dimanche, 16 octobre 2011
Le berger endormi
Il y a le sommeil du berger,
Et les craquelures du tableau,
Et dans l’assoupissement de chacun,
La même ruse du temps.
Boucher, Berger endormi, musée de Chartres
00:34 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : boucher, peinture |
vendredi, 14 octobre 2011
Ocelles
La vérité sous l'écorce ?
12:18 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : automne, ocelles, solko |
mercredi, 12 octobre 2011
La gazette de Solko n°4
06:09 | Lien permanent | Commentaires (9) |
lundi, 10 octobre 2011
Adrien Bas, par Béraud.
Je ne vivais plus seul. Dans mon vieux couvent, notre bande avait transporté sa confrérie. Dans chaque cellule, il y avait un peintre, et l’ancienne chapelle servait d’atelier. On y voyait un maître, Adrien Bas, celui qui, nous quittant le premier, laissa du pays sans lueur et sans contours les plus troublantes images.
Il peignait avec des nuées. Sous sa main naissait dans une vapeur de cendre toute la ville, avec ses sombres porches et ses clochers aux flèches de suie. Il faisait cela d’un air absent, en homme qui pense à autre chose. Et, de fait, son esprit vagabondait ailleurs, dans un univers mécanique hanté de manivelles, d’hélices, de balanciers, d’engrenages et de pistons. Ainsi que le grand Léonard, il dédaignait la peinture et s’adonnait aux inventions. Il les aimait saugrenus, et la collection de ses brevets vous donnait envie de vous coucher sur l’armoire ou de se coiffer d’un soulier. Il en riait à sa façon, sans que bougeât un pli de sa face mongole, où le cristal d’un monocle abritait un regard glacé. Une dizaine de musées conserve ses tableaux.
Henri Béraud, Qu'as tu fait de ta jeunesse, Ed.France, 1941
Quartier Saint-Paul à Lyon
Quais de Saône à Lyon
M. Adrien Bas s'est presque spécialisé dans l'interprétation des aspects de notre ville. Il est le flâneur à qui sont chers nos quais, nos squares, nos jardins suspendus. Notre athmosphère d'argent, chargée d'eau et de fumée, nos brumes lentes montant jour et nuit sur les fleuves, notre mélancolique ciel d'automne qui semble sourire à travers l'ondée, toute l'âme pleureuse et dolente de la vieille cité catholique, M. Adrien Bas s'efforce de la fixer sur ses toiles.
Je connais de lui des crépuscules sur la Saône qui sont des pages d'angoissante mélancolie. De grands ciels pluvieux ne laissent plus tomber surla ville qu'un jour pâle et les premières lueurs des faubourgs qui s'éclairent commencent à trembler au calme des eaux. Un pont s'efface au loin, les bicoques riveraines fument dans le soir, des traînes de bâteaux glissent dans la demi-ténèbre et tout semble se recueillir avant de s'évanouir dans le grand sommeil des choses. La cité s'endort.
Henri Béraud - L'Ecole moderne de peinture lyonnaise, 1912
Passerelle du collège
Chapelle de l'Observatoire
06:05 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : henri béraud, adrien bas, peinture, ziniars, lyon, littérature |
dimanche, 09 octobre 2011
La France de demain ?
Dupont et Dupond, venus nous expliquer ce soir au JT que 2 millions d'électeurs, c'était un franc succès (Pour mémoire, Jean Marie Le Pen, quatrième du premier tour de 2007, avait obtenu 3 millions 800 000 voix et Besancenot, le cinquième, 1 million 500.000.) Pour mémoire encore, le socialiste qui sortira gagnant devra quant à lui convaincre encore quelques 18 millions d'électeurs pour égaler les voix de Sarkozy au deuxième tour. C'est dire à quel point cette pantalonnade médiatique est loin de la réalité. Cela dit, les deux Dupondt peuvent cependant se réjouir : aux primaires socialistes, 2 millions d'élécteurs, c'est aussi 2 millions d'euros...
21:12 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : politique |
jeudi, 06 octobre 2011
Primaires socialistes
Si vous avez 1 euro à perdre, donnez le à un pauvre ou gardez le pour vos vieux jours. Mais franchement, aller le filer au PS… Nostalgiques de 81, y'a mieux à faire dimanche ! Ce PS qui se refait une santé morale en cognant sur Sarkozy, c’est, faut-il le rappeler : le scandale Greenpeace, la première rigueur et les premiers plans précaires pour les jeunes, l’affaire du sang contaminé, les écoutes téléphoniques, Berlusconi sur la cinq, Bouygues sur la Un, Le Pen à la télé, l’euro confié à une banque centrale autonome (ah le papa de Martine !…) la massification de l’enseignement, l’application des consignes de l’OCDE sous Allègre, le suicide de Grossouvre et celui de Bérégovoy, les affaires DSK, Harlem Désir, Guérini et j’en passe… Rajoutons en guise de politique culturelle l'Hôtel-Dieu confié au groupe Eiffage pour une transformation en hôtel de luxe...
Telle est pourtant la principale victoire de la propagande « primaires » qu’on attend des millions « d’électeurs » et que l’UMP s’y convertit déjà. « Je pense que c'est un processus moderne qui convient à droite comme à gauche, pour toutes les élections » a déclaré Fillon, emboitant le pas à Raffarin.
Ce n’est pas un processus moderne, c’est un processus qui arrange les deux grandes machines électorales que sont le Péhesse et l’Uhaimepé puisque si les Français le laissent s’installer en assurant son succès, il remplacera peu à peu le premier tour des élections, comme aux USA. Les journalistes se félicitent des débats qui s’y tiennent, quand ce ne sont que conversations en boites, blablas filmés, paroles congelées comme chez Rabelais. Le PS et ses dirigeants carriéristes, vieux navire naufragé et maintes fois rafistolé, tout autant que l’UMP, RPR relooké pour une énième fois, ces deux machines de guerre électorales y jouent toutes deux leur survie. Les primaires leur garantissent la réussite d’une stratégie d’étranglement du centre comme des deux extrêmes. Dormez braves gens, les partis de notables, comme le confesse la Ségolène (1), prendront en charge votre destin en alternance et vive la démocratie…
(1) «Nous sommes tous des notables, nous sommes tous des élus !», a-t-elle affirmé hier dans un amalgame révélateur. . Un élu ne peut qu'être un notable ? Dès lors, quelle victoire, en effet, que "l'historique prise du Sénat"... Voilà qui promet !
09:48 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : politique |
mercredi, 05 octobre 2011
La gazette de Solko n°3
19:11 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : solko, depardieu, neyret, jean louis borloo, politique |
dimanche, 02 octobre 2011
On reparle de Brouillard
Du 3 au 15 octobre, la mairie du 3ème arrondissement à Lyon organise au 215 rue Duguesclin une exposition sur le peintre Eugène Brouillard, laquelle coïncidera avec l’inauguration de la salle des mariages qui vient d’être restaurée et qui porte désormais son nom. Une rétrospective plus large lui sera consacrée un peu plus tard au palais de Bondy, du 12 au 24 décembre. Le même mois, Denis Vaginay et Didier Ranc publieront un ouvrage dédié au peintre et à son œuvre. Depuis le 6 août, une Association des Amis d’Eugène Brouillard a vu le jour : On aura évidemment l'occasion de reparler de toutes ces nombreuses activités autour de ce peintre à (re)découvrir au fil de l'automne.
Immeubles de la Croix-Rousse
Salle des mariages, Mairie du 3ème
17:07 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : eugène brouillard, lyon, peinture, denis vaginay, mairie du 3ème |
samedi, 01 octobre 2011
Nos cheveux blanchiront avec nos yeux
Essayer d’être une page blanche : c’est une assez jolie expression, l’une de celle que l’on rencontre au fil de la lecture de Nos cheveux blanchiront avec nos yeux, de Thomas Vinau. Sous le double patronage de Blaise Cendrars, bourlingueur devant l’Eternel, et de Victor Hugo, grand père à la barbe fleurie, ce dernier propose un diptyque qui oppose le dehors de son dedans au dedans de son dehors, avec chaque jour « un fil qu’il faut suivre », « une diagonale élaborée dans le paysage ».
Nos cheveux blanchiront avec nos yeux est une succession de textes courts et titrés à la façon d’un recueil de poèmes en prose, articulés en un récit qui tient plutôt du carnet de bord puis du journal intime, au fur et à mesure que le personnage narrateur, tout d’abord nomade, se sédentarise. Ce récit développe une véritable originalité et un solide cousu autour de la vie d’un couple d’abord séparé, puis retrouvé lorsque l’enfant paraît et que, l’éloignement aidant, Sally (le personnage féminin) devient Ma Sally.
« C’est incroyable, le nombre de personnes qui ne se sentent pas chez elles » note Thomas Vinau. On sent bien le parti-pris de ce militant du minuscule, comme il se définit lui-même sur son blog : suivre et capter sans cesse la brillance fugace du présent et de l’instantané, faire de l’instant – et non pas de l’histoire - sa maison et son livre. Voilà pourquoi il est difficile de suivre l’éditeur qui en couverture annonce un roman. Car d’’image en image, le lecteur ne quitte jamais cet incessant présent de narration qui revendique non pas la construction d’une histoire faite d’amas de jours, mais incarne le fil tenu d’un quotidien sans cesse ré-écrit ; et c’est ainsi qu’au fil de la lecture, « les personnages infusent tout doucement en nous comme un sachet de thé dans un verre d’eau tiède » ; sans mémoire, sans passé véritable, mais pourtant dotés d’un corps, d’une voix, dans « les couleurs d’une France lointaine ». Comme on passe subtilement d’un personnage rencontré à un autre, on croise aussi de nombreuses références, d’un Melville (Herman) à un autre (Jean-Pierre) : de la littérature au cinéma, de la chasse à la baleine à celle de bijoux, d'un modèle narratif à un autre : « L’écriture a été pour moi un moyen d’être compatible avec l’existence » avoue le narrateur au terme de son parcours. L’itinéraire auquel ce livre nous convie le prouve.
17:57 Publié dans Des nouvelles et des romans | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : thomas vinau, littérature, nos cheveux blanchiront avec nos yeux |