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vendredi, 06 mai 2016

Jeanne & les anglais...

Londres élit un maire musulman : on le savait depuis longtemps que les Anglais sont nos ennemis héréditaires. Et des chroniqueurs hexagonaux qui se demandent ici si Jeanne d’Arc est de droite ou de gauche… Elle n’est ni l’un ni l’autre, tout simplement catholique. On ne la voit pas voter, par exemple, une loi comme celle de Macron encourageant les gens à travailler le dimanche. Ni se féliciter de l'élection de Sadiq Khan...

Triste époque.

22:02 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sadik khan, labour, macron, jeanne d'arc, londres | | |

lundi, 04 juin 2012

Au jubilé d'Elisabeth II

Il pleut sur Londres et la Tamise est grise sur tous les écrans du monde, quand la barge royale, rouge et mordorée entame sa lente navigation. La monotonie de cette retransmission convient bien à cette grisaille d’un dimanche après-midi, tandis que cette barge royale, rouge, mordorée et escortée, n’en finit plus de traverser Londres sous une pluie battante, jusqu’au Tower Bridge où elle s’arrime. C’est le jubilé d’une reine octogénaire (il faut se méfier des octogénaires) qui para pour l’occasion  sa robe et son chapeau de blanc, chipant à sa jolie bru, au centre d’une dramaturgie réglée à l’anglaise, la couleur symbolique de la jeune mariée et l’attention de tous les regards.

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Jusque tard dans le soir qui vient se prolonge ce double spectacle retransmis par la BBC ; d’une part, la famille royale regardant passer un à un chacun de ces mille bateaux emplis de grappes de gens vêtus de cirés et massés sous des parapluies; ces mêmes gens, d’autre part, adressant de grands signes à cette famille royale, et tout particulièrement à cette reine aux yeux perçants, immobile, silencieuse, rusée comme un pape, figée là durant des heures, à les regarder passer les cortèges de barques, tandis que d’autres s’impatientent et s’épuisent autour d’elle. Qu’a-t-elle donc en tête ? A quoi pense ce Chef d’Etat paradoxal, incarnation de la suprême autorité politique dénuée de tout pouvoir politique, en s'emplissant des God save the Queen qui jaillissent de chaque embarcation ? Sacrée sous Truman et Auriol, elle a vu passer neuf présidents de la République française, douze des Etats Unis, et douze premiers ministres anglais, qui vinrent chaque semaine lui conter en tête à tête les histoires de leur gouvernement.

Son autorité, elle la tient de son grand-âge, de son parcours individuel, de sa saisie des choses, de sa discipline de fer, du fil de sa longue existence.  Elle la tient aussi de la part de l’Histoire du monde qu’elle a vécue, à commencer par la résistance à Hitler où se ressourça la légende des Windsor. Mais où sont les Churchill, De Gaulle, Roosevelt, Staline, qu’elle a côtoyés naguère ?  Survivante. Elle la tient aussi de l’action d’un empire séculaire, peuplé de crimes et de zones d’ombres. Plus loin encore dans le passé, de ce principe éternel « qui s’en va » (comme disait Chateaubriand en regardant son vieux roi Charles X prendre le chemin de Prague et de l’exil), et qui - ce jubilé festif le prouve - s’accommoda mieux de l’insularité que de la continentalité.

Sur France 2, on sentait, récurrente dans les commentaires de l’après midi, cette interrogation aussi ironique que française face à la popularité de la reine : « mais comment font-ils ? » Un journaliste ne cessait de parler d’un personnage et d’une cérémonie « décalés », comme d’un film qu’il ne comprendrait pas. Se rendait-il compte, lui, à quel point il l’était, décalé, cherchant autour de lui l’actualité de l’événement, c’est-à-dire à l’endroit même où il ne se passait pas. Un instant, une vraie question fut posée : Est-ce Elisabeth qui tient le sentiment monarchique à bout de bras dans la société anglaise, ou bien le sentiment monarchique encore vivace dans la société anglaise qui tient Elisabeth à bout de bras ?  Mais comme une telle question ne peut que demeurer sans réponse en société républicaine, on passa à d’autres remarques sans intérêts.

Sur la BBC, les choses allaient de soi devant cette parade fluviale comme sortie du moyen-âge. Et l’on sentait bien à quel point il fallait être frenchie pour se poser, oui, d’aussi ineptes questions. Sur la BBC, on parlait organisation de la journée, origine des bateaux, temps qu’il fait, et de micro-trottoir en micro-trottoir, du pourquoi et du comment on s’était retrouvé là, en famille, à regarder défiler l’évidence de sa propre histoire tout en guettant le passage de our Queen, une légende vivante disent-ils.

 Sur la BBC, c’était une journée historique comme il en existe trop peu : non pas parce que ce défilé de bateaux à rames devant monarque marquerait grandement l’épisode du siècle. Mais parce que la permanence des siècles passés marquait l’épisode du jour de son empreinte. Et rappelait que si l’autorité est une façon d’être bien plus éphémère et insignifiante que ne le sont les coups d’éclats du pouvoir, elle demeure, paradoxalement, bien plus signifiante et bien plus durable qu’eux.

Elisabeth en sait quelque chose : on peut le lire dans son malicieux silence devant les bateaux. Comme aurait dit Apollinaire, l’Européenne la plus moderne, c’est vous, Elisabeth…

 

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Marylin & Elisabeth, 1956


11:34 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jubilé, elisabeth ii, londres, bbc, monarchie, autorité, société | | |

dimanche, 27 mai 2012

Trombone mutant

Il était une fois Usinor, fondé en 1948, groupe qui prit la suite des Forges et Aciéries du Nord et de l’Est et des Hauts Fourneaux, et des Forges et Aciéries de Denain-Anzin. En février 2002, ce groupe industriel fusionnait avec son homologue espagnol (Aceralia) et luxembourgeois (Arbed) pour donner naissance à Arcelor qui se retrouvait ainsi le premier producteur mondial en octobre 2004 avec 42,8 millions de tonnes soit 4,5% du marché mondial. En mai 2006, le groupe fut racheté par son rival Mittal, dirigé par l’indien Lakshmi Mittal et son fils Aditya Mittal. Lakshmi Mittal avait défrayé la chronique en 2004 en mariant sa fille avec Amit Bhatia à Vaux le Vicomte et au Château de Versailles, mariage qui avait coûté 55 millions d’euros et qui fait encore partie des plus coûteux de tous les temps.

Pour 24 millions d’euros, avec 2.200tonnes d’acier en provenance de son groupe (Espagne, Allemagne, Luxembourg, Belgique, États-Unis, Chine et… France) et 19 000 litres de peinture rouge,  Lakshmi et son fils Aditya se sont offert le droit de porter quelques heures à travers les rues de Londres la flamme olympique le 27 juin, à la veille de la cérémonie officielle, en finançant Trombone mutant, ou cette Tour Eiffel ivre, comme les Anglais ont baptisé ce nouvel objet d’art contemporain. Œuvre de son compatriote Anish Kapoor, elle est l’occasion, dit le PDG indien « de montrer au monde la qualité exceptionnelle de notre acier ». La tour qui devrait survivre à ces JO comme celle d’Eiffel a survécu à l’Exposition Universelle parisienne devrait d’ailleurs s’appeler officiellement ; Arcellor Mittal Orbit… Essayez, pour le fun, de prononcer le tout à l’Anglaise, juste pour vous rendre compte.

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A Florange, où l’on craint un démantèlement des outils de production à chaud de la Fensch, et où le chômage technique perdure, cet engagement à hauteur de plus de 20 millions dans la tour olympique fait grincer les dents. Avec la crise et les difficultés du groupe, on estime que le PDG aurait pu dépenser tout autrement cette somme. S’il l’avait mis dans l’usine de Florange et celle de Liège, par exemple, cela aurait permis d’investir pour faire repartir un jour les hauts-fourneaux. Frédéric Weber, le porte-parole de l’intersyndicale,  a donc écrit au président du CIO pour en rendre compte. Il attend toujours sa réponse.

 Interrogé à ce propos sur FR3, le sénateur Mélenchon élude curieusement, en glissant un « l’art est la respiration du monde » où transpire ici comme ailleurs sa volonté de ne surtout pas apparaître comme réactionnaire.  Dans le même ordre d’idée son créateur, Anish Kapoor, rappelle pour faire face à tous les quolibets des Anglais (de trombone mutant à narguilé géant) tous ceux que dut subir Gustave Eiffel en son temps :  « Je viens de lire toutes les critiques qu’avait reçues la tour Eiffel lors de son ouverture au public », mais si à l’époque « elle a été taxée d’objet le plus atrocement laid, on n’y pense plus à l’heure actuelle ! » Argument d’autorité qui fera taire tous ceux que la peur de passer pour un imbécile ou un fâcheux réac fera taire. Il était une fois Usinor...

mercredi, 18 avril 2012

La gazette de Solko n°25

londres,fadela amara,fmi,politique,société,gaette de solko

09:17 | Lien permanent | Commentaires (38) | Tags : londres, fadela amara, fmi, politique, société, gaette de solko | | |

vendredi, 29 avril 2011

The show must go on

Un mariage royal en cours à Londres , une future béatification en préparation à Rome, les télés du monde sont en rut, ici, c'est la saison des impôts...   Parce que the show must go on…



JEAN MINEUR PUBLICITE BALZAC 001 GENERIQUE... par kirivalse

13:09 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : kate, william, jean paul ii, actualité, mariage, béatification, londres, rome | | |