vendredi, 03 octobre 2008
Syllogismes du commerce
Plus il y a d'êtres humains dans un lieu, plus il y a d'angoisse.
Paris est une ville davantage peuplée d'êtres humains que ne l'est Lyon
Il est donc plus angoissant d'habiter Paris que Lyon.
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Plus il y a d'angoisse dans un être humain, plus le bonheur lui est précieux
Paris est une ville plus peuplée d'angoissés que ne l'est Lyon
Le bonheur est donc précieux à un plus grand nombre de Parisiens que de Lyonnais
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Plus une chose est précieuse, plus elle est rare
Le bonheur est recherché par un plus grand nombre de Parisiens que de Lyonnais
Un grand nombre de Parisiens est donc plus rare qu'un grand nombre de Lyonnais.
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Mon buraliste, chez qui on entend ces "syllogismes du commerce", m'a avoué que les bouquins de philosophie qui étaient vendus avec le journal Le Monde se sont bien écoulés. Bien plus facilement que les exemplaires de La Comédie Humaine du pauvre Balzac, enterré au Père Lachaise face à Gérard de Nerval, qui ont beaucoup de mal à partir.
Vous y comprenez quelque chose, vous ?
21:16 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : syllogismes, café du commerce, lyon, paris |
Commentaires
In memoriam, pour une maison défuntée
Écrit par : Marcel Rivière | vendredi, 03 octobre 2008
La concentration d'êtres humains crée l'angoisse, cela est certain " Père, gardez-vous à droite, Père, gardez-vous à gauche " ... mais fait paradoxal, la multitude protège du regard des autres. A Paris on n'a pas le temps de s'occuper du voisin. En province, a contrario, cela peut être l'enfer ! J'ai connu l'un et l'autre ce qui freine un peu ma décision quand je me dis que décidément je pourrais vivre en de meilleures conditions ailleurs ... En cas d'échec, c'est le retour improbable qui cause problème.
Écrit par : simone | samedi, 04 octobre 2008
@ Simone (pour qu'elle reste parisienne)
Toujours s'occuper du voisin, c'est infernal
A Paris, on n'a moins le temps de s'en occuper qu'en province
Vivre en province, c'est vivre en enfer.
Écrit par : solko | samedi, 04 octobre 2008
Oui.
D'où le proverbe:
Tu ignoreras ton voisin comme toi-même.
Un provincial anonyme
Écrit par : Pascal Adam | samedi, 04 octobre 2008
Tout le monde doit avoir Balzac chez soi... Ces syllogismes sont intéressants, ils mettent bien en relief tout ce que l'on peut faire avec les mots, c'est un peu comme les chiffres des statistiques ou des sondages.
Écrit par : Léopold | samedi, 04 octobre 2008
@ Léopold : Vous croyez sérieusement que "tout le monde a Balzac chez soi ?"
Écrit par : solko | samedi, 04 octobre 2008
@ Pascal :
Selon la célèbre formule socratique,
si je connais, d'abord, moi-même
et qu'ensuite j'ignore mon voisin comme moi-même,
cela revient à connaître mon voisin, quelque effort que je fasse pour l'ignorer, non ? Le café du commerce ne peut produire que de mauvais syllogismes et je m'embrouille moi-même là-dedans. C'est qu'on s'ennuie, en province...
Écrit par : solko | samedi, 04 octobre 2008
Je n'y crois pas une seule seconde. Au contraire...
Écrit par : Léopold | dimanche, 05 octobre 2008
@ Léoplold : A travers cet écran lumineux, aveuglant souvent, je ne perçois plus l'ironie : c'est mauvais signe; il faut que j'alle consulter "une docteur de la tête"...
Écrit par : solko | dimanche, 05 octobre 2008
Si j'ai bien compris le déroulement de ces syllogismes, il faudrait inhumer de Nerval et Balzac à la Guillotière, ils auraient plus de lecteurs qu'au Père Lachaise...
;-)
Écrit par : Pierre | dimanche, 05 octobre 2008
@ Pierre : Eh, oui ! Bravo et bienvenue dans cette fructueuse discussion : vous avez dégagé de son malencontreux implicite l'ultime prémisse ! Il ne reste plus qu'à souligner le fait que si de Nerval et Balzac étaient enterrés à la Guillotière, mon buraliste serait plus heureux, car il vendrait plus de suppléments au Monde...
Écrit par : solko | dimanche, 05 octobre 2008
Je l'ai mal amené, c'est tout... il y a aussi les commentaires entre l'article et le commentaire :)
Écrit par : Léopold | dimanche, 05 octobre 2008
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