samedi, 23 mai 2009
L'art du cousu
Aucun travail de style ne peut s’épargner l’art du cousu. Ce qui est vrai de la chaussure, de la brochure et du soin postopératoire l’est aussi du texte. Si la simple parataxe suffit à l’oral, la simple syntaxe à l’écrit, le texte littéraire, lui, exige son cousu… De phrase à phrase, par un truchement ou par un autre. Un véritable écrivain ne fera jamais l’économie de ça. C'est-à-dire qu’il ne fera jamais l’économie de l'écoute formelle et laborieuse de la langue.
20:03 Publié dans Des nouvelles et des romans | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : littérature, écriture, style, art du cousu, langue française |
Commentaires
Vous êtes époustouflant: de la morosité au silence de la nuit avec ses sonorités on se retrouve dans une chaussure bien cousue.
Tout cela pour illustrer la syntaxe de la langue!
Écrit par : La Zélie | samedi, 23 mai 2009
@ Zélie : C'est que, pour écouter la langue et cesser d'être morose, il faut du silence. Denrée rare,& de plus en plus précieuse parmi les ostrogoths.
Écrit par : Solko | dimanche, 24 mai 2009
Ah ah ah, la chaussure littéraire bien cousue, cela va comme un gant cette comparaison ! A éviter le fil blanc, trop salissant quand il faut passer du cirage.
Sinon, et quand on en a plein les pieds de la couture ? On doit continuer à en mettre un devant l'autre malgré tout ?
(Mes commentaires deviennent catastrophiques en ce moment, désolée... et vous avez pourtant échappé au pire !)
Écrit par : Zabou | dimanche, 24 mai 2009
En voilà pour tous les goûts.
Écrit par : Bexley | dimanche, 24 mai 2009
Ma préférence ...
http://www.youtube.com/watch?v=SoR0EoG4jmg
Écrit par : S.Jobert | dimanche, 24 mai 2009
Oh alors là, vraiment c'est dit à la perfection. Le silence d'un atelier d'artisan pour coudre à même la langue, laborieusement, patiemment. C'est vraiment bien ça et dit comme il faut, très bien cousu votre petit bout de tissu.
Merci.
Écrit par : tanguy | dimanche, 24 mai 2009
Le risque aussi pris "à déplacer les réglages intérieurs" ; rester ce conducteur qui laisse passer à travers soi le réel et la langue, garder la force motrice des figures et trouver les coutures qui supporteront tension et mouvement...
Écrit par : Michèle P. | dimanche, 24 mai 2009
D'accord avec vous, Tanguy, de la belle ouvrage le tissu de Solko.
Passé par le cyber, ce dimanche ? Un grand salut amical.
Écrit par : Michèle | dimanche, 24 mai 2009
@ Zabou : Au pire, dites-vous ? Vous nous mettez l'eau à la bouche.
Écrit par : solko | dimanche, 24 mai 2009
@ Bexley : Je prends le lot
Écrit par : solko | dimanche, 24 mai 2009
@ S.Jobert :
Felix Leclerc, oui. Il y a eu une époque où je chantais toujours "le petit bonheur" et "moi mes souliers". Elle est aujourd'hui lointaine, je l'avoue.
Écrit par : solko | dimanche, 24 mai 2009
@ Tanguy : Oui cousu. Et pas de fil blanc, contrairement aux apparences sur la photo.
Écrit par : solko | dimanche, 24 mai 2009
@ Michèle : Bonne continuation au salon du Livre à Tarbes. Si j'avais été libre, je vous aurais amené quelques fleurs. En porte t-on toujours au jardin public ?
Écrit par : solko | dimanche, 24 mai 2009
@ Solko : Ah désolée, mea culpa mea maxima culpa... je ne lis pas vos billets "crayon en main" (surtout la nuit, dans le silence, si propice à mes longs délires !) : c'est mal, très mal, je le confesse. Du coup, j'oublie...
Je noterai ceux-ci à part, si l'occasion s'en représentait, promis !
Écrit par : Zabou | lundi, 25 mai 2009
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