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mercredi, 07 janvier 2009

Une question qui fait sens

Je n'aime pas trop parler de ma vie privée, ni de mon "métier". Je le fais fort rarement. Un blogue n'est pas un journal. Parfois pourtant, lorsque cela me parait utile, je m'y résous. Comme ce soir.

Je suis resté assez tard au lycée, à cause d'une réunion avec des parents d'élèves. Je n'ai jamais bien aimé ces rituels mi solennels, mi puérils, même s'ils ont un caractère relativement nécessaire, au moins jusqu'en classe de première. (Je vois mal ce genre de choses se prolonger en BTS, alors que les étudiants y sont majeurs, encore que...) Bref. Dans un billet récent  (lien ICI), j'évoquais la disparition programmée de l'écriture manuscrite. Je ne pensais pas que les choses, à vrai dire, se manifesteraient si vite. Un parent, père de famille, la cinquantaine - son fils en 1ère S, ni bon ni  mauvais, comme on dit - me pose une question. J'avoue que j'en ai entendu pas mal en vingt ans de pratique. Des vertes et des pas mures; mais celle-ci : "Pourquoi vous obstinez-vous à exiger des copies manuscrites ? Mon fils perd trois heures (!!!!) à recopier ce qu'il a fait sur l'écran pour vous le rendre, alors qu'il n'aurait qu'à appuyer sur un bouton pour l'imprimer."

Voilà.

C'est un type de mon âge qui donne le premier coup de bélier.

Pour l'instant, c'est encore facile d'argumenter : J'aurais pu lui faire observer qu'à l'examen, on demande aux élèves d'écrire à la main. Pas eu envie de me justifier sur un sujet aussi évident. Je leur ai dit, à tous, que nous étions en train d'égarer collectivement, dans notre quotidien une pratique, celle de l'écriture à la main. Et que leurs enfants devraient se réjouir d'avoir encore le temps, l'occasion ou le loisir de la pratiquer. Le père m'a rétorqué que même les écrivains (je le cite) écrivaient à l'ordinateur. J'aurais pu m'offrir en exemple, puisque j'ai écrit moi-même plusieurs pièces de théâtres, des essais et des romans en utilisant un ordinateur, tout en écrivant aussi de nombreux passages sur des cahiers. En fait, je n'ai jamais complètement abandonné l'écriture à la main, pour des raisons que je ne peux développer ici, mais qui sont si évidentes. Je n'ai pas non plus envie d'abandonner la nourriture à la bouche, si j'ose dire - même si je sais que tôt ou tard viendra le temps des perfusions ... Car je voyais bien ce qu'il pensait - que j'étais sans doute contre la technique, contre Internet, contre les blogs, tiens, comme le disent tous ces habitués frénétiques de Delarue qui ne connaissent que le pour et le contre, si imbécile, des choses, qui ont, comme ils le disent si affreusement des opinions ... J'aurais pu  lui dire que j'avais acheté mon premier ordi en 1988, et que je n'étais pas le vieux con qu'il croyait. J'aurais pu l'envoyer faire un tour chez Solko, par exemple...

Mais bon. Pas eu besoin de tout ça. Car il y avait encore une majorité de gens sensés parmi ces parents d'élèves, visiblement, pour soutenir la même position que moi. J'ai juste - tout de même (les correcteurs de copies me comprendront) précisé, d'un ton assez ferme et je l'espère convaincant, que leurs enfants n'étaient que des élèves et non des écrivains. (incroyable ce raisonnement, spécieux, aberrant : les écrivains écrivent à l'ordi, donc mon fils peut faire ses copies à l'ordi...) Je n'ai pas non plus rajouté ce que je pensais de la plupart des imposteurs (et imposteures) que ce monsieur, dans sa liberté de penser, appelle, lui, des écrivains. Nous serions entrés dans un débat trop houleux, sinon.

Si je parle dans ce billet de ce qui n'est, après tout, qu'une anecdote, c'est que cette anecdote fait sens. Il commence à y avoir, dans ce pays, un certain nombre d'adultes assez sots pour affirmer publiquement (puisque c'est leur opinion...) qu'écrire à l'ordi (comme ils disent) est plus propre et plus pratique qu'écrire à la main. Hygiénisme et consumérisme n'étant pas mes tasses de thé, je m'abstiendrais de dire quoi que ce soit à propos de ces gens qui ont, tout comme Florent Pagny, leur liberté de penser. Mais je souligne simplement le fait, en tant que professionnel de l'écriture et de la correction - comme d'autres le sont d'un autre domaine, la culture du maïs ou la vente des frigidaires -, que la jeunesse de ce pauvre pays devient de plus en plus - dans son ensemble - inapte à l'écriture manuscrite (c'est un constat) avec la complicité parfaitement inconsciente de leurs géniteurs (encore un constat) et que si on entérine une telle chose, non seulement la perte sera considérable mais surtout, il n'y aura aucun retour possible, avant plusieurs générations..

Commentaires

lettre

savoir que c'est toi
comme si tu respirais
dans les chairs de l'enveloppe
comme si le timbre orchidée
clignait un oeil complice
savoir
malgré le feu qui unifie
et rend tout indifférent
presque
ne pas te poser
les doigts effleurent le glacé
l'oeil ému caresse la fleur
être déjà la pulpe imprégnée d'encre
être déjà la fibre des mots
avant même d'ouvrir
avant même de lire
par réflexe
ou par doute
résister à cette étrange intimité
minimiser
ironiser
faire durer encore
en équilibre entre deux impossibles
cette sensation presque charnelle
d'être papier
d'être écriture
d'être voix
juste avant de traverser le miroir
enfin s'abandonner
décacheter
dégager les feuillets
de leur gangue voyageuse

les pages déploient leur ailes
et le vertige flambe de plus belle

"manuscrit" en janvier 2008...;)

Écrit par : @ude | mardi, 06 janvier 2009

Ce billet me touche beaucoup car j'ai trop rencontré ce genre de parents.
alors que tous les problèmes de lecture viennent (à mon avis) de la disparition de la calligraphie à l'école primaire.
J'ai connu le temps de la copie le matin en arrivant en classe on recopiait un texte.Exercice quotidien qui contribuait certainement à fixer l'orthographe.
En Chine la calligraphie est un Art supérieur à tous les autres.
J'espère d'ailleurs qu'à cause de la mondialisation et de l'informatique ils ne la perdront pas au profit du piyin.

Un ordinateur en 88 ? ils étaient encore énormes ?

Écrit par : Rosa | mardi, 06 janvier 2009

Un blogue n'est pas un journal, au nom de quoi cette affirmation?

Écrit par : Rosa | mardi, 06 janvier 2009

Ah enfin vous parlez de Florent Pagny, mon idole! Enfin, enfin, un blog qui fait sens!

Écrit par : Sophie L.L | mardi, 06 janvier 2009

@ Aude : Merci de publier ici ce texte de circonstance !

Écrit par : solko | mardi, 06 janvier 2009

@ Rosa : Non, non. Il y avait des petits Apple. Enfin, des Apple de bureaux.
Si l'écriture du journal, comme celle du blogue, est diariste, je n'oublie jamais que le premier est avant tout "intime" ou privé (si parfois il est publié, c'est en différé) alors que le blogue est publié, quoi qu'on en dise. C'est pourquoi d'ailleurs, même si je refuse de cacher mon nom, je mets en avant un pseudo ici (Solko). Voilà au nom de quoi je peux affirmer que ce sont des genres différents.

Écrit par : solko | mardi, 06 janvier 2009

@ Sophie : Pagny ? Mon idole aussi. Vous en doutiez ?

Écrit par : solko | mardi, 06 janvier 2009

merci Solko...en lisant votre billet, il apparaissait un peu cruel que par soucis d'efficacité, l'on puisse vouloir choisir de se priver des sensations charnelles de l'écriture/lecture illustrées par ce poème...
le plus triste est que votre élève n'a probablement jamais reçu une belle lettre manuscrite et si vous voulez, juste pour le plaisir, nous pourrions y remédier...

Écrit par : @ude | mardi, 06 janvier 2009

@ Aude : Vuus voulez envoyer votre poème à cet élève ?

Écrit par : solko | mercredi, 07 janvier 2009

pourquoi pas?...envoyez-moi son nom et une adresse (celle du lycée?) par email et il aura une petite surprise (qu'il n'appréciera peut-être pas mais peu importe...)

Écrit par : @ude | mercredi, 07 janvier 2009

@ Aude : Comme c'était une réunion plénière, le parent qui a posé cette question ne s'est pas présenté, mais j'ai des soupçons. Je vérifie demain avec son prof principal et si j'ai le nom précis de l'élève, je vous envoie un mail.

Écrit par : solko | mercredi, 07 janvier 2009

Toujours Apple ?

Écrit par : Rosa | mercredi, 07 janvier 2009

Il y a des écrivains dont le journal était fait pour la publication.

Je vous rejoins entièrement dans votre position. Et puis quelle idée de taper un texte sur un ordinateur puis de le recopier!!!

Écrit par : Léopold | mercredi, 07 janvier 2009

Ce qui est drôle Léopold c'est que l'élève passe beaucoup de temps à recopier à la main mois c'est le contraire !

Écrit par : Rosa | mercredi, 07 janvier 2009

Finalement tu m'as inspiré mon sujet du jour.
Je reviendrai plus tard voir ton père Rival.

Écrit par : Rosa | mercredi, 07 janvier 2009

Bonjour
je viens via Rosa... vous écrire que je suis tout à fait de votre avis. Le "stylo plume" ne m'a jamais quitté, tous les ans je remplis un ou deux cahiers grand format et à spiralles ce qui permet d'y attacher des documents sans trop le casser...
je vais publier la photo sur mon "carnet de bord " d'ici quelques minutes pour "illuster" mes propos..!
J'utilise très souvent, pour "mon" courrier, une plume en cristal et de l'encre de chine ou à parchemin... ça sent tellement bon !!
...
Continuez à prendre votre métier à coeur c'est là le plus important et l'essentiel, et l'écriture restera un art majeur et manuel avant tout...
bonne fin de journée
doume

Écrit par : Doume | mercredi, 07 janvier 2009

@ A Aude : On ne sait pas exactement quel est le parent a posé la question. Mais si vous me le permettez, je peux lire votre texte à toute la classe, à l'occasion d'une "reflexion" sur la question.

Écrit par : solko | mercredi, 07 janvier 2009

@ Léopold : Oui. Léon Bloy en est d'ailleurs un bel exemple. Mais même alors, le journal n'était pas publié au jour le jour, comme l'es tle blogue. C'est un autre genre, en raison de la technique qui la supporte et qui n'est pas la même. Et d'ailleurs, L'Age d'Homme publie actuellement la version du journal réellement privé de Bloy, qui n'est pas la même.

Écrit par : solko | mercredi, 07 janvier 2009

@ Doume : Bien sûr que les gens qui se sont structurés autour de l'écriture manuscrite ne risquent pas d'être atteints par cette remise en cause, même si d'ailleurs ils écrivent par ailleurs de moins en moins. C'est un mouvement de fond, qui concerne les jeunes générations. Ou celles à naïtre. Il y a un abandon collectif de l'écriture manuelle.

Écrit par : solko | mercredi, 07 janvier 2009

@ Rosa : Cent pour cent d'accord avec vous. Je ne crois pas que l'écriture à la main disparaisse. Elle risque de devenir une pratique "aristocratique", comme le piano, la peinture ou l'artisanat dans son ensemble. C'est cela qui est curieux : les masses livrées ou entretenues par la technologie bas de gamme. Et nous, bancaux, là-dedans.

Écrit par : Solko | mercredi, 07 janvier 2009

Merci, j'ai passé deux agréables minutes à lire votre article ce soir. Bonne soirée (ou journée).

Écrit par : Julien | mercredi, 07 janvier 2009

@ Julien - Merci de votre passage et de votre commentaire. Bonne continuation à vous et revenez quand il vous plait.

Écrit par : Solko | mercredi, 07 janvier 2009

je viens "recommandé" par Rosa.
Richesse ici des textes et des commentaires. Mais je ne suis pas vraiment sûr de cette différence entre blog et journal.
j'ai un peu résolu ce dilemme et parle de Carnet. C'est à moi de décider si je me confie ou pas et des sujets sur lesquels je le ferais. Et puis, cela dépend du moment, ce qui était hier "non publiable" peut l'être demain. Enfin, c'est mon point de vue, personnel. Bonne soirée.

Écrit par : Louis-Paul | mercredi, 07 janvier 2009

J'ai essayé d'écrire ce commentaire à la main, ça ne marche pas bien et maintenant mon écran est dégueulasse (je m'étais pourtant dit qu'il était comme le tableau, à l'école, mais non, en fait). J'en suis réduit à taper quand même ce commentaire, merci bien, Solko, vraiment, meci bien.

Écrit par : Pascal Adam | mercredi, 07 janvier 2009

J'ai été ce parent, il manquait un Solko pour me remettre à ma place... Dans une même galerie d'horreur j'ai un jour entendu un père d'élève pas très cultivé s'étonner qu'on fasse lire Balzac à leurs enfants ("c'est trop loin d'eux au XXIè s"). Le gouffre alors c'est de penser à tout ce qui lui a rentré cette idée dans le crâne.

Dans le même ordre d'idée il y a le lieu commun d'internet qui permet de communiquer d'un bout à l'autre de la planète. Comme si avant le web le courrier ne sortait pas de son patelin...

Heureusement le coût de l'informatique devrait écarter pour un temps le monde amputé de stylo qui se prépare.

Écrit par : Olivier (vivant aussi) | mercredi, 07 janvier 2009

Il est toujours intéressant devant un devoir écrit de taper sur google les phrases bien faites, vous tombez alors sur des sites.

Le plus amusant doit être de tomber sur son propre site.

Écrit par : Léopold | jeudi, 08 janvier 2009

Pour mettre tout le monde d'accord ... certains effectivement, utilisent un blog comme support à l'écriture d'un journal, ce à quoi (personnellement) je ne saurais me résoudre. Selon moi, un journal, un vrai n'est pas destiné à être livré en pâture au lecteur immédiat. Un journal, qu'est-ce, sinon un confident ? Or, on ne se livre pas à des confidences en place publique à moins d'être fou ! J'avoue que depuis quelques temps, mon journal personnel et internet se font la guerre et j'ignore encore lequel des deux en sortira vainqueur mais un jardin secret ne peut déboucher sur une autoroute, ça c'est certain !

Écrit par : Simone | jeudi, 08 janvier 2009

La question du parent n'est pas totalement saugrenue.
Si le contrôle et la correction d'un devoir porte sur le contenu, alors peut-importe qu'il soit écrit à la plume, au stylo ou à la machine.
Si le devoir est aussi une préparation et un entrainement aux examens, alors vous avez raison, les élèves doivent s'entrainer à l'écriture manuelle. Il serait même utile qu'ils fassent plans et brouillons ainsi.
Les deux formes de devoirs sont possibles. Le choix dépend de vous, professeur.
L'ordinateur n'est qu'un outil de plus. Ensuite, qu'il devienne si envahissant et si bouleversant dans nos modes de vie, est une autre histoire.

Écrit par : sabg | jeudi, 08 janvier 2009

@ Louis Paul : Bienvenue sur ce blogue. Chacun bien sûr, reste maître de ce qu'il fait et écrit sur un blogue. Il n'empêche que le mode de production immédiat sur le web me semble créer un nouveau genre, qui n'est pas le même que le journal sur le papier, ne serait-ce qu'en raison des commentaires qui réagissent aux écrits immédiatement, les orientent.

Écrit par : solko | jeudi, 08 janvier 2009

@ Simone : A moins d'être fous, oui. Ou inconscient.

Écrit par : solko | jeudi, 08 janvier 2009

@ Pascal : Mais sur le tableau, Pascal, vous faisiez crisser la craie, non ? Ou les feutres noirs et bleus, oui, plus salissants. Que voulez-vous, ce sont les joies de l'artisanant.

Écrit par : solko | jeudi, 08 janvier 2009

@ Léopold : Il y a un véitable marché scolaire sur la toile. Avec le pire et le meilleur, vous le savez comme moi.

Écrit par : solko | jeudi, 08 janvier 2009

@ Léopold : Il y a un véitable marché scolaire sur la toile. Avec le pire et le meilleur, vous le savez comme moi.

Écrit par : solko | jeudi, 08 janvier 2009

@ sabg : La question du parent est saugrenue parce qu'elle considère la pratique de l'écriture comme un acquis chez les jeunes. Or elle ne l'est plus chez tous. De même, d'ailleurs, que la pratique de la lecture. On ne peut donc raisonner en terme de praticité de l'un ou l'autre mode. Si elle était acquise, bien sûr, et pour ceux pour qui elle l'est, les deux formes de devoirs seraient possibles.

Écrit par : solko | jeudi, 08 janvier 2009

A-t-on besoin de passer par l'écriture manuelle pour pratiquer l'écriture ?
J'ai dans mon entourage, un dyslexique pour lequel l'écriture manuelle est un cauchemar (il peine à se relire quelques mois après). Pour lui, l'ordinateur est l'outil avec lequel il peut écrire normalement.
Mon compagnon dit avoir redécouvert l'écriture avec l'ordinateur. Le fait de jouer avec des blocs de phrases, les déplacer, recomposer, lui ont beaucoup appris et redonner envie d'écrire.
A l'inverse, je suis incapable d'écrire directement avec un clavier. Il me faut toujours du papier, des crayons, des ratures...
L'écriture manuelle est un merveilleux outil et j'espère qu'elle se pratiquera encore longtemps, en priorité.
En fait, ce qui était choquant dans la question du parent, c'était une certaine façon d'accuser l'enseignement d'être en retard, à l'âge du papier et du stylo et non à l'âge de l'écran.

Écrit par : sabg | vendredi, 09 janvier 2009

C'est vrai que c'est complexe: mes enfants - 18 et 13 ans- n'écriraient JAMAIS sans l'ordinateur, où ils écrivent beaucoup

Écrit par : Sophie L.L | vendredi, 09 janvier 2009

"son fils en 1ère S"
L'avantage de passer 3 heures à recopier … c'est qu'au moins il aura appris la démonstration ! Celle qu'il a trouvé d'une simple recherche, puis copier/coller !
Il faudra aussi qu'il me démontre comment faire de la géométrie sans règle et sans crayon … Ce père oublie la pensée kinésique … sans parler de l'intelligence manuelle.

De fait les élèves écrivent de plus en plus mal : ils n'ont pas le goût de l'effort, du bel ouvrage, du respect des lignes donc des règles. Écrire n'est plus un outil de communication.

"Des petits Apple" … Des Classic 2 ?

@Sabg,
Ok pour la dyslexie … mais tous les enfants ne sont pas dyslexiques profonds ! quant à moi, j'ai souvent la "dyslexie du clavier" alors que je ne l'ai jamais manuellement.

Ce n'est pas parce que certains sont malades que tout le monde est traité pour cette maladie ! Nous n'avons pas tous une chimio thérapie.
L'utilisation de l'ordinateur pour un usage scolaire quotidien doit répondre à une problématique spécifique. J'ai conseillé un ordinateur portable à une ancienne élève parce qu'elle souffrait d'une dégénérescence de la moelle épinière … Mais de grace, que celles & ceux qui ont la chance d'être en bonne santé, développe leurs compétences !

Écrit par : Sar@h | dimanche, 11 janvier 2009

sarah merci de cet avis que tu as exprimé aussi sur mon blogue.
C'est réconfortant de savoir que l'enseignement primaire compte encore des enseignantes comme toi.
Ta distinction est judicieuse : c'est vrai que l'ordinateur est appréciable pour pallier toutes les formes de handicap.

Je suis rassurée que toi aussi tu sois une dyslexique du clavier : en ce qui me concerne je pensais que c'était lié à l'âge.

Écrit par : Rosa | dimanche, 11 janvier 2009

@ Sarah
Merci de cette intervention très claire, qui distingue en effet les emplois "thérapeutiques" des autres. Pour apple, cela remonte à vieux : c'était, classic 2, en effet. Un cube.
Ce que j'ignore, ce qu'il m'est difficile de savoir, c'est si votre position est dominante chez les maîtres d'école. Je pense que oui. (Je l'espère)
@ Rosa
Allons, allons : faute de frappe n'est pas dyslexie ...

Écrit par : solko | dimanche, 11 janvier 2009

votre position est dominante chez les maîtres d'école

moi j'en doute...

si dyslexie, je maintiens car sur le clavier j'inverse les lettres !

Écrit par : Rosa | dimanche, 11 janvier 2009

On parle parfois d'azertyslexie... (je suis touché, incapable d'écrire un "est" sans taper "ets", l'âme d'un entrepreneur je dois avoir...)

Ce que vous dites Sar@h est plein de bon sens, hélas je suis de la mauvaise école, mon écriture est depuis toujours déplorable.

Écrit par : Tang | dimanche, 11 janvier 2009

@ Rosa : Vous souffrez donc d'azertysme, maladie récemment authentifiée et diagnostic récemment établi par un docteur plein de connaissances.

@ Tang : Merci, docteur !
PS : il se peut bien que j'ai moi-aussi quelques bribes de ce virus. On se soigne comment ?

Écrit par : solko | dimanche, 11 janvier 2009

J'ai quant à moi appris à écrire à la plume, ayant fréquenté une école qui avait encore quelque chose du XIXe siècle. Un apprentissage éprouvant pour qui a 5, 6 ans…
D'ailleurs, une quinzaine d'années plus tard j'y ai beaucoup réfléchi dans le cadre de ma pratique artistique.
Puis un peu plus tard encore, j'ai appris à composer des textes en typographie, avec les caractères en plomb, pour les besoins d'une revue, les "Cahiers de Leçons de Choses". Puis l'expérience se poursuivit par une petite maison d'édition.
De là ma passion pour la beauté du texte imprimé, sa facilité de lecture, son évidence.
Au quotidien il y avait bien sûr les machines à écrire, tout d'abord celles de l'agence parentale, puis l'Hermès Baby d'occasion, puis une machine à boule et enfin l'ordinateur à partir de 1988, un mac SE, tout d'abord emprunté, puis plus tard à moi.
Très vite mes mains se sont faites au clavier avec ses lettres réparties dans l'espace et dont mes doigts connaissent parfaitement le chemin.
J'ai perdu très vite le réflexe d'écrire à la main, bien que sachant toujours bien sûr dessiner les lettres.
J'ai donc dû peiner plusieurs mois lors d'une reprise d'études à l'université, pour retrouver le rythme de l'écriture manuscrite, ne disposant pas alors d'un ordinateur portable.
Je n'utilise l'écriture à la main que pour des notes et je recopie au maximum à l'ordinateur, de peur de ne pouvoir relire.
L'ordinateur m'est indispensable pour rédiger un texte. La lisibilité du texte imprimé me permet de repérer très vite dans un texte les fautes, ce qui cloche, ainsi que d'avoir une vue d'ensemble. À la main, tout me semble très confus.
Il arrive que pour des raisons de convenances je doive faire une lettre manuscrite. Mais cela me gêne parce la spontanéité n'en est plus qu'un leurre car je fais toujours un premier jet sur l'ordi !
Et je peine à déchiffrer certaines écritures…

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Voilà ce que j'écrivais de l'apprentissage de l'écriture, entre 1976 et 79, alors que je n'imaginais même pas les technologies d'aujourd'hui :

"— Le rituel de l'écriture (anglaise…) lui aussi un rituel de type masochiste
— application des enfants sur leur feuille
nécessité de refoulement du désir naturel qui est de jouer-bouger pour acquérir péniblement cette vertu d'application concentration qui passe par la soumission
— la destruction du cahier et autres rages adolescentes […]"

"à la plume : griffer"

Cf. http://www.kl-loth.com/JFR-2.html

Écrit par : kl loth | mercredi, 14 janvier 2009

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