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vendredi, 29 août 2014

A la forêt de Białowieża

La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles 

(Baudelaire) 

 

Les  voici pour de vif, ces géants, ces piliers,

Soutenant sur nos fronts le toit vide de tuiles

D’un chœur immense et vert, que nous n’aurons pillé

Que d’un regard furtif, quand nous passions en file !

 

Une lueur fragile vaque en ses replis sombres :

C’est le mystère tu d’un opéra perdu

Que la forêt recueille et célèbre dans l’ombre,

A perte de nos pas, sur un tapis moussu.

 

Initié séculaire au mal que sont les hommes,

Devant nous le galop du bison s’est figé,

Craintif et courroucé par l’intrus que nous sommes.

 

Hirsute et rescapé, ce lointain frère hésite 

Devant  le songe hagard de notre humanité

Et doute, l’œil inquiet,  du temple qui l'abrite.

 

Roland Thévenet, août 2014

 

bisons.jpg

00:12 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : białowieża, poèmes, littérature, bisons | | |

Commentaires

Ma parole ne vaut pas grand-chose, mais j'aime bien.
J'ai plaisir à voir une belle versification sur solko. Vous savez combien la vieille poésie est chère à mon coeur.

Écrit par : Benoit | vendredi, 29 août 2014

Et plus encore quand le sujet touche à la forêt =)

Écrit par : Benoit | vendredi, 29 août 2014

Ha ha ! Versification, Benoit, voyons, versification, pas vieille poésie ! (à moins de causer comme Arthur, mais enfin)
Content en tout cas que ça te plaise.

Si tu ne connais pas cette forêt, il faudra la visiter un jour, c'est le dernier morceau de la forêt primaire d'Europe centrale, à cheval sur l'Est de la Pologne et la Biélorussie. Elle ne pourra que te passionner, en effet.

Écrit par : solko | vendredi, 29 août 2014

J'entends maintenant pourquoi ce poème :)

Il m'en a fallu du temps... (à ma décharge la Pologne est si loin :)

Je connaissais plutôt ceci :

http://solko.hautetfort.com/archive/2010/12/19/arbres-en-hiver.html

Écrit par : Michèle | vendredi, 29 août 2014

Dans ce texte, je parlais des arbres de la place sous ma fenêtre, de pauvres platanes malades, des gueux, comparés aux arbres de la forêt de Białowieża !
Une forêt aussi magnifique que lointaine, je vous l'accorde !

Écrit par : solko | samedi, 30 août 2014

Beau poème, belle forêt, rien de tel que respirer sous les grands arbres avant de retrouver la ville et le labeur.

Quels sont ces animaux ? Des bovidés sauvages ?

J'aime les arbres, je marche souvent dans les bois, il y en a près de chez moi, cinq minutes de marche et je suis dans la forêt. "Si j'ai du goût, ce n'est guère que pour la terre et les pierres" Arthur, qui "dort son dernier sommeil" non loin de chez moi.

Écrit par : Julie | samedi, 30 août 2014

Je crois que ce sont des bisons, Julie...

Écrit par : solko | dimanche, 31 août 2014

Moi qui adore les forêts, j'adorerais assurément celle-là. Reste le poème pour se faire une idée. ))

Écrit par : Feuilly | samedi, 30 août 2014

C'est une forêt sanctuaire, en quelque sorte. dans laquelle on ne peut entrer qu'accompagné d'un guide. pour un parcours balisé : A y repenser, de retour ici, c'est étrange. On s'y retrouve comme un touriste banal qui visiterait une église, mais dans un environnement parfaitement naturel qui a quelque chose de féerique, d'enchanteur.

Écrit par : solko | dimanche, 31 août 2014

Vous avez pris l'avion, Solko ? :)

Écrit par : Michèle | dimanche, 31 août 2014

Ben oui. J'ai surmonté ma détestation - non de l'avion - mais des aéroports. Lyon Saint-Exupéry et Varsovie Chopin, passe encore. Mais celui d'Amsterdam, pire que Roissy, un comble de l'horreur !

Écrit par : solko | dimanche, 31 août 2014

Pourtant, je t'assure, Michèle, que lorsque je l'ai accueilli à l'aéroport, il n'était pas blanc comme linge ni tremblant comme feuille d'automne.
Sémillant, pour tout dire. Avec,sous le bras, un paquet de livres... que je me suis empressé de dévorer.
J'en reparlerai sûrement un jour...
Ce que Solko ne dit pas, c'est que je fus contraint de dire à notre guide de la F... un peu, car on n'entendait que lui et nous, nous voulions entendre le long silence de la forêt primaire.

J'ai su, après, que quelqu'un a demandé au guide comment s'était passée notre visite, et il a dit :
- je parlais beaucoup parce que je croyais que c'étaient des scientifiques français mais c'étaient des poètes !
Véridique. Et marrant !

Écrit par : Bertrand | lundi, 01 septembre 2014

et, pour dire la vérité, je dois aussi préciser que nous n'avons pas rencontré de bisons... Mais seul est vrai le pays des chimères, n'est-ce pas ?
La remarque du guide est très jolie. Si vous le revoyez, offrez lui le poème !

Écrit par : solko | lundi, 01 septembre 2014

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