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lundi, 05 juillet 2010

Le canard déchaîné

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Le premier numéro du Canard Enchainé est  paru le 10 septembre 1915, sous l’impulsion du journaliste Maurice Maréchal. Seuls cinq numéros furent édités durant la première année.  La deuxième et véritable naissance du dernier journal indépendant français a eu lieu le 5 juillet 1916. Contre « le bourrage de crâne », également dénoncé par Galtier-Boissière dans son feu Crapouillot, il s’agissait de tout à la fois « informer, amuser, dénoncer ».

Avec tout le boulot accompli ce dernier mois (Boutin, Blanc, Joyandet), on ne peut que souhaiter au malicieux reporter en noeud pap' et galurin, qui n'a jamais oublié de regarder sur sa gauche comme sur sa droite avant de traverser l'autoroute, un délicieux  anniversaire.

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la Une du 5 juillet 1916

01:07 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : presse, politique, canard enchaïné, actualité, france, informations | | |

samedi, 03 juillet 2010

Détail de juin

Encore un mois de passé en bonne compagnie. La publication des statistiques avait suscité le mois dernier un micro-débat. Publier ou ne pas publier ? La question ne me semble pas d'un intérêt majeur. Et si la publication des stats relevait d'une flemme insidieuse ? Je veux dire par là que ça fait toujours un billet par mois pas trop coûteux, ni en beau style, ni en originalité, ni en travail. Un couper/coller, et hop !

Pour couper court aux polémiques, la maison vous propose un compromis : des stats à moitié publiées, en quelque sorte. Puisque pour les lire, il faut taper sur "lire la suite". Sinon, s'abstenir.

On espère tous être encore là le mois prochain, cela dit. Ni grillés par la canicule, ni découragés par la crise, ni accablés par la paresse, ni complètement abrutis par la succession de nouvelles originales qui nous attend chaque jour : après une succession de matchs, une succession d'étapes, vous voyez ce que je veux dire.

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Une mauvaise nouvelle aujourd'hui, pour le monde du théâtre, j'ai envie de dire pour le vrai monde du vrai théâtre, c'est la mort de Laurent Terzieff. Il y avait chez ce comédien à la longue silhouette maigre quelque chose de déjà suranné quand il était jeune, et c'est cela qui fit toujours à mes yeux la rudesse de son charme et la qualité de son talent. Son articulation, impeccable également. A présent, les "comédiens", tout comme les gens de la rue, articulent de moins en moins. On m'a même dit, il y a peu, qu'il y avait quelque chose de factice dans l'articulation, qui contrariait le naturel du jeu. Le naturel du jeu... Enfin, bref.
 

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13:44 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : solko, laurent terzieff, tour de france, actualité, sports, stats | | |

vendredi, 02 juillet 2010

Soleil, je te viens voir pour la dernière fois...

Quand j’aimais le soleil, c’était au temps des Aztèques, et ce Soleil était un Dieu. Et je l’ai aimé,  vraiment. Dans la campagne de midi, je tentais de le suivre le plus longtemps possible, yeux dans les yeux, et globe dans le globe, et nudité dans la nudité. J'aimais son transfert.

Combien de fois ai-je assisté à ce que les tristes hommes nomment son coucher ?  Alors qu’il n’est jamais, les gueux ! ce coucher, que le leur !

Quand j’aimais le soleil, j’avais vingt ans. Je dévorais le Popol-Vuh, et d’autres bouquins, qui ne parlaient de lui qu'avec emphase et naïveté.

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Mais à présent je ne l’aime plus. Je le prétends et je l’affirme. Je sais, avec les Anciens, ce que c’est qu’une imposture. Et pourquoi, à une peau significativement basanée,  il faut préférer conserver sa peau blanche. Sa propre peau, pour ne pas dire sa peau propre. Ou même sa propre peau propre...
Cette subtilité de grand-mères, virevoltantes à l’heure de la sieste, et fermant leurs persiennes pour que le papier peint ne passe pas et que leur peau laiteuse surtout ne bronze pas, nous rappelle (dans une odeur d’herbes sèchées en bouquets tels des maximes dont nous nous souvenons le sens avec émotion, véritablement) que, dans une maison, l’essentiel est de ne faire, coûte que coûte et jamais, pénétrer l’uniforme, l'accablante et stupide chaleur. Car la chaleur est l’ennemie de la nuance. Et la nuance de l’intelligence. Et ainsi de suite. La chaleur est l'ennemie de la blancheur. Subtilité qui relève d’une métonymie : Pourquoi me faut-il aimer ma peau toute blanche ? Parce que c'est, tout simplement, la mienne. Métonymie de la plus antique,  et de la plus valide sagesse du monde.

Celle du temps où la liberté de l’homme était sa seule technique.

J’entends dire que le record de vente de ventilateurs (que cette allitération est lourde et laide, vente de ventilateurs), de climatiseurs et d'autres cochonneries a battu son plein. J'entends dire que des nègres veulent blanchir, et des blancs devenir nègres. Tout en restant, bien sûr, confortables.

Seigneur, pardonne leur : ils ne savent plus ce qu’ils font.

06:02 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : canicule, popol-vuh, aztèques | | |

jeudi, 01 juillet 2010

L'Premier d'Chuyet

Café des sports de Chuyet-les-Mimosas : Texte publié avec l’accord de son patron.

Tous les premiers de mois sont des jours un peu tordus, un peu flambards, un peu nazes, faut ben le reconnaître, disait l’autre, en se grattant le plexus solaire à s’écorcher jusqu’au sang. Tous, ô ben oui, avec leur volonté d’pas être des jours zordinaires en se donnant le titre de premier d’queuq’chose, de queuq’ moi : Le premier d’Novembre, le premier d’l’An, le Premier du mois d’Avril, le Premier Mai. Mais y’a ren d’pire, a ben y regarder dans l’blanc d’l’œil, de tous ces jours prétentieusement princeps que le premier d’ce foutu mois d’Chuyet.  Pour preuve, y’a que l’premier d’Chuyet,  la moitié du pays (celle qu’est pas ahoutisée jusqu’au trognon extrême) trouve qu’y a plus une seconde à perdre avant d’se changer de pied en cap en surface pour crème solaire. En vlà qui fait de sacrés files et des bouchons, et c’est comme ça tous lez’ans qu’le Bon Dieu fait pour pas grand’chose, dirait-on. 

Notez ben qu’le Premier d’Chuyet se prend pas pour l’ombre d’un pauvr' caca, alors que c’est ren que le 182 ème jour de l’année, après tout ! Cent quatre vingt deuxième !!! A ben y regarder.  Mais comme il en reste  encore pile 183 à tirer avant d’en être débarrassé (de l’année,  en tout entier) le premier d’Chuyet se gonfle les pectoraux et joue l’costaud: pile à la moitié qu’y s'dit. Et c’est vrai  que c’est un jour où tous les tarifs augmentent, mince de chier ! Un mauvais jour à passer, donc. Encore une entourloupe !  En déplaise à tous ceux qui  y sont nés et y fêtent leur Annie verse Air, quand y’s’met en plus à faire trop chaud comme en c’moment, c’est ben l’jour l’plus con d’l’année !

Et là-d’ssus l’patron lève son verre, et tout l’comptoir trinque avec lui.   

22:09 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : 1er juillet, calendrier, vacances, politique, france, chuyet-les-mimosas | | |