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samedi, 26 février 2011

Eugène Brouillard, croix-roussien

C’est un beau nom que Brouillard pour un lyonnais. Je veux dire pour un lyonnais né en 1870, un de ceux qui connurent les heures tout emplies de légendes des lancinants jours de brouillard. Une plaque déjà ancienne célèbre la mémoire d’Eugène Brouillard, au 21/23  rue d’Austerlitz, non loin du Gros Caillou à Lyon, où s'écoula la plus grande partie de son temps, tandis qu'il peignit quelque deux milles tableaux. Non loin de là, dans les années 80, quelque fou a volé le buste de pierre qui le représentait.

Eugène Brouillard (1870-1950), tulliste de son état, demeura longtemps un autodidacte dans cette capitale de province qui n’aimait pas les peintres ; il effectua cependant sa première exposition à 19 ans, et fut l’un des fondateurs du salon d’automne au début du XXème siècle.

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Brouillard reprit souvent l’un de ses paysages préférés : les feux du couchant saisis dans les arbres en bordure des étangs de la Dombes. Paysages, maisons isolés,  ruines : on le sent pénétré de l’influence de Vernay, de Carrand, de Ravier. « Amant passionné des Dombes, Brouillard est le chantre ému des peupliers tremblants, des vernes et des bouleaux au bord des lones. De grands arbres décoratifs se mirant dans le Rhône, des troncs vieillis de mille colorations près des étangs solitaires, des touffes de verdure humides longeant des routes aux grasses ornières parmi un automne ardent et roux. Voilà les fidèles confidents des nappes mortes où survit peut-être la vision antérieure des canaux du Nord », écrivit Tancrède de Visan à son sujet, rappelant au passage que sa famille paternelle venait du Nord. A partir de 1920, Eugène Brouillard devint une sorte de peintre officiel avec notamment la commande de 18 panneaux que lui passa la mairie du IIIème arrondissement pour sa salle des mariages, le Poème des saisons, des arbres et des eaux dont on voit un motif ci-dessous.

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Ci-dessous, Après la pluie

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22:01 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : eugène brouillard, peinture, lyon, peintre lyonnais | | |

Commentaires

Dans la vente de fin mars chez Chenu, Bérard et Péron, il y aura un paysage peint par Brouillard qui représente justement le gros caillou de la Croix-Rousse sous la neige...

Écrit par : STEFFAN Patrice | samedi, 26 février 2011

La vente Pierre Pelloux. Je ne connaissais pas du tout ce peintre, mais j'ai vu, en effet, le catalogue. Et ce Gros Caillou sur la neige...

Écrit par : solko | dimanche, 27 février 2011

Roland, je suis émerveillée ! Tu viens de me faire découvrir un peintre fabuleux aux couleurs vibrantes (quelle palette !), presque plus illustrateur que peintre - mais quoi d'étonnant : il est effectivement en plein dans l'extraordinaire élan des grands illustrateurs de cet âge d'or jailli à la fin du XIXème (dont Rabier effectivement, ou Bilibin, Rackham et Wyeth), et il précède de très peu Hopper... Je crois que je vais fouiller le ouèbe avec bonheur pour trouver d'autres toiles.
Mille mercis.

Écrit par : Sophie K. | dimanche, 27 février 2011

J'ai peur que tu ne trouves pas grand chose sur le ouèbe.
Jean Jacques Lerrant a écrit un livre sur ce peintre, facile, en revanche à dénicher

Écrit par : solko | dimanche, 27 février 2011

Votre billet est l'occasion de rappeler que Brouillard était lié à Pierre Aguétant qui avait l'amitié de Camille Saint-Saens. Brouillard et saint-Saens sont deux romantiques qui préfigurent l'impressionnisme? Brouillard et Saint-Saens étaient, à leur manière et dans leur art respectif, des sculpteurs des captateurs d'émotions.

Écrit par : patrick verroust | dimanche, 27 février 2011

J'ignorais ça. Je connaissais l'amitié entre Brouillard entre Combet Descombes et le milieu des peintres lyonnais. Pas avec Aguétant. Belle histoire en tous cas.

Écrit par : solko | dimanche, 27 février 2011

J'aime beaucoup tes chroniques concernant les peintres lyonnais car je les découvre.
Je regrette que les Dombes et Lyon aient perdu leur brouillard : le brouillard a un tel charme...

Écrit par : Rosa | mardi, 01 mars 2011

Je viens de ressortir de mes étagères

"La vie à Lyon de 1900 à 1937 par un grand journaliste, Pétrus Sambardier"
préface d'Edouard Herriot
illustrations d'Eugène Brouillard

Écrit par : Michèle | jeudi, 10 mars 2011

Bonjour,
J'ai découvert ce peintre, Eugène Brouillard, en me rendant à une conférence dans la salle qui porte son nom à la mairie du 3°. Elle (la salle) a été magnifiquement restaurée l'an dernier me semble-t-il. Ces travaux ont permis de faire ressortir les teintes chaudes des peintures de Brouillard qui décorent l'intégralité des murs de la salle des mariages (et du Conseil municipal).
On ne peut qu'inciter nos concitoyens à aller jeter un coup d'oeil à cet endroit ouvert au public. Personnellement j'ai été séduit et ai pu prendre des photos grâce à l'aimable autorisation du personnel municipal.

Écrit par : Chareyron | samedi, 12 novembre 2011

Bonjour,

pourriez-vous me communiquer le nom du conférencier s'il vous plaît ?

Écrit par : Iannuzzi | lundi, 28 novembre 2011

Le conférencier s'appelait Charles RAMAIN. Il est le président de l'Institut d'Histoire Sociale du Rhône.
Son courriel : charles.ramain@wanadoo.fr

Écrit par : Chareyron | mercredi, 30 novembre 2011

Bonjour,
Une rétrospective bien trop rapide a eu lieu en Décembre sur Lyon, l'occasion par contre de la sortie d'un livre très exhaustif par "les amis d'Eugène Brouillard" (amis.brouillard@gmail.com), qui relate bien, en image, l'immense foisonnement de sa création.
Cordialement,
SH

Écrit par : SHaberer | jeudi, 19 janvier 2012

J'aurais bien aimé voir les peintures d'Eugène Brouillard, on sait tout ce qui se passe à Paris mais à Lyon on ne sait rien ou c par pur hasard !...
Depuis la TV par le net, plus de TLM... donc pas facile d'être informé qd on ne travaille plus, avant il y avait les ptits journaux gratuits, mais maintenant + rien.
Il devrait y avoir bcp plus de colonnes Morice... dans la ville

Écrit par : ContB | samedi, 03 mars 2012

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