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jeudi, 06 mai 2010

Le bon ordre dans la cité

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Notre ville ne périra jamais par l’arrêt de Zeus et les desseins des bienheureux dieux immortels, car la gardienne au grand cœur, fille d’un père puissant, Pallas-Athénée, étend son bras sur elle. Ce sont les citoyens eux-mêmes qui, par leur sottise, esclave des richesses, veulent détruire la grande cité ; les chefs du peuple ont un esprit injuste ; ils sont près de subir de grandes épreuves, à cause de leur excessive démesure ; car ils ne savent pas contenir leurs désirs insatiables, ni prendre avec mesure et dans le calme les plaisirs du festin qu’on célèbre. Ils s’enrichissent en s’attachant à des actions injustes ; ils n’épargnent ni les biens sacrés, ni les biens publics, et volent, par rapine, l’un d’un côté, l’autre ailleurs ; ils n’observent pas les principes vénérables de justice ; la déesse se tait, mais elle garde en elle-même la notion de ce qui se passe et de ce qui s’est passé, puis à son heure elle ne manquera pas de venir et de punir.

Telle est la plaie incurable dont, maintenant, est envahie cette ville entière qui rapidement est tombée dans une vile servitude ; celle-ci a réveillé la révolution et la guerre qui dormaient et beaucoup d’hommes ont péri dans leur aimable jeunesse. A cause de ses ennemis, cette ville si aimable se ruine rapidement dans les ligues de partis, chères aux hommes injustes Tels sont les maux qui tourmentent le peuple et, parmi les pauvres, il en est beaucoup qui s’en vont vers une terre étrangère, vendus et chargés de honteuses chaînes. Ainsi le malheur public vient sous le toit de chaque citoyen, et les portes de la cour ne peuvent pas l’arrêter ; il saute par-dessus le mur élevé et trouve immanquablement sa victime, même si elle cherchait refuge dans une chambre reculée, au fond de sa maison.

Solon, « Le bon ordre dans la cité », - 594 avant JC.

07:30 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, europe, littérature, grèce, société, solon, crise | | |

Commentaires

Nihil novi sub sole.

Écrit par : Pascal A. | jeudi, 06 mai 2010

Cher Solko,
qui est ce Solon à l'esprit si clairvoyant ? un de vos lointains ancêtres ?
Bien à vous.

Écrit par : guillaume | jeudi, 06 mai 2010

Cher Solko,
qui est ce Solon à l'esprit si clairvoyant ? un de vos lointains ancêtres ?
Bien à vous.

Écrit par : guillaume | jeudi, 06 mai 2010

"Comme de longs échos qui de loin se confondent"...

Écrit par : Zabou | jeudi, 06 mai 2010

@ Guillaume : Vous voulez dire une de "nos" anciens ancêtres à tous.

Écrit par : solko | vendredi, 07 mai 2010

Les commentaires sont fermés.