vendredi, 13 novembre 2009
Le piéton du pont du Change
Roland Tixier sera au café associatif Les Xanthines, vendredi 13 novembre à 18 heures, pour lire des extraits de son dernier recueil, Simples choses, un ensemble de 180 haïkus urbains paru aux éditions Le Pont du Change.
Les Xanthines, café associatif du commerce équitable
33 rue de Condé, 69002 Lyon - métro Perrache ou Ampère.
Entrée gratuite sur consommation équitable.
C’est un sacré pari que de créer une maison d’édition : aujourd’hui comme hier et peut-être davantage aujourd’hui qu’hier. Nous saluons ici la naissance des éditions Le Pont du Change, clin d’œil au vieux pont de Saône à Lyon qui relia, des siècles durant, la loge du Change à l’église Saint-Nizier.
Jean-Jacques Nuel, dont il a déjà été question ici, est l’auteur de ce pari : et comme il ne fait pas les choses à moitié, il a choisi pour ouvrir son catalogue de publier un recueil de poèmes, Simples Choses de Roland Tixier.
Roland Tixier est né à Lyon en 1946. Fidèle piéton des rues de Villeurbanne et de Vaulx-en-Velin, il est aussi l’animateur d’ateliers de création poétique en milieu scolaire. Durant seize années, il a été lui-même éditeur à l’enseigne du Pré de l’Age.
Comme son titre le suggère, Simples Choses se propose de saisir l’immédiateté humble et nue de l’environnement premier du poète. Il s’agit d’une suite de 180 haïkus urbains, forme qui se propose d’exprimer à la fois le caractère éphémère et sensuel, mais aussi sans cesse reconduit et sans fin ressenti de la réalité quotidiennement perçue. Nicole Vidal-Chich, dans la postface du recueil, évoque avec délicatesse cet art de la « suspension », qui se défie également des jeux de mots et de sonorités, pour au final en maîtriser au plus juste (au plus serré) l’énonciation.
Les haïkus de Roland Tixier sont faits pour être dits. Et j’ai envie de rajouter qu’en leur grand dépouillement, ils sont faits pour être marchés : car les paysages urbains qu’ils évoquent dans une alternance de mètres impairs (5/7) et pairs (6), comme les saisons, sont ciselés sur le mode du retour, espacés, sans ponctuation. Il faut donc se laisser marcher par cette musique très spéciale qui nous transporte de la rue Verlaine plusieurs fois citée (Verlaine, un tel poète des villes !) en bars à rapido, quais de métro, caisses de Monoprix.
Trois exemples qu'on se permettra ici de citer :
croisé rue Verlaine
des visages confiants
d’autres sans abri
gardé de ce jour
le regard éclair
d’une pie sur le trottoir
Monoprix samedi soir
elle crie à son enfant
« viens là je vais te tuer »
Simples Choses Roland Tixier, Éditions Le Pont du Change
13 € - ISBN : 978-2-9534259-0-1
13:22 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : le pont du change, simples choses, roland tixier, jean jacques nuel, poésie, poèmes, littérature, écriture |
Commentaires
Merci pour cet article. C'est effectivement de la poésie "en marche".
Écrit par : Nuel | jeudi, 10 septembre 2009
Nous lirons "Simples choses" de Roland Tixier.
Écrit par : Michèle | jeudi, 10 septembre 2009
Une chouette initiative ! je m'en réjouis... Ce n'est même pas seulement que nous avions envie de cela (une maison d'édition), nous en avions besoin. La rue Verlaine (Je n'ose dire un poème), J'aime beaucoup cette idée de poèmes à marcher (sûrement un peu cousins des "poèmes à charmé", n'est ce pas ?)
Merci (et bonne chance) à JJ Nuel pour l'initiative, à roland Tixier pour les pas écrits, et puis merci à vous pour la très belle invitation...
Écrit par : Frasby | jeudi, 10 septembre 2009
Belle et courageuse initiative en effet.
Quant à la rue Verlaine je la fréquente souvent puisque mon ami le chanteur Pierre Delorme (http://pierredelorme.free.fr/) y loge au 39, tel Roland il y a encore peu.
Écrit par : P.A.G | vendredi, 11 septembre 2009
@ P.A.G.: Il semble qu'une erreur 404 se soit glissée rue Paul Verlaine.
Écrit par : solko | vendredi, 11 septembre 2009
Mon bon de commande part ce jour...
D'une empreinte de pied
un crabe se méfie
à marée basse
Écrit par : Ambre | mardi, 10 novembre 2009
C'était très bien : un homme simple et sincère, aux antipodes de celle que Solko vilipende dans le billet de ce jour. un homme qui écrit d'abord pour partager et un militant qui a consacré une partie de sa vie à initier à la poésie les enfants de banlieue.
Écrit par : Rosa | vendredi, 13 novembre 2009
@ Rosa : C'est drôle: nous avons pensé la même chose. Ce poète humble et efficace est vraiment aux antipodes de cette orgueilleuse et bien vaine professionnelle de la démagogie.
Et c'est le monde à l'envers, hélas.
Écrit par : solko | vendredi, 13 novembre 2009
Ce sont les humbles piétons de la Littérature qui la sauveront : il faut y croire Solko !
Écrit par : Rosa | samedi, 14 novembre 2009
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