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vendredi, 09 avril 2010

Sur la souffrance physique

« Une chose que je ne comprends pas, c’est la souffrance physique, dit Giono. Morale je la comprends (...) Mais la souffrance physique est une souffrance insupportable : je ne comprends pas ça, c’est vraiment un scandale et une chose abominable. Et on ne sait pas à quoi ça sert. Au début, ça sert, en effet, je crois, de sonnette d'alarme, d’être prévenu par la souffrance que quelque chose fonctionne mal. Ça, ça parait normal Mais après ? Pourquoi dure-t-elle après qu'elle vous a prévenu ? C’est ça qui est grave… »

« La mort et le reste, ça n’a pas beaucoup d’importance. La mort, c’est tout à fait normal. Même, si elle n’existait pas, ça serait terrible. Imaginez que nous soyons obligés vous et moi de faire ce que nous faisons là dans l’éternité, l’éternité ! Vous vous rendez compte ! C’est terrible, épouvantable ! Nous n’oserions plus prononcer un mot, c’est plus la peine ! Tandis qu’étant donné que nous avons la mort pour nous voler ce mot aux lèvres, nous le prononçons, et c’est tout à fait normal », dit Giono, accompagnant d'un geste de la main cette formule si juste.

C'est sur cette vidéo, un entretien datant de Noël 1965

Deux billets sur Giono sur ce blogue :

A propos du Grand Troupeau

Sur quelques pages d’un roi sans Divertissement :

08:18 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : giono, littérature, souffrance, mort | | |

Commentaires

Mots pathétiques d'un grand, d'un très grand écrivain...
Ces mots me parlent d'autant que j'ai en moi une haine, une révolte contre la souffrance physique, la mienne comme celle des autres. Des gens que j'ai vu partir dans des souffrances inextricables...L'impuissance devant tout...De la peine, beaucoup de peine mais aussi la révolte devant la stupidité des choses, stupidité à l'état pur, inutilité dramatique
Moralement, oui, la soufrance est atroce aussi. Mais il est vrai que le temps et les saisons l'apaisent. On est armé contre la souffrance morale. On est armé par notre propre volonté de vivre. On n'oublie pas mais on pense sans souffrir, sans sombrer...Comme on regarde de vieilles cicatrices..
Ces propos de Giono nous ramènent à l'essentiel : notre fantasme d'éternité est à lire par son contraire. Mortel, nous évitons le pire. C'est la certitude de la mort qui donne un sens profond, intègre, puissant à nos espoirs, nos amours, nos amitiés, notre soif de vivre.

Écrit par : Bertrand | vendredi, 09 avril 2010

souffrance: interprétation psychologique d'évènements dont on ignore la nature.

souffrance physique: interprétation d'un phénomène appelé couramment douleur. par exemple, "ce corps ressent une douleur" ne signifie pas vraiment que "j'ai mal".

ne souffrent que les propriétaires auto-proclamés...^^

Écrit par : gmc | vendredi, 09 avril 2010

Les propriétaires de quoi ? De mobylette bleue ?
Nous souffrons là un discours quelque peu abscons.

Écrit par : Bertrand | vendredi, 09 avril 2010

l'abscons fait mal?

Écrit par : gmc | vendredi, 09 avril 2010

Non...Il fait sourire...

Écrit par : Bertrand | vendredi, 09 avril 2010

"Si la mort n'existait pas, ce serait terrible".

Je n'ai jamais bien compris cette fameuse idée selon laquelle la mort donnerait un sens à nos vies...
D'une part, je suis convaincu que les gens accomplissent des choses, sans se dire "faut que je le fasse avant de mourir", ou "c'est parce qu'un jour je ne serai plus là qu'il faut que je le fasse".

D'autre part, le sens de la vie relève fondamentalement d'autre chose que d'une perspective eschatologique. Il s'éprouve dans certains instants, et prend la forme d'une réponse, alimentée de tout ce que nous sommes au moment présent, à la question du sens de ce que nous faisons.

A partir du moment où j'échange avec des gens, où je mène des actions, sans penser à la mort, pourquoi devrait-elle être nécessaire?

Que l'ennui et la fatigue nous guette alors, peut-être, mais le terme de la vie relèvera alors d'un choix.

Pourquoi faut-il donner du sens à ce qui est?

Écrit par : christian | vendredi, 09 avril 2010

petite chanson de Nine Inch Nails reprise par Johnny Cash


http://www.youtube.com/watch?v=o22eIJDtKho


I hurt myself today
To see if i still feel
I focus on the pain
The only thing that's real
The needle tears a hole
The old familiar sting
Try to kill it all away
But i remember everything
What have i become?
My sweetest friend
Everyone i know
Goes away in the end
You could have it all
My empire of dirt
I will let you down
I will make you hurt
I wear my crown of shit
On my liar's chair
Full of broken thoughts
I cannot repair
Beneath the stain of time
The feeling disappears
You are someone else
I am still right here
What have i become?
My sweetest friend
Everyone i know
Goes away in the end
You could have it all
My empire of dirt
I will let you down
I will make you hurt
If i could start again
A million miles away
I would keep myself
I would find a way

Écrit par : gmc | vendredi, 09 avril 2010

Comme disait Voltaire, ou à peu près : "Mon Dieu, épargnez moi les souffrances physiques; les souffrances morales, j'en fais mon affaire !"

Écrit par : Agaric | mercredi, 14 avril 2010

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