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dimanche, 11 mars 2012

Supprimer le mot "Hollande" des bulletins de vote

Supprimer le mot race de la constitution. Telle est la dernière trouvaille du candidat socialiste qui, faute d’être capable de s’en prendre au Réel, s’en prend à la langue. Et voici donc une nouvelle fois le mot amalgamé avec la chose, dans une sorte d’hypocrite ingénuité qui est la marque de fabrique du bonhomme, comme du parti dont il est issu. Et pourquoi, selon ce sage énarque devrions-nous taire ce mot honteux, ignoble, injurieux de race ? Au nom de « la grande famille humaine »…  

Je ne sais trop ce qu’il entend par « grande famille humaine ». Ayant déjà connu pas mal d’ennuis avec ma propre famille, je n’ose penser ce qu’il en serait à l’échelle de cette « grande famille ». Il est cependant heureux que cette grande famille humaine soit composée de peuples, de races, de cultures différentes. A quoi je rajouterai, car un homme de culture se doit de ne jamais oublier les morts, d’époques différentes.  J’appartiens à une génération qui, pour ne pas être pour autant crépusculaire, a connu une France où l’on ne parlait pas toute la journée de races et de racisme.  L’émergence parallèle du Front National et de SOS Racisme s’est faite dans les années 80/90, durant un double septennat socialiste et dans un air du temps pourri par la dichotomie de plus en plus prononcée entre l’enrichissement éhonté de certains et leurs discours parallèle sur l’égalitarisme. L’aveu ridicule du catastrophique ministre de la culture de l'époque, Jack Lang, affirmant de son appartement place des Vosges (dans lequel on le soupçonne d’en écouter toute la journée) que «  le rap est une culture » (je dis catastrophique pour les professeurs et leurs élèves, spécialement les plus défavorisés), cet aveu en fut le symptôme le plus parlant.

Supprimer le mot race, donc. Hollande, comme beaucoup d’énarques de gauche, est un fin praticien de la nov’langue orwelienne. Plutôt que d’affirmer haut et fort que parmi toutes les races, toutes les cultures, toutes les couleurs de peau, il n’y en a pas une qui soit supérieure à l’autre, plutôt que d’énoncer le problème, plutôt que de raisonner, il préfère ne pas voir, ne pas dire, ne pas nommer. Or ne pas nommer, c’est ne pas penser. Et ne pas penser, c'est jeter de l'huile sur le feu. Je ne suis pas en train de dire que M. Hollande ne pense pas. Je suis en train de dire qu’il ne veut pas qu’on pense. En digne représentant d’un mouvement de masses, il veut plutôt que les think tanks, clubs, et autres loges pensent à la place du bon peuple crétinisé façonné depuis plusieurs décennies par la culture Lang. Il suffirait donc de retirer le mot race de la constitution pour éradiquer le racisme, Voilà qui promet une jolie gouvernance si le triste sire est élu. Retirons aussi le mot violence et le mot banlieue des dictionnaires, afin de mener une saine politique de la ville, les mots musulman, juif et chrétien pour fabriquer une démocratie apaisée, les mots riches et pauvres pour assainir l’économie. Et embrassons nous Folleville, d'une fête de la musique à une autre... ?   Dieu que la grande famille humaine, dirigée par ce genre d'autocrate promet d'être humaine ! Car comme disait Rabelais, si les signes vous trompent, combien vous tromperont les choses signifiées.... Pour ma part et pendant qu’on y est, je propose qu’on retire le mot Hollande des bulletins de vote : ça réglerait peut-être un problème à venir, des plus épineux… 

16:30 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : race, constitution, politique, hollande, socialisme | | |

Commentaires

Et à la fin de l'envoi, je mouche.....

Écrit par : patrick verroust | dimanche, 11 mars 2012

Dans le cas présent ce serait pire que «ne pas nommer» : ce serait biffer, railler, offenser les mots et l'Histoire. Cette idée de schtroumpf revient à simplement nier les concepts de métis, sang-mêlé, mulâtre, homme de couleur, homme sans couleur qui portent tous la marque de quatre siècles de colonisation, d'esclavage, de traite négrière, de transferts multiples de populations et la marque de la discrimination.

Curieusement, cette intention de Hollande me rappelle les procédés hautement criminogènes du Vatican : interdiction absolue d'employer certains mots lors de la préparation des documents de la Conférence mondiale du Caire (1995) sur la population avec toute la question de la maîtrise de la fécondité et du contrôle des naissances. Employer le mot «préservatif» aurait fatalement ramené le problème à une question de sexualité. L'interdire, c'était laisser la place à l'allaitement pour tenter d'espacer les naissances (mon œil), l'instauration de plannings familiaux financés par le Vatican où l'on enseigne l'abstinence, etc.

Les termes employés à bon escient ne supportent pas bien le diktat de la vacance et c'est ainsi qu'on ouvre le champ libre au galvaudage, à l'amalgame et à je ne sais quoi. Ainsi, pourquoi le mot «ostracisme» n'est-il jamais employé ?

Écrit par : ArD | dimanche, 11 mars 2012

CULTURE DU DESERT

La grande famille humaine
Tout comme le réel
Ne craint pas les vocabulaires
Dont l'expérience s'auto-limite
Aux langues de bois
Qui régalent le feu
Au moment de solder les contes

Des races de traces sèment
Des flocons aussi creux
Que des nuages sur le Sahara
Des choses dont les races célestes
Oublient vite la crasse
Pour s'en retourner sourire
Au pays de la classe

http://youtu.be/MrLWo2QOsH4

Écrit par : gmc | dimanche, 11 mars 2012

Mon commentaire :

http://lexildesmots.hautetfort.com/archive/2012/03/12/a-mon-avis-solko-derape.html

Écrit par : Bertrand | lundi, 12 mars 2012

Ah mais qu'on rende public et dénonce les crimes et les discriminations racistes, je n'ai rien contre, évidemment ! Mais qu'on rende les mots responsables, ou qu'on croit qu'en les effaçant on améliorera les choses, c'est débile ! Ne parlons plus de fusils pour ne plus tirer de balles ! C'est prendre les gens pour les cons. Cécile Duflot, qui reprenait hier les paroles de la Marseillaise pour l'agrémentrer à sa sauce pacifiste et écolo en s'élevant contre "le chant impur" qui "abreuve nos sillons" m'énerve tout autant, quelle sotte ! La "culture" de cette gauche n'est pas du tout la mienne, décidément, et je ne vois pas d'un meilleur oeil l'élection de toute cette clic que la réélection de Sarkozy, y compris (surtout) sur le plan "cuculturel" comme i disent.
J'aime bien que nous ayons des désaccords, être toujours d'accord, c'est suspect. Mais je n'aime pas le mot "déraper". Déraper sur quoi ? Sur la doxa officielle ? Il n'y a pas de dérapage parce qu'il n'y a pas de pensée juste. Il n'y a que des différends.
(variante du dérapage, "le carton jaune"... Tout autant énervant et très mode)
Pour finir, je crois que c'est cette pensée molle des socialos qui amène de l'eau au moulin des gens d'extrême droite. D'ailleurs je suis sûr que bon nombre parmi eux attendent avec déléctation que Hollande soit à l'Elysée, et que pas mal vont tout faire pour l'y porter, hélas.

Écrit par : solko | lundi, 12 mars 2012

Hollande sera à l'Elysée - à mon avis, on verra bien - quand les poules auront des dents, ça nous laisse tout le temps de réfléchir...

Écrit par : Bertrand | mardi, 13 mars 2012

Bonsoir Solko,
Je crois qu'il y a un problème définitoire avec le mot "race", qui justifierait que la Constitution, texte de loi supérieur du pays s'abstienne de faire référence à un concept si flou.
Il n'y a pas de race pure, donc parler dans un texte de loi de "race" comme si le terme avait une définition universelle, cela pose effectivement problème. A l'inverse, qu'un hymne national parle de "race" ne poserait pas de problème.
Je ne suis pas constitutionnaliste, Solko, ni même juriste, mais je pense que le terme "origine" plutôt que "race" aurait plus de pertinence. C'est bien de cela qu'il s'agit, de l'origine, un point de départ qui n'a pas vocation à être précisément atteint, et dont l'existence est reconnue, en même temps que l'assurance que celle-ci ne peut justifier aucune discrimination en droit.

Vraiment la remarque de Hollande ne me choque pas, il y a sans doute par contre des domaines dans lesquels l'action publique parait plus prioritaire et plus nécessaire que dans ce toilettage constitutionnel somme toute mineur.

Écrit par : Tanguy | mardi, 13 mars 2012

Tout est dit et bien dit : bravo pour cet article !

Écrit par : Jérémie | jeudi, 15 mars 2012

Les commentaires sont fermés.