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jeudi, 02 décembre 2010

Collomb aux deux ânes

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Gérard Collomb était vendredi 26 novembre l’invité des chansonniers des deux ânes ;  ou les chansonniers des deux ânes étaient les invités du maire de Lyon, on ne sait, puisque Jérôme de Verdière le remerciait de son accueil à la fin de l’émission.  L’émission a été rediffusée hier soir sur Paris Première. Sous prétexte de se « prêter au jeu » des chansonniers, jusqu’à quel point un homme politique peut-il se prêter à la démagogie graveleuse, au degré zéro de la communication ? Quelques moments de ce spectacle affligeant :  


Premier scoop : Nicolas Sarkozy aurait proposé (en le tutoyant) à demi-mots un ministère à Gérard Collomb (qui aurait eu à voir avec les affaires territoriales). Lorsque de Verdière lui fait remarquer : « il vous tutoie ? », Collomb répond que Sarkozy tutoie tout le monde, sauf Fillon.

Deuxième scoop : Gérard Collomb reprécise (il l’avait déjà dit ailleurs) que si DSK ne se présente pas, « on y va », dit-il, sur le ton d’une Ségolène en costume, tout en employant une troisième personne indéfinie.  D’ailleurs, comme tout le monde, il va sortir un bouquin  (on aura l’occasion d’en reparler…)

Ségolène justement : « Elle va pas y aller», dit-il  (l’émission a été enregistrée vendredi dernier ; quel flair politique, le maire de Lyon !). « Y’a, précise-t-il, une certaine ressemblance entre la statue qu’on a faite redorée[1] et Ségolène » Quand on lui demande pourquoi il a cessé de la soutenir : « Elle fait trop de zigs et de zags » Rires de camionneurs.

Question :  L’idée de l’alliance avec Bayrou entre les deux tours, ça vient de lui ? Ouais, un peu », fait-il modestement.

  

La conversation rebondit sur les Droits de l’Homme, avec lesquels Sarkozy serait pas trop regardant. Lui si, forcément, puisqu'il est socialiste. Il était justement le mois dernier en Chine, pour visiter l’expo universelle et proposer une candidature de sa ville, au moment même où les loubards cassaient la rue Victor Hugo.  Il aurait donc volontiers parlé des droits de l’homme aux responsables de l’exposition universelle à Shangaï, si, si, il aurait eu ce courage, lui. Mais voilà : « J’suis revenu direct quand j’ai vu qu’à Lyon ça chauffait un peu.»

 C'est important de créer des événements dans sa ville. Annecy, par exemple, est candidate pour les Jeux d'hiver 2018. Voilà qui serait bien pour l'hôtellerie lyonnaise. « Les jeux d'été, on peut pas, j’ai déjà un peu d’mal pour faire un grand stade. On regarde pour une exposition universelle… »

 

Des droits de l’homme, on passe alors à la vidéosurveillance.  On lui rappelle que c’est lui qui a truffé de caméras tout le centre ville. Il explique qu’elles ont été très utiles aux anars de la Croix-Rousse, quand il a fallu prouver que des flics avaient tort contre eux. Depuis, même les anars approuvent la vidéo surveillance. C’est pas un gone sympa, le maire de Lyon, un sacré pédagogue, hein  ?

« - Les caméras de surveillance nous ont aidés dans les petites émeutes qu’on a eues. La caméra est un instrument parfait...

- Dans les cabines d’essayage, c’est limite, lui fait remarquer un animateur.

- Ça dépend à quelle hauteur...»conclut l’agrégé-maire.

 

De la vidéosurveillance, la conversation glisse au dépistage de la délinquance chez les tout-petits. Une idée de Sarkozy, que Collomb juge intéressante :

« - sur le fond, il a pas tort. J’ai discuté avec des psychologues travaillant à la crèche (toujours le terrain, la France d’en bas, comme disait Raffarin) ».

Et qu’est-ce qu’elles ont dit les psychologues travaillant dans une crèche ? On est haletant…

- Elles ont dit, termine Collomb, qu’avant deux ans, on peut voir déjà si  là, y’a quelque chose qui tourne pas rond ».

 

La page culture, on n’en a pas causé trop, évidemment. Evidemment. Valait mieux pas, avec le bradage honteux de l’Hôtel-Dieu par ce maire, le plus salement bling-bling que Lyon ait jamais élu et qui, pour finir, lâche qu’ici, y’a deux choses : « Le Beaujolais et l’Olympique Lyonnais ».

A bon entendeur…

 

Y’en a une troisième, et c’est lui, hélas, lui qui à la fin de l’émission remonte sur scène pour imiter Eddy Mitchell. Une de ses idoles de jeunesse, avec Johny…

 

Ah Que…

 

 



[1] La statue de la Vierge par Fabisch, qui domine la basilique

Commentaires

Je pense très sérieusement que si on me menaçait de me forcer à assister à l'intégralité d'une partie de football tout en ingurgiteant du beaujolais nouveau, je serais prêt à avouer n'importe quoi pour y échapper.

Écrit par : Armand | jeudi, 02 décembre 2010

Si mes comptes sont bons, ça faisait, du coup, au moins trois ânes !

Écrit par : Bertrand | jeudi, 02 décembre 2010

J'en ai vraiment marre, de ces pignoufs...

Écrit par : Sophie K. | jeudi, 02 décembre 2010

@ Armand : Ce qui est délicat dans le monde actuel, c'est qu'on ne vous forcera jamais à faire cela, mais on fera tout pour vous amener à le faire en étant consentant.

@ Bertrand : Oui. Du moins pour la soirée. Si on comptabilise tous ceux qui peuplent les plateaux télé... Quel dommage pour les ânes, des animaux par ailleurs si doux.

@ Sophie K : Nous entrons dans un an et demi de pignouferie, j'en ai bien peur.

Écrit par : solko | jeudi, 02 décembre 2010

J'suis d'accord...C'est faire insulte aux ânes (surtout ceux du Poitou) que de traiter ces mulets-là d'âne....

Le mulet d'un prélat se piquait de noblesse,
Et ne parlait incessamment
Que de sa mère la jument,
Dont il contait mainte prouesse :
Elle avait fait ceci, puis avait été là.
Son fils prétendait pour cela
Qu'on le dût mettre dans l'Histoire.
Il eût cru s'abaisser servant un médecin.
Étant devenu vieux, on le mit au moulin :
Son père l'âne alors lui revint en mémoire.

Quand le malheur ne serait bon
Qu'à mettre un sot à la raison,
Toujours serait-ce à juste cause
Qu'on le dit bon à quelque chose.

J'ai toujours aimé le premier vers de cette fable....Se piquer de...Admirable expression s'il en fut !
De quoi ne se pique-t-on pas aujourd"hui ?

Écrit par : Bertrand | vendredi, 03 décembre 2010

Les commentaires sont fermés.