samedi, 10 avril 2010
Le métro de Paris anagrammé
L’idée est de Gilles Esposito Farèse : sur le mode de l’Oulipo, recomposer une carte du métro parisien avec, en lieu et place du nom original de chaque station, son anagramme : Rue du Bac devient ainsi « Au bec dur », Cluny - La Sorbonne « Brûlons-y le canon », Saint-Germain des Prés « Garnements à dissiper », Place des Fêtes « Pacte des elfes », porte de Saint-Cloud « ce tordu désopilant », Vaugirard « dur à vagir », stade de France Saint-Denis « Essai de défi transcendant », Gare du Nord « Ô dur danger ! », Porte de Clignancourt « Plan d'égout incorrect », Rue Saint-Maur « Utérus à marin », Richelieu Drouot « Huître de couloir », Grands Boulevards « Survol de bagnards », Porte de Bagnolet « Protège ta blonde », Saint-Philippe du Roule « Hôpital du pénis puéril », Étienne Marcel « Mécène ralenti »…
18:04 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : farèse, paris, littérature, oulipo, ratp, métro de paris |
lundi, 15 décembre 2008
Edouard Cortes
Connaissez-vous Edouard Cortès ? Son père, Antoine Cortès, fut un peintre de la Cour espagnol réputé. Son grand père, André avait été artisan. Il est, en quelque sorte, un peu chez lui ici puisque c'est un détail de l'une de ses toiles (Le théâtre du vaudeville à Paris) qui a servi pour le "logo" de Solko. Une vie de jeune prodige que la sienne : dès l'âge de treize ans, Cortès apprend la technique des paysagistes, grâce aux bons soins de son père. A vingt-cinq ans -on est alors en 1907 -, Cortes organise déjà une vente aux enchères de ses Vues de Paris à l’Hôtel Drouot. Etonnant, non ? La vente remporte un vif succès. Dès lors qu'il flaire un marché, Cortes se spécialise. Il va bientôt exceller dans ces scènes parisiennes, dont les coloris brillants, les contrastes de lumière autour d'une dominante rouge, jaune ou bleue se reconnaissent entre mille. Il a également rapporté de chacun de ses voyages en Bretagne ou en Normandie de nombreuses études. En 1915, il est engagé volontaire pendant la guerre et se retrouve affecté dans l’Infanterie. Dans les tranchées, il exécute plusieurs dessins des positions ennemies. Il réalise un grand nombre d’études sur la vie militaire et sur les paysages de guerre qu’il traverse. De retour à Paris en 1919, il envoie à nouveau ses travaux aux divers Salons. En 1920, le marchand de tableaux autrichien Hugo Arnot, qui avait exposé les peintures de Monet en 1911 et 1912, commence à acheter celles d’Edouard Cortès. Cortès devient une valeur sur le marché : Dès 1921, ses Vues de Paris et ses Intérieurs Bretons sont disputées par les plus célèbres collectionneurs. Les toiles de Cortès, bientôt imitées par Antoine Blachard (1910- 1988) Henri Schaeffer (1900-1975) demeurent parmi les plus parlantes d'un genre ; comme disent les galeristes, on aime ou on n'aime pas. Certains parlent de neo-impressionisme de cartes postales. Il y a bien de ça, en effet, car Cortès ne recule jamais devant le détail accrocheur: bec de gaz, tramway, enseigne lumineuse. Mais le peintre ne se moque pas non plus du chaland. Les ciels orageux, l'asphalte mouillée, les chaudes lumières des vitrines, Cortès en fait sa griffe personnelle, sa signature : Voici de quoi se promener un moment dans les rues pluvieuses ou enneigées de Paris
L’année suivante, il participe aux trois expositions organisées dans le Grand Palais des Champs-Elysées. La critique l'encense une fois de plus. Dans l'entre deux-guerres, il reçoit de très nombreuses récompenses. Sa notoriété devient immense. Au cours de la seconde guerre mondiale, il s’installe en Normandie avec sa famille, à Cormelles-Le-Royal. Dans les années 50, il retourne à Lagny, d’où il ne partira plus. Il meurt en 1969. Ci-dessous, une toile adjugée récemment chez Hantman's Sales Higlight 48 000 euros, et titrée Boulevard parisien. Du pur jus !
07:00 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : peinture, paris, edouard cortes, solko, vaudeville |
vendredi, 03 octobre 2008
Syllogismes du commerce
Plus il y a d'êtres humains dans un lieu, plus il y a d'angoisse.
Paris est une ville davantage peuplée d'êtres humains que ne l'est Lyon
Il est donc plus angoissant d'habiter Paris que Lyon.
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Plus il y a d'angoisse dans un être humain, plus le bonheur lui est précieux
Paris est une ville plus peuplée d'angoissés que ne l'est Lyon
Le bonheur est donc précieux à un plus grand nombre de Parisiens que de Lyonnais
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Plus une chose est précieuse, plus elle est rare
Le bonheur est recherché par un plus grand nombre de Parisiens que de Lyonnais
Un grand nombre de Parisiens est donc plus rare qu'un grand nombre de Lyonnais.
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Mon buraliste, chez qui on entend ces "syllogismes du commerce", m'a avoué que les bouquins de philosophie qui étaient vendus avec le journal Le Monde se sont bien écoulés. Bien plus facilement que les exemplaires de La Comédie Humaine du pauvre Balzac, enterré au Père Lachaise face à Gérard de Nerval, qui ont beaucoup de mal à partir.
Vous y comprenez quelque chose, vous ?
21:16 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : syllogismes, café du commerce, lyon, paris |