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mardi, 30 décembre 2008

Chronique de l'euro symbolique, de Roselyne Bachelot et de l'Amérique

Après avoir été promené dans un véhicule de la Samu sur les routes de l’Essonne durant cinq heures, un homme finit par décéder, après avoir trouvé portes closes dans 27 hôpitaux d’Ile de France et fait, entouré de médecins, trois malaises cardiaques successifs. Réaction de Roselyne Blanchot sur une chaine nationale, le 29 décembre au soir : « Pourquoi l’offre de soin qui existait n’a-t-elle pas rencontré la demande évidente ? Cela pose la question du pilotage de l’information. » Un ministre de la santé qui parle offre et demande en plein milieu d’un drame humain, cela devrait émouvoir le pays. Bof ! Plus le temps, vraiment. Plus le temps de relever les écarts de langage, le discours déconnecté, la technicité impuissante : Un mort à Cergy, un mort à Argenteuil : ce sont cette fois-ci des SDF. Mercredi, veille de Noël, un enfant meurt à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul dans le quatorzième arrondissement d’une surdose de magnésium. Nous sommes en France. 337 SDF sont déjà morts cette année dans la rue

Le litre de super sans plomb flirte à nouveau avec 1 euro, l’euro symbolique avec lequel bientôt, la Chine va acheter l’Amérique. Voilà une nouvelle intéressante, qui croise celle des routes verglacées. Les températures nocturnes descendant quasiment partout à moins cinq degrés, les alertes grand froid sont lancées tous azimuts. Je ne sais pas si, pour un euro, j’en voudrais, moi, de l’Amérique. Franchement. Que ferais-je de ses 302 074 000 habitants, dont la plupart sont, faut bien l’avouer, loin d’être un cadeau ? Il faut s’appeler Bush ou Obama pour développer de tels fantasmes. Ou Roselyne Bachelot. Ce serait drôle d’imaginer Roselyne en first lady américaine : Sa maison serait blanche. Elle trouverait la façade très laide. Avec raison, convenons-en. Première chose à faire, donc, refaire la façade, forcément, dirait-elle à quelques ouvriers obèses. Balancer ces colonnes neo-classiques, d’un goût kitch à dormir dehors par – 5.  Avec raison, à nouveau. On se souvient de la formule d’Alain Peyrefitte « Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera ». Il avait trouvé la formule si jolie qu’il en avait fait un essai, et les libraires avaient trouvé l’essai si vendable qu’ils en avaient fait un best-seller. C’était en 1973. Juste deux ans après la mort d’Alexandre Vialatte qui ne put jamais donc lire l’ouvrage. Juste un an avant le choc dit pétrolier. Je ne crois pas que ce genre de bouquins aurait intéressé Vialatte, remarquez.. C’était le commencement d’une lente dérive qui amena Jack Lang ou son nègre à écrire des conneries sur François 1er et Nicolas Sarkozy à épouser Carla Bruni.

Le dernier essai politique sérieux écrit le fut par Raymond Aron et c’était ses Mémoires. Cela date, tout de même, puisque je vois sur mon vieil exemplaire que le dépôt légal est de 1983. Début des plans-rigueur. Pauvre de nous ! C’est vrai que quand on compare le style des Mémoires de Raymond Aron, rien que la table des matières, tiens ...  et qu'à n’importe quelle page, on pioche une ou deux phrases, n'importe lesquelles...  -  avec le non- style, la table des matières, les phrases, de tous ces essais actuels de pseudo-politiques et de pseudo-intellectuels pour rayons culturels de grandes surfaces, on prend peur. On a beau dire, BHL, ça fait danseur mondain, à côté, ça renifle sa Dombasle à plein nez. Aron avait plus de classe. Madame Aron, dont je n’ai jamais vu l'image, également.

Pour un euro symbolique, je préférerais une toile de maître à l’Amérique. Mais bon, les Chinois, qui finalement ne sont rien que des Américains en puissance, préféreront se payer l’Amérique, c'est évident. Pour eux, c''est un rêve à débrider les yeux. Tant pis pour eux. Il y a très longtemps, j’avais rêvé que j’acquerrais un Quentin de La Tour pour un franc symbolique. Depuis, la valeur de mon rêve donc a été multiplié par 6,56, mais cela reste malgré tout un rêve, puisque je n’ai toujours pas de toile de maître à la maison. Quand Roselyne a fini de débiter son horrible phrase sur le capital-santé / libre échange hospitalier & tagada-tsoin-tsoin - avec tous ces morts en arrière-plan, on nous a annoncé que les Mutuelles allaient augmenter en flèche dès janvier : la seule façon de s’en sortir à partir de l’année prochaine serait de réfléchir à deux fois à ses dépenses santé. Eh oui ! tout ça coule de source, comme le gyrophare d'une ambulance entre 27 hôpitaux,  messieurs dames. C’est pourquoi elle serait mieux à la Maison Blanche que dans un grand ministère parisien, Roselyne !  Amis, dites à la Chine : pour un euro symbolique, on vous l’envoie, avec tout le reste de l’Amérique!

Et c'est ainsi qu'Alexandre serait grand.

Après avoir été promené dans un véhicule de la Samu sur les routes de l’Essonne durant cinq heures, un homme finit par décéder, après avoir trouvé portes closes dans 27 hôpitaux d’Ile de France et fait, entouré de médecins, trois malaises cardiaques successifs. Réaction de Roselyne Blanchot sur une chaine nationale, le 29 décembre au soir : « Pourquoi l’offre de soin qui existait n’a-t-elle pas rencontré la demande évidente ? Cela pose la question du pilotage de l’information. » Un ministre de la santé qui parle offre et demande en plein milieu d’un drame humain, cela devrait émouvoir le pays. Bof ! Plus le temps, vraiment. Plus le temps de relever les écarts de langage, le discours déconnecté, la technicité impuissante : Un mort à Cergy, un mort à Argenteuil : ce sont cette fois-ci des SDF. Mercredi, veille de Noël, un enfant meurt à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul dans le quatorzième arrondissement d’une surdose de magnésium. Nous sommes en France. 337 SDF sont déjà morts cette année dans la rue

Le litre de super sans plomb flirte à nouveau avec 1 euro, l’euro symbolique avec lequel bientôt, la Chine va acheter l’Amérique. Voilà une nouvelle intéressante, qui croise celle des routes verglacées. Les températures nocturnes descendant quasiment partout à moins cinq degrés, les alertes grand froid sont lancées tous azimuts. Je ne sais pas si, pour un euro, j’en voudrais, moi, de l’Amérique. Franchement. Que ferais-je de ses 302 074 000 habitants, dont la plupart sont, faut bien l’avouer, loin d’être un cadeau ? Il faut s’appeler Bush ou Obama pour développer de tels fantasmes. Ou Roselyne Bachelot. Ce serait drôle d’imaginer Roselyne en first lady américaine : Sa maison serait blanche. Elle trouverait la façade très laide. Avec raison, convenons-en. Première chose à faire, donc, refaire la façade, forcément, dirait-elle à quelques ouvriers obèses. Balancer ces colonnes neo-classiques, d’un goût kitch à dormir dehors par – 5.  Avec raison, à nouveau. On se souvient de la formule d’Alain Peyrefitte « Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera ». Il avait trouvé la formule si jolie qu’il en avait fait un essai, et les libraires avaient trouvé l’essai si vendable qu’ils en avaient fait un best-seller. C’était en 1973. Juste deux ans après la mort d’Alexandre Vialatte qui ne put jamais donc lire l’ouvrage. Juste un an avant le choc dit pétrolier. Je ne crois pas que ce genre de bouquins aurait intéressé Vialatte, remarquez.. C’était le commencement d’une lente dérive qui amena Jack Lang ou son nègre à écrire des conneries sur François 1er et Nicolas Sarkozy à épouser Carla Bruni. Le dernier essai politique sérieux écrit le fut par Raymond Aron et c’était ses Mémoires. Cela date, tout de même, puisque je vois sur mon vieil exemplaire que le dépôt légal est de 1983. Début des plans-rigueur. Pauvre de nous ! C’est vrai que quand on compare le style des Mémoires de Raymond Aron, rien que la table des matières, tiens ...  et qu'à n’importe quelle page, on pioche une ou deux phrases, n'importe lesquelles...  -  avec le non- style, la table des matières, les phrases, de tous ces essais actuels de pseudo-politiques et de pseudo-intellectuels pour rayons culturels de grandes surfaces, on prend peur. On a beau dire, BHL, ça fait danseur mondain, à côté, ça renifle sa Dombasle à plein nez. Aron avait plus de classe. Madame Aron, dont je n’ai jamais vu l'image, également.

Pour un euro symbolique, je préférerais une toile de maître à l’Amérique. Mais bon, les Chinois, qui finalement ne sont rien que des Américains en puissance, préféreront se payer l’Amérique, c'est évident. Pour eux, c''est un rêve à débrider les yeux. Tant pis pour eux. Il y a très longtemps, j’avais rêvé que j’acquerrais un Quentin de La Tour pour un franc symbolique. Depuis, la valeur de mon rêve donc a été multiplié par 6,56, mais cela reste malgré tout un rêve, puisque je n’ai toujours pas de toile de maître à la maison. Quand Roselyne a fini de débiter son horrible phrase sur le capital-santé / libre échange hospitalier & tagada-tsoin-tsoin - avec tous ces morts en arrière-plan, on nous a annoncé que les Mutuelles allaient augmenter en flèche dès janvier : la seule façon de s’en sortir à partir de l’année prochaine serait de réfléchir à deux fois à ses dépenses santé. Eh oui ! tout ça coule de source, comme le gyrophare d'une ambulance entre 27 hôpitaux,  messieurs dames. C’est pourquoi elle serait mieux à la Maison Blanche que dans un grand ministère parisien, Roselyne !  Amis, dites à la Chine : pour un euro symbolique, on vous l’envoie, avec tout le reste de l’Amérique!

Et c'est ainsi qu'Alexandre serait grand.

 

 

Commentaires

Personnellement, j'ai cette bonne femme dans le collimateur depuis le départ. Elle symbolise à mes yeux le summum de l'incompétence ajouté à la suffisance imbécile. Mais qu'est-ce que l'on attend pour se débarrasser de tous ces prédateurs ? Elle, Boutin, Kouchner et j'en passe ... Je sais que l'on n'a jamais que les hommes (et femmes) politiques que l'on mérite mais cela ne m'empêche pas de trouver la situation plus que saumâtre ! Le peuple français est il tombé aussi bas ? Existe t'il encore, du reste ? ...

Écrit par : Simone, révoltée de plus en plus ! | mardi, 30 décembre 2008

Le discours de cette ... est glaçant, c'est le cas de le dire. Le plus glaçant est que cela ne me surprend pas même... L'hôpital étant devenu ni plus ni moins qu'un service, j'ai pu observer de bien près la déshumanisation qui y sévit. Il faut aller dans un service d'urgence en effet, être balancé comme un sac et considéré comme une procédure. Mais nous connaissons bien cela nous autres avec nos PPRE, le socle commun et compagnie. La phrase Bachelot dans tout cela, c'est l'aveu dans la langue de l'état de toute notre société. Et ça ne fait pas non plus plaisir de savoir que cette société là est en marche ailleurs - des nouvelles du Maroc tiens, devenu succursale de nos centres commerciaux hideux. Tout cela est vraiment désespérant. Si les Chinois nous le prennent pour un euro (ou même moins!) il faut foncer.

Mais merci our cette chronique douce-amère Solko... Il faut affronter cela dans la langue, lâchement je préfère copier des extraits de Stevenson en ce moment...

Écrit par : Tang | mardi, 30 décembre 2008

"les Chinois, qui finalement ne sont rien que des Américains en puissance"
certainement pas !
Pour les connaître maintenant assez bien, je peux dire rien à voir !
Ce n'est pas parce qu'ils remplaceront les Américains du point de vue économique
ce qui pour moi est plutôt une bonne nouvelle
qu'ils vont leur ressembler.
On ne peut comparer une société qui a 4000 ans d'histoire à une colonie de cow-boys qui n'a que quelques siècles.
Sais-tu ce qui fait des clivages à l'intérieur du parti communiste chinois ?
C'est le clivage entre les taoïstes et les confucianistes.
On est loin, très loin des États-Unis !

Écrit par : Rosa | mardi, 30 décembre 2008

Par contre Bachelot, elle, est une américaine en puissance ! (comme d'ailleurs la plupart de nos concitoyens)
et en effet je la vois très bien à la maison blanche.

Écrit par : Rosa | mardi, 30 décembre 2008

Quand j'entend le nom de Bachelot, j'ai terriblement envie d'être grossier. Ni plus ni moins que grossier. Pourtant je ne suis pas spécialement porté à ça, je ne sais pas ce qui m'arrive ! Sans doute qu' il y a comme ça, des individus qui vous révèlent à vous-même. Aussi, quand au détour d'une conversation, j'ai entendu mon propre géniteur, qui n'est pas non plus porté à la grossiereté, parler de " cette grosse vache " (sic), je me suis dit que vraiment, il n'y avait rien d'autre à ajouter.

Mais à bien y réfléchir, nous avons un tel casting de rêve au gouvernement et je me prend à avoir envie d'être grossier tout le temps !
Voilà ce qu'est devenu ma conscience politique !

Écrit par : Autres rivages | mardi, 30 décembre 2008

@ Simone : plus que saumâtre, vous l'avez dit. La phrase de Bachelot m'a semblé tout à coup si caractéristique du monde global dans lequel on vit. Du système dans lequel un être humain n'est, même symboliquement, plus rien. C'est vraiment le triomphe du cynisme au sein de la novlangue.
Joyeuses fêtes à vous malgré tout. Veillez sur votre révolte. Je vous fais confiance pour cela. A très bientôt.

Écrit par : simone | mardi, 30 décembre 2008

@ Tang Je sais, je sais. L'éducation nationale vire dans le même sens. C'est pourquoi j'ai de plus en plus de mal avec ce métier. Il y a des profs très heureux là-dedans, qui cuisent dans leur jus avec la bénédiction de leur administration et de leur syndicat. Profs de lettres, c'est de moins en moins simple. J'ai la chance d'être dans un lycée assez grand, où l'on se serre les coudes. Au moins avons-nous la chance de savoir lire, dites-vous cela. C'est en train de redevenir un privilège !

Écrit par : solko | mardi, 30 décembre 2008

@ Rosa : J'aimerais penser que tu as raison, mais je crois hélas que le capitalisme de consommation est le même dans toutes les cultures. Le capitalisme européen, américain, russe, chinois... Cela dit, je suis d'accord avec toi sur la civilisation chinoise, qui n'est évidemment pas comparable avec la civilsation américaine. Quant à Roselyne, je vois qu'il n'y a pas grand monde pour s'en faire l'avocat. Il faut dire que cette phrase, balancée en plus avec un presque sourire, frôle l'obscénité morale.

Écrit par : solko | mardi, 30 décembre 2008

Mon esprit de contradiction me poussant à prendre la défense de Rosie la Terreur, voici ce qu'elle pourrait répondre :

"Obéir* à un maître, est-ce aimer le pouvoir ?
Enfin contemplez-moi : peut-on le concevoir ?
Si j’aimais la grandeur plus que nulle autre chose,
Je ne sortirai pas avec mes sabots roses."

Écrit par : Porky | mardi, 30 décembre 2008

@ Autres Rivages : un casting de première main, en effet. Le percevoir de la façon dont vous le percevez, c'est avoir encore une conscience politique, non ?

Écrit par : solko | mardi, 30 décembre 2008

Ah Porky ! C'est donc vous qui vous y collerez : votre message s'inscrit sur l'écran alors que j'étais en train de dire que personne ne prenait la défense de la dame : Je reconnais là votre galanterie. Les sabots roses, évidemment, comme la vache Clarabelle chez Disney, non ?

Écrit par : solko | mardi, 30 décembre 2008

Fi ! Comparer Clarabelle à Rosie la terreur, c'est insulter la première ! Ce sont certes toutes deux des personnages de bande dessinée, mais au moins, Clarabelle ne se prend pas pour une femme politique.

Écrit par : Porky | mardi, 30 décembre 2008

Nous sommes devenus des américains en 50 ans et pourtant nous avions 2000 ans de civilisation derrière nous.

J'ai bien peur pour les chinois malgré leur 4000 ans: ils ont déjà organiser leur première gay pride!

Écrit par : La Zélie | mardi, 30 décembre 2008

Bon. Mon cher monsieur Solko, passons aux choses sérieuses, un peu. Je vois que vous n'avez rien compris à l'offre et la demande. Voyez-vous, avant de faire une demande, il convient un peu de se renseigner précisément sur l'offre. C'est bien le moins. Si ce monsieur l'avait fait, ce ne sont pas des crises cardiaques qu'il aurait présentées. Et trois, en plus. C'est ce que j'appelle mettre tous ses oeufs dans le même panier. Il est donc mort de son propre chef. CQFD. Et c'est bien malheureux.

Écrit par : Roselyne B., anonyme | mardi, 30 décembre 2008

Tout n'est pas encore perdu, il y a encore des élèves qui n'aiment pas Harry Potter parce que c'est mensonger... (en profondeur s'entend) Enfin une ancienne élève... Tout n'est pas perdu, mais oui il va falloir se serrer les coudes...

Vous savez je rebondissais sur l'EN parce que justement il y a des collègues qui s'empressent de penser du mal des rouages de la finance et qui ne voient pas qu'eux même ne sont pas autre choses que des rouages, d'une machine qui n'est pas moins brutale que l'autre la vilaine qui fabrique la crise...

A bientôt.

PS: Je le dis parce que vous n'en tirerez pas vanité: dans ma tête vous étiez prof en fac de lettre. Je crois que ca en dit long sur l'étendue de ma culture, dès qu'un drôle a lu plus que moi je l'imagine académicien... Effrayant!

Écrit par : Tang | mercredi, 31 décembre 2008

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