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vendredi, 07 mai 2010

Les assis du roman

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C’est bientôt la troisième édition des Assises du Roman, qu’organisent de concert le journal Le Monde et la Villa Gillet à Lyon en partenariat avec France Inter. (du 24 au 30 mai, aux Subsistances, à Lyon). Sur la page de garde du programme , je trouve ce slogan décourageant : « le roman, tout dire ? » Et à l’intérieur : « Comment le roman nous parle-t-il du monde ? De quelle façon la littérature peut-elle non seulement refléter la réalité, mais aussi, pourquoi pas, la transformer ? » Les problématiques retenues fleurent bon la réflexion d’un boutonneux qui bachotte, mais bon : pas de préjugés, n’est-ce pas ! Un énoncé comme « de l’école primaire à l’université, vivre la littérature à tout âge », d’emblée, comme ça, me laisse sceptique. Mes amis ! Toute la fine fleur du Monde du livre sera là ! Même qu'on pourra les vouére !

Me reviennent en mémoire ces lignes si fameuses du Temps retrouvé de Proust : « La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature. Cette vie qui en un sens, habite à chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez l'artiste. Mais ils ne la voient pas parce qu'ils ne cherchent pas à l'éclaircir. Et ainsi leur passé est encombré d'innombrables clichés qui restent inutiles parce que l'intelligence ne les a pas développés»...

Les Assises du roman sont-elles le lieu où l'on éclaircit les clichés, ou bien celui où on les sème à tous vents ? Grande question ! Que ne suis-je, moi, un chinois sans talent qui se bat pour les Droits de l’Homme en Chine ! C’est ce que je me dis en découvrant la promo du livre Yan Lianke, Songeant à mon père dont voici la dernière phrase : « ses romans très populaires en Chine ont obtenu des récompenses littéraires et ont souvent été interdits par la censure ».  Ce dernier critère retenu ne m'encourage guère, je l'avoue, à découvrir (comme ont dit à présent) ce romancier ; ce romancier  interdit par la censure dirait-il  ce fameux tout évoqué par le titre, et dont on perçoit à présent les limites ? Yan Lianke, un exemple parmi d’autres de ces écrivains sont je ne lirai jamais une ligne. Allez sur le programme voir le bétail exposé, c’est le salon de l’agriculture en plus intello… Et remarquez au passage que, comme les années précédentes, pas un lyonnais n’est invité. (Ah,si, le journaliste Pivot... Je dis rien que des bêtises...)

 

Des écrivains, pourtant, j’en connais quelques-uns qui vivent ici, si si : Lyon n’est pas seulement la capitale d’Aulas et le paradis libéral où se bazarde l'Hôtel-Dieu. On peut encore y faire quelques rencontres authentiques avec des gens normaux, je veux dire par là, des gens qui ne font pas commerce de tout bois : Mercredi prochain, le 12 mai  à 18h30 à la bibliothèque de la Part Dieu, Patrick Dubost reçoit par exemple Roland  Tixier et Christian Cottet Emard, deux auteurs de la maison d’édition Le Pont du Change pour « La scène poétique »

Durant cette soirée,  les deux auteurs liront des extraits de leurs livres :  Simples choses, pour Roland Tixier (haïkus urbains) et  Tu écris toujours ? pour Christian Cottet-Emard (chroniques littéraires et humoristiques). Vous pouvez y aller. Là, contrairement aux Assises où sont les people, on ne paye pas 5 euros l’entrée.

Infos à suivre sur le blog blog des éditions Le Pont du Change

 

Et, pour ne pas quitter ce qu'on appelle à présent la vie culturelle, sur le blog de Nauher (Off-shore) un excellent billet sur le marché de l'art...

Commentaires

Beaucoup de monde tout cela... Trop de monde pour que cela ne soit pas mondain.

Cela me fait penser à notre bon Flaubert avec ses comices agricoles.

Écrit par : Feuilly | vendredi, 07 mai 2010

J'adore "Même qu'on pourra les vouére !"
Eh oui Solko, éclaircir les clichés ou les semer. Rien de plus redoutable que ces assemblées où l'on peut compter sur les doigts d'une main ceux qui sont là sur les "contenus" de la littérature.

Écrit par : Michèle | vendredi, 07 mai 2010

Des cons tenus ?

Écrit par : Pascal A. | vendredi, 07 mai 2010

Comme vous dites.

Écrit par : Michèle | vendredi, 07 mai 2010

J'adore votre titre. Et l'article, oui! oui! oui! (comme dit Sophie, "quand je dit ça je dis rien") continuez Solko! on vous lit, on vous suit, et personnellement je vous approuve.
Merci pour la scène poétique évidemment, Patrick Dubost il faut le dire, y fait un travail remarquable et surtout il invite... Bon, c'est bien joli tout ça mais moi, comme d'habitude,aux moments des assises je suis assise sur le banc auprès de la dame du pont ... Je ne vous ressers pas le bon mot à chaque assise du roman je serai bien tentée pourtant. Enfin bref. Comme l'écrivait Rimbaud en son "La fine fleur est ailleurs".

Écrit par : frasby | vendredi, 07 mai 2010

ps : je corrige draponnez moi : Comme l'écrivait Rimbaud en son pemts ! beni rûs,

Écrit par : Frasby | samedi, 08 mai 2010

Une chose me laisse pantois : Un romancier interdit pas la censure.
Parce qu'on peut être interdit par autre chose ?
Oui, bien sûr, me direz-vous...
On peut êre interdit par l'indifférence générale.

Écrit par : Bertrand | samedi, 08 mai 2010

@ Feuilly : terrible page, que la description du "demi siècle de servitude..."
@ Michèle : Lieu des mots dits...
@ Pascal : et des cons tenus en laisse, en effet
@ Frasby : Aux assises du roman, on devrait parler charmillon, vous ne croyez pas ?
@ Bertrand : L'indifférence générale,oui, volontaire ou non.

Écrit par : solko | samedi, 08 mai 2010

Les commentaires sont fermés.