou s'il ne ferait pas mieux de disparaïtre. Ils chantent en trinquant, ils se lèvent de leurs chaises, et ronronnant au centre d'eux tous, il y a un poële, le même genre de poële que dans le film. Circonstances atténuantes. Et voilà que tous les adultes se mettent à siffloter comme des loriots sur des accords d'accordéon, comme de bien entendu...  eux qui ont rarement l'occasion de s'amuser, c'est vrai, de se détendre, comme ça, en la présence du petit gosse, en tout cas. Ils ont l'air d'être retombé dans leur enfance. Alors, en ce très vieux jour, lui, il commence à sortir de la sienne.

00:10 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, arletty, chanson, 14 juillet, michel simon, jean boyer | | |

jeudi, 12 juin 2008

Le cinéma-Grévin

Après Piaf, Sagan. J’ignore ce que ces deux femmes ont fait au Ciel pour mériter tel traitement. Après Marion Cotillard, Sylvie Testud et toute une production s’acharnent donc en parfaits charognards sur l’image de la pauvre Sagan, avec la bénédiction d’un pseudo-monde littéraire à l’agonie. Ce qui a marché pour Edith La-Vie-En-Rose (un césar, un oscar…) se dit-on, pourrait marcher pour Sylvie Bonjour-Tristesse : mais d’où sort-il, d'où nous vient -il, ce mauvais cinéma, cet anti-cinéma,  ce cinéma dégueulasse dont l’ambition se borne à des effets de couper-coller hyper-naïfs, symptomatique d’une époque ivre de bling-bling et de pête-au-cul ? L’ « être-comme », le « ressembler » comme base de l’interprétation. Aïe ! aïe ! aïe !… C'est-à-dire l'imitation au lieu de l’interprétation. L’acteur chosifié, englué dans du maquillage comme un pitre dans sa sueur, une guêpe dans une tache de…  On se souvient du Mitterand-Bouquet du Promeneur du Champ de Mars qui fut une sorte de préfiguration de ce nouveau cinéma-Grévin. Puis du carrément ridicule Torreton-Jaurès… Et la critique béate ou bien vendue, de s’extasier devant des acteurs starifiés c'est-à-dire lobotomisés au sens propre, acteurs dont le graisseux génie se borne à une prouesse de sosie : que devient le talent dans tout ça ? Et quel peut bien être l’intérêt de tels films (hormis économique)  sinon impressionner pour quelques heures des masses de spectateurs eux-aussi lobotomisés (mais pas starifiés) ! 

Au Célestins de Lyon, Claudia Stavisky propose plus discrètement et plus intelligemment deux spectacles de marionnettes pour la saison prochaine : du 10 au 28 décembre 2007, Les embiernnes recommencent, un spectacle sur Guignol d’Emilie Valentin ( que la municipalité de Montélimar vient scandaleusement de virer de son théâtre du Fust qu’elle occupait avec talent depuis trente ans), L’Opéra de Quat’sous de Brecht, par Johany Bert, du 25 février au 7 mars. Spectacles dont on aura l’occasion de reparler. Car je me dis que face à la boulimie hystérique de l’acteur contemporain, Anatole France avait sans doute raison, qui proclamait, dans  La Vie Littéraire : « J’ai vu deux fois les marionnettes de la rue Vivienne et j’y ai pris un grand plaisir. Je leur sais un gré infini de remplacer les acteurs vivants. S’il faut dire toute ma pensée, les acteurs, me gâtent la comédie. J’entends les bons acteurs. Je m’accommoderais encore des autres ! mais ce sont les artistes excellents que décidément je ne puis souffrir. Leur talent est trop grand : il couvre tout. Il n’y a qu’eux. Leur personne efface l’œuvre qu’ils représentent… »

Epoque étrange, n'est-ce pas ? Car au demeurant, de quoi rêvent Torreton, Bouquet, Testud, Cotillard et consorts, tous les sublimes et interchangeables maquillés de la pellicule, sinon d’avoir un jour, comme tous leurs copains politiques, leurs marionnettes aux Guignols de l'in-faux ????

10:28 Publié dans Des pièces de théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sagan, cinéma, testud, valentin, célestins, théâtre, littérature | | |

lundi, 24 décembre 2007

Ginger, Fred, et la nuit de Noël

C'est une émission enregistrée pour être diffusée une nuit de Noël dont l'enregistrement sert de fil conducteur à l'intrigue de l'avant-dernier film de Fédérico Fellini, Ginger et Fred. Tourné en 1985, c'est à dire en pleine montée du berlusconisme, le film est bien sûr une satire aussi méticuleuse que délirante de la télévision privée : Une télévision qui ne se contente déjà plus d'être vulgaire et abrutissante. Déjà, déjà, elle se révèle cynique et dictatoriale. « Géant au pied d'ar86912a54ceb337cab0c717edca6ebc55.jpggile », certes, à laquelle le vieux Fellini, qu'on sent poindre derrière Marcello Mastroianni, tire un malicieux mais direct bras d'honneur comme à travers les années, en profitant de la panne d'électricité qui interrompt le numéro de claquettes de ses deux personnages. Au fil des séquences de Ginger et Fred, Fellini ne se lasse pas de filmer des écrans de postes en fonction, dans le petit car qui conduit les « artistes », à la réception de l'hôtel, dans la chambre et le restaurant. Au beau milieu des foules, au cœur des conversations, la télévision s'installe et déverse des programmes immondes : matchs de foot où l'on ne voit que des pieds, sitcoms jeux et concours idiots, recettes de cuisine à vomir, variété toc et publicités obscènes.

Il y a, dans cet envahissement, quelque chose qui tient de Big Brother : la télé surveille et enferme chacun des personnages à qui elle n'adresse donc pas indûment la parole. En clair, on ne lui échappe pas. En témoigne ce plan étrange dans la chambre d'hôtel (cf photo ci-dessus) où Amélia regarde par la fenêtre en laissant le vide devant la télé allumée.  Elle est seule, de dos. Toujours coiffée de son chapeau, comme figée dans une présence étourdie au monde. Le film pourrait devenir un bref instant une fable poignante sur la solitude, particulièrement celle des soirs de Noël. Car n'est-ce pas en ces soirs-là, soirs de réveillon, que la télévision se fait particulièrement ignoble ? Particulièrement obscène, avec ses talk-shows préenregistrés et servis à peine retiédis ? Or, à l'extérieur aussi, Amélia se trouvera cernée, balayée par une lueur orange et le faisceau d'un projecteur inquiétant qui tourne dans la rue et ne cessera plus de tournoyer à l'intérieur de sa chambre, sur le relief de son fauteuil, dans les draps de son lit. 

GIN001AC-3245.jpgAvec Ginger et Fred, Fellini capte tout le processus de la représentation du Réel qui, de Hollywood à Cinecittà, a fini par se déglinguer complètement et priver petit à petit le monde de l’homme. Avec ce film, il nous plonge tous dans le vide d'un non-sens menaçant, érodant peu à peu le vingtième siècle finissant. Ce qui est frappant, dans la réalité qu'il montre, c'est qu'elle n'est plus qu'un amas de détritus ( gros plans sur les poubelles) où l'on s'appauvrit (interventions des nouveaux-pauvres), où l'on vieillit, tandis qu'en se montrant à la télé, on s'enrichit, on rajeunit. D'où la course à la notoriété, même illusoire, même éphémère, à laquelle même un amiral drapé dans sa dignité ne peut résister. Plateau de télé dans lequel on se doit donc de pénétrer en silence et en file indienne, "comme à l'église" déclare ironiquement un personnage, où un parterre de fidèles massés sur des bancs en toc attend sous les projos sa nourriture d'immanence. Pauvre, pauvre humanité, n'a-t-elle pas eu ce qu'elle méritait, à force d'avoir créé ce tourbillon d'oubli d'elle même ?  

Avec Ginger et Fred, fable sur ce qu'on peut attendre un soir de Noël de la société libérale - je vous laisse deviner quoi - Fellini filme la défaite de la pensée chère à Finkielkraut, celle qui nivelle en plaçant sur le même plan (celui du divertissement pour infirmes)  Marcel Proust et Clark Gable, un amiral et un terroriste, un moine et une danseuse de cabaret. Mais il y a pire : lorsque le couple de danseurs comprend que pour faire le spectacle, la télévision n'a plus besoin d'eux, mais n'a besoin que d'elle-même, on comprend que pour faire le monde, le monde, pareillement, n'a pas besoin de nous, mais seulement de lui-même. La mégastructure a bouffé toute la place. Premier des trois films testaments que filma Fellini avant de nous quitter (il meurt huit ans plus tard, le 31 octobre 1993), Ginger et Fred est une terrible leçon sur la Fabrique de l'Illusion et aussi un constat attristé de la disparition du Réel. Ce soir, c'est Noël. Si vous êtes seul, faites ce que vous voulez : lisez un livre; écrivez une lettre; promenez vous dans les rues; allez à la messe. Mais de grâce, éteignez la télévision!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

10:00 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fellini, noël, cinéma, ginger et fred, télévision, littérature, société | | |