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mardi, 09 septembre 2014

Dit en passant

Il y a comme des seuils dans l’ignominie et l’absurdité, au-delà desquels, saisi de nausée, on n’a plus envie d’en parler. Hollande se sentant obligé de jouer les François en déclarant  que les pauvres sont sa raison d’être, Thévenoud avouant sa phobie administrative, Valls aboyant que Marine Le Pen est aux portes du pouvoir, ces socialistes, je ne peux plus les voir, les entendre, les supporter. Leurs discours sur la France, la dignité, je bouche les oreilles, ferme les écoutilles, ils n’ont rien à voir ni à faire, ni avec la France, ni avec la dignité,tout ça devient obscène.

J’entendais Fabrice Lucchini l’autre soir à la télé dire que pour affronter le monde tel qu’il est, la France n’avait plus besoin de ces guignols, mais qu’elle devait revenir là d’où elle parle, de ses écrivains. Et le comédien de citer Flaubert, La Fontaine, Céline, bien sûr… A quoi je rajouterai Chateaubriand, Bloy, Bernanos et Péguy. Et les poètes, de Ronsard à Bonnefoy, et les dramaturges, de Rotrou à Jarry. A quoi bon dresser des listes. Le problème de Hollande, disait-il, c’est qu’il ne lit pas, ni romans ni poésie. Il n’a, et c’est le fond du problème, aucune capacité à représenter la culture française.(1) Ou alors comme une culture morte, vide et conceptuelle, à quoi il donne le nom de République. Ce n’est pas mon pays.

Oui, pour aimer la France, il faut beaucoup de littérature. Ce n’est pas nouveau et n’est pas De Gaulle qui veut. L’époque n’est ni classique ni romantique, comment la décrire ? Les gestionnaires techniciens en costumes ou en tailleurs bleus et gris qui déambulent sur nos écrans, le sourire figé, ne sont que les ombres de la non-France, de la non-vie, de la mort.

 

Cela ne m’empêchera nullement de rire et d’être heureux. De rire d’eux, contre eux et sans eux. D’être heureux malgré eux, et malgré la tristesse profonde que je ressens pour mon pays si mal traité, si mal compris et si mal gouverné.

(1) Et Valls n'est pas mieux. Sans doute même pire. 

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Balzac, La Comédie humaine, ed FURNE -  

 

Commentaires

En effet, rions et soyons heureux !

Écrit par : Sophie | mardi, 09 septembre 2014

Bonsoir Roland,
En effet les mauvais acteurs qui nous gouvernent manquent de délicatesse morale au point que leur spectacle n'inspire même plus mélancolie, mais un sacré bourdon.
Pourtant, tu as raison, l'enchantement de Balzac, de La Fontaine et de Chateaubriand continue d'opérer. Certains jours, même par bribes, même malhabilement redonné, le sens de la langue gagne l'oreille des élèves.
Merci pour les écrivains que tu m'as rendue libre d'aimer à nouveau.

Écrit par : Lucile Gobet | mardi, 09 septembre 2014

Content de recevoir de tes nouvelles. Fi des imposteurs et merci de ce que tu me dis là. Et bonne rentrée à toi, au pays d'Emma.

Écrit par : solko | mercredi, 10 septembre 2014

Votre conclusion, je la fais mienne. J'essaie, plus exactement, de la faire tous les jours mienne.
N'empêche. La pollution est quand même un phénomène de contagion de l'esprit et si nos livres trouvent si peu d'écho, si même ils rencontrent mille difficultés à sortir de leur état larvaire de manuscrits, c'est bien , et quoique nous ne soyons ni Balzac ni Flaubert ni tout autre, parce qu'ils sont là, comme des chiens loups gardant l'entrée d'une "culture" à leur botte.
Comme la mort, oui, sous un manteau de vie.
Vivre sans eux est faisable. Je vous l'accorde. Surtout ici à 2500 Km de leur haleine, mais, bon gré, mal gré, on les entend souffler l'ineptie qui tue.

Écrit par : Bertrand | mercredi, 10 septembre 2014

Madame Bovary au programme du baccalauréat littéraire 2015. Ils en ont de la chance les élèves!

Écrit par : Anne.D | jeudi, 11 septembre 2014

Les commentaires sont fermés.