vendredi, 29 août 2014
A la forêt de Białowieża
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles
(Baudelaire)
Les voici pour de vif, ces géants, ces piliers,
Soutenant sur nos fronts le toit vide de tuiles
D’un chœur immense et vert, que nous n’aurons pillé
Que d’un regard furtif, quand nous passions en file !
Une lueur fragile vaque en ses replis sombres :
C’est le mystère tu d’un opéra perdu
Que la forêt recueille et célèbre dans l’ombre,
A perte de nos pas, sur un tapis moussu.
Initié séculaire au mal que sont les hommes,
Devant nous le galop du bison s’est figé,
Craintif et courroucé par l’intrus que nous sommes.
Hirsute et rescapé, ce lointain frère hésite
Devant le songe hagard de notre humanité
Et doute, l’œil inquiet, du temple qui l'abrite.
Roland Thévenet, août 2014
00:12 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : białowieża, poèmes, littérature, bisons |