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dimanche, 26 décembre 2010

BHL et les chemises brunes de soie

Le mari d’Arielle Dombasle, qui est à la pensée ce que sa moitié est au chant lyrique, vient de s’illustrer à nouveau dans un débat démagogique par une nouvelle approximation : Dans son dernier édito du Point sur les Assises sur l’islamisation de l’Europe, il vient de confondre Pierre Cassen et Bernard Cassen. Alors qu’il veut attaquer le premier, chef de file de Riposte Laïque, il s’en prend avec véhémence au second, ancien directeur du Monde Diplomatique. L’erreur a depuis été corrigée sur le site internet (voir ICI), mais pas, évidemment, sur la version papier. Dans ses Mémoires Raymond Aron avait déjà, du temps de la sortie d'Idéologie Française (le pamphlet qui avait lancé la carrière du play-boy philosophique en 1981) réglé son compte à la rigueur intellectuelle et la manière de travailler de BHL : « Les nouveaux philosophes ne me touchent pas personnellement. Ils ne représentent pas une manière originale de philosopher. Ils ne sont comparables ni aux phénoménologues,  ni aux existentialistes, ni aux analystes. Leur succès fut favorisé par les media et l’absence, dans le Paris d’aujourd’hui, d’une instance critique juste et reconnue.» (1) 

Cela vaut la peine de relire aujourd'hui ce passage :

« Je consacrai un article à Idéologie française, cédant à l’insistance d’amis, juifs pour la plupart, qui détestaient ce livre à cause même de ses excès et qui craignaient un malentendu. Ils ne voulaient pas que B.H. Lévy, dénonciateur d’une idéologie française commune à Maurice Thorez et au maréchal Pétain, passât pour l’interprète de la communauté juive. Combien de Français échappent à la vindicte de ce Fouquier-Tinville de café littéraire ? (…) B.H. Lévy dénonce, avec plus véhémence que de pertinence, tous les penseurs ou écrivains qui d’une manière ou d’une autre, ont développé des idées proches de Vichy, contre-révolutionnaires, antisémites, doctrinaires de la communauté, du corporatisme, etc. Il s’en prend à tous ceux qui exaltèrent une France charnelle, historique, définie par sa terre et ses morts. Il n’accepte qu’une France, celle de 1789, celle que symbolise la Fête de la Fédération, le serment, commun et libre, de toutes les provinces à la République une et indivisible. Tous égaux en droits et en devoirs : telle est la France qui naît de l’adhésion de ses enfants la seule que Bernard henry Lévy aime, toute aussi abstraite que l’amour qu’il lui porte. (…) Le livre de B.H. Lévy ne mérite pas toutes les polémiques qu’il a soulevées, mais l’écho qu’il a trouvé dans certains milieux appelle la réflexion : peu importe l’usage erratique des citations. Ce qui me frappe, ce sont les sentiments à l’égard de leur pays d’accueil dont témoignent les Juifs admirateurs de ce pamphlet, réquisitoire contre une large partie de la France et de sa culture. Des Juifs, ici et là, de la jeune génération, en viennent-ils à détester la patrie qu’ils choisissent ? »

Où se trouve aujourd'hui l'intellectuel musulman qui, cédant à l’insistance d’amis, musulmans pour la plupart, et qui  craindraient un malentendu, serait prêt à en découdre avec ce faussaire intellectuel et donneur de leçon en chemise (brune) de soie ? On attend avec impatience son intervention dans le débat...

(1) Raymond Aron, Mémoires, Julliard, 1983

08:31 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, pierre cassen, bernard cassen, bernard henri lévy, le point, raymond aron | | |

mardi, 30 décembre 2008

Chronique de l'euro symbolique, de Roselyne Bachelot et de l'Amérique

Après avoir été promené dans un véhicule de la Samu sur les routes de l’Essonne durant cinq heures, un homme finit par décéder, après avoir trouvé portes closes dans 27 hôpitaux d’Ile de France et fait, entouré de médecins, trois malaises cardiaques successifs. Réaction de Roselyne Blanchot sur une chaine nationale, le 29 décembre au soir : « Pourquoi l’offre de soin qui existait n’a-t-elle pas rencontré la demande évidente ? Cela pose la question du pilotage de l’information. » Un ministre de la santé qui parle offre et demande en plein milieu d’un drame humain, cela devrait émouvoir le pays. Bof ! Plus le temps, vraiment. Plus le temps de relever les écarts de langage, le discours déconnecté, la technicité impuissante : Un mort à Cergy, un mort à Argenteuil : ce sont cette fois-ci des SDF. Mercredi, veille de Noël, un enfant meurt à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul dans le quatorzième arrondissement d’une surdose de magnésium. Nous sommes en France. 337 SDF sont déjà morts cette année dans la rue

Le litre de super sans plomb flirte à nouveau avec 1 euro, l’euro symbolique avec lequel bientôt, la Chine va acheter l’Amérique. Voilà une nouvelle intéressante, qui croise celle des routes verglacées. Les températures nocturnes descendant quasiment partout à moins cinq degrés, les alertes grand froid sont lancées tous azimuts. Je ne sais pas si, pour un euro, j’en voudrais, moi, de l’Amérique. Franchement. Que ferais-je de ses 302 074 000 habitants, dont la plupart sont, faut bien l’avouer, loin d’être un cadeau ? Il faut s’appeler Bush ou Obama pour développer de tels fantasmes. Ou Roselyne Bachelot. Ce serait drôle d’imaginer Roselyne en first lady américaine : Sa maison serait blanche. Elle trouverait la façade très laide. Avec raison, convenons-en. Première chose à faire, donc, refaire la façade, forcément, dirait-elle à quelques ouvriers obèses. Balancer ces colonnes neo-classiques, d’un goût kitch à dormir dehors par – 5.  Avec raison, à nouveau. On se souvient de la formule d’Alain Peyrefitte « Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera ». Il avait trouvé la formule si jolie qu’il en avait fait un essai, et les libraires avaient trouvé l’essai si vendable qu’ils en avaient fait un best-seller. C’était en 1973. Juste deux ans après la mort d’Alexandre Vialatte qui ne put jamais donc lire l’ouvrage. Juste un an avant le choc dit pétrolier. Je ne crois pas que ce genre de bouquins aurait intéressé Vialatte, remarquez.. C’était le commencement d’une lente dérive qui amena Jack Lang ou son nègre à écrire des conneries sur François 1er et Nicolas Sarkozy à épouser Carla Bruni.

Le dernier essai politique sérieux écrit le fut par Raymond Aron et c’était ses Mémoires. Cela date, tout de même, puisque je vois sur mon vieil exemplaire que le dépôt légal est de 1983. Début des plans-rigueur. Pauvre de nous ! C’est vrai que quand on compare le style des Mémoires de Raymond Aron, rien que la table des matières, tiens ...  et qu'à n’importe quelle page, on pioche une ou deux phrases, n'importe lesquelles...  -  avec le non- style, la table des matières, les phrases, de tous ces essais actuels de pseudo-politiques et de pseudo-intellectuels pour rayons culturels de grandes surfaces, on prend peur. On a beau dire, BHL, ça fait danseur mondain, à côté, ça renifle sa Dombasle à plein nez. Aron avait plus de classe. Madame Aron, dont je n’ai jamais vu l'image, également.

Pour un euro symbolique, je préférerais une toile de maître à l’Amérique. Mais bon, les Chinois, qui finalement ne sont rien que des Américains en puissance, préféreront se payer l’Amérique, c'est évident. Pour eux, c''est un rêve à débrider les yeux. Tant pis pour eux. Il y a très longtemps, j’avais rêvé que j’acquerrais un Quentin de La Tour pour un franc symbolique. Depuis, la valeur de mon rêve donc a été multiplié par 6,56, mais cela reste malgré tout un rêve, puisque je n’ai toujours pas de toile de maître à la maison. Quand Roselyne a fini de débiter son horrible phrase sur le capital-santé / libre échange hospitalier & tagada-tsoin-tsoin - avec tous ces morts en arrière-plan, on nous a annoncé que les Mutuelles allaient augmenter en flèche dès janvier : la seule façon de s’en sortir à partir de l’année prochaine serait de réfléchir à deux fois à ses dépenses santé. Eh oui ! tout ça coule de source, comme le gyrophare d'une ambulance entre 27 hôpitaux,  messieurs dames. C’est pourquoi elle serait mieux à la Maison Blanche que dans un grand ministère parisien, Roselyne !  Amis, dites à la Chine : pour un euro symbolique, on vous l’envoie, avec tout le reste de l’Amérique!

Et c'est ainsi qu'Alexandre serait grand.

Après avoir été promené dans un véhicule de la Samu sur les routes de l’Essonne durant cinq heures, un homme finit par décéder, après avoir trouvé portes closes dans 27 hôpitaux d’Ile de France et fait, entouré de médecins, trois malaises cardiaques successifs. Réaction de Roselyne Blanchot sur une chaine nationale, le 29 décembre au soir : « Pourquoi l’offre de soin qui existait n’a-t-elle pas rencontré la demande évidente ? Cela pose la question du pilotage de l’information. » Un ministre de la santé qui parle offre et demande en plein milieu d’un drame humain, cela devrait émouvoir le pays. Bof ! Plus le temps, vraiment. Plus le temps de relever les écarts de langage, le discours déconnecté, la technicité impuissante : Un mort à Cergy, un mort à Argenteuil : ce sont cette fois-ci des SDF. Mercredi, veille de Noël, un enfant meurt à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul dans le quatorzième arrondissement d’une surdose de magnésium. Nous sommes en France. 337 SDF sont déjà morts cette année dans la rue

Le litre de super sans plomb flirte à nouveau avec 1 euro, l’euro symbolique avec lequel bientôt, la Chine va acheter l’Amérique. Voilà une nouvelle intéressante, qui croise celle des routes verglacées. Les températures nocturnes descendant quasiment partout à moins cinq degrés, les alertes grand froid sont lancées tous azimuts. Je ne sais pas si, pour un euro, j’en voudrais, moi, de l’Amérique. Franchement. Que ferais-je de ses 302 074 000 habitants, dont la plupart sont, faut bien l’avouer, loin d’être un cadeau ? Il faut s’appeler Bush ou Obama pour développer de tels fantasmes. Ou Roselyne Bachelot. Ce serait drôle d’imaginer Roselyne en first lady américaine : Sa maison serait blanche. Elle trouverait la façade très laide. Avec raison, convenons-en. Première chose à faire, donc, refaire la façade, forcément, dirait-elle à quelques ouvriers obèses. Balancer ces colonnes neo-classiques, d’un goût kitch à dormir dehors par – 5.  Avec raison, à nouveau. On se souvient de la formule d’Alain Peyrefitte « Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera ». Il avait trouvé la formule si jolie qu’il en avait fait un essai, et les libraires avaient trouvé l’essai si vendable qu’ils en avaient fait un best-seller. C’était en 1973. Juste deux ans après la mort d’Alexandre Vialatte qui ne put jamais donc lire l’ouvrage. Juste un an avant le choc dit pétrolier. Je ne crois pas que ce genre de bouquins aurait intéressé Vialatte, remarquez.. C’était le commencement d’une lente dérive qui amena Jack Lang ou son nègre à écrire des conneries sur François 1er et Nicolas Sarkozy à épouser Carla Bruni. Le dernier essai politique sérieux écrit le fut par Raymond Aron et c’était ses Mémoires. Cela date, tout de même, puisque je vois sur mon vieil exemplaire que le dépôt légal est de 1983. Début des plans-rigueur. Pauvre de nous ! C’est vrai que quand on compare le style des Mémoires de Raymond Aron, rien que la table des matières, tiens ...  et qu'à n’importe quelle page, on pioche une ou deux phrases, n'importe lesquelles...  -  avec le non- style, la table des matières, les phrases, de tous ces essais actuels de pseudo-politiques et de pseudo-intellectuels pour rayons culturels de grandes surfaces, on prend peur. On a beau dire, BHL, ça fait danseur mondain, à côté, ça renifle sa Dombasle à plein nez. Aron avait plus de classe. Madame Aron, dont je n’ai jamais vu l'image, également.

Pour un euro symbolique, je préférerais une toile de maître à l’Amérique. Mais bon, les Chinois, qui finalement ne sont rien que des Américains en puissance, préféreront se payer l’Amérique, c'est évident. Pour eux, c''est un rêve à débrider les yeux. Tant pis pour eux. Il y a très longtemps, j’avais rêvé que j’acquerrais un Quentin de La Tour pour un franc symbolique. Depuis, la valeur de mon rêve donc a été multiplié par 6,56, mais cela reste malgré tout un rêve, puisque je n’ai toujours pas de toile de maître à la maison. Quand Roselyne a fini de débiter son horrible phrase sur le capital-santé / libre échange hospitalier & tagada-tsoin-tsoin - avec tous ces morts en arrière-plan, on nous a annoncé que les Mutuelles allaient augmenter en flèche dès janvier : la seule façon de s’en sortir à partir de l’année prochaine serait de réfléchir à deux fois à ses dépenses santé. Eh oui ! tout ça coule de source, comme le gyrophare d'une ambulance entre 27 hôpitaux,  messieurs dames. C’est pourquoi elle serait mieux à la Maison Blanche que dans un grand ministère parisien, Roselyne !  Amis, dites à la Chine : pour un euro symbolique, on vous l’envoie, avec tout le reste de l’Amérique!

Et c'est ainsi qu'Alexandre serait grand.

 

 

lundi, 15 octobre 2007

Vous avez dit artistes ?

 « A notre époque, des millions d’homme vivent et souffrent le déchirement, au fond d’eux mêmes, entre une culture qui se meurt et une culture qu’ils détestent et désirent tout à la fois parce qu’elle offre la voix de la puissance et de l’opulence », écrit Raymond Aron en 1982, dans l’épilogue de ses Mémoires. Une ou deux pages plus loin, il se demande s’il regrette de n’avoir pas été le Kissinger d’un Prince. Mitterrand, il est vrai, vient d’être élu président.

Et voici que, vingt-cinq ans plus tard, c’est à dire un quart de siècle, cette même phrase de Raymond Aron résonne sans doute dans beaucoup d’esprits. Vingt-cinq ans ! Un quart de siècle : ce déchirement, au fond, l’Occident a-t-il fait autre chose que l’amplifier, jusqu’à faire de lui à la fois une politique, un mode de vie, un marché, un spectacle ?  Déchirés ! Le virtuel a si bien imposé la toute puissance de sa loi qu’on ne parle sans doute plus aujourd’hui d’une culture qui se meurt, mais d’une culture morte.

N’est-ce pas dans ces mêmes années 80 que Tadeusz Kantor concevait son spectacle Qu’ils crèvent, les artistes ? Ils sont crevés. C’est fait. Comble de disgrâce, le troupeau de ceux qui sont venus cracher sur leurs tombes est formidablement formaté. Artiste : le terme convient aussi bien à une actrice porno qu’à un joueur de rugby, à un lycéen inscrit dans un club-théâtre qu’à une retraitée membre d’une chorale, à un designer qu’à un couturier, un sculpteur, un photographe, un mannequin, un humoriste, un chroniqueur politique, voire même un politicien : Artistes, le serions-nous tous devenus par droit inaliénable, dans l’ère post-moderne ? Puisque d’après un tube détestable de la fin du siècle dernier, nous aurions tous voulu en être un, cette nouvelle culture qui offre l’opulence du virtuel à tous nos désirs, fait de nous, de festival en événement, ses concepteurs autoproclamés. Auto satisfaits. A une seule condition : que nous ignorions, que nous oubliions, que nous méprisions  le foutu déchirement dont parlait Aron. Que nous l’effacions, le gommions pour devenir, sinon libres, lisses. Sinon créatifs, collabos. Sinon contemporains, cons. Sale époque, du subversif érigé partout en académisme, de l'art pour tous, de l'art de tous, de l'art par tous !

 

16:30 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raymond aron, artistes | | |