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mercredi, 01 mars 2017

Carême

J’ai tant marché sur les plantes de mes pieds, tant saisi des paumes de mes mains : ce n’est pas au hasard que les bourreaux du Christ ont planté là les clous, dans l’intime creuset de ces points cardinaux ; les paumes et les plantes, à chaque extrémité de l’être, l’orientent vers les quatre coins du monde connu, du monde fini, contre lequel nous butons.
Percer le Christ en ces points, c’était donc percer le monde connu, le monde fini, pour que le Ciel s’ouvre. Mais cela, les bourreaux aveuglés de cruauté l’ignoraient : Lorsque des plantes de ses pieds et des paumes de ses mains a jailli le sang du Christ, ce sang qui coula ne fut pas signe de mort, mais signe de surabondance de vie. Surabondance pour les hommes de tous les temps, telle une issue vers l’Éternel, une trouée vers l’Infini, vers le Père.
En ce sens, le Carême engage tout le corps et ses limites. Mais il engage surtout le corps troué, supplicié du Christ et conduit donc le chrétien bien au-delà d’un simple jeun, d’un simple ramadan, d’un rite limité. La finalité du Carême est de rencontrer au bout de son propre chemin ce corps en Croix, incarnation parfaite de toute Charité, dont il devient au sens propre l’expérience surnaturelle.
La Résurrection des corps : J’ai tant marché sur les plantes non trouées de mes pieds, tant saisi des paumes non trouées de mes mains, que j’ai beaucoup voyagé dans ce monde fermé, beaucoup agi dans ce monde fini, beaucoup péché. Mais des plantes et des paumes du Christ coule véritablement le sang du pardon, le sang surabondant de la conversion du pécheur. Et de la cinquième plaie, tel un surplus de don, l’eau répandue de la sanctification pour laquelle incessamment chacun d’entre nous pouvons nous exhorter à combattre, nous devons prier.

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Ci dessous un crucifix par Simone et Machilon, milieu du 13e siècle environ, palais Barberini, Rome.

23:11 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carême, christ, palais barberini, simone et machilon | | |

lundi, 08 août 2016

Confession d'un orgueil

Tout craintif et contrit, au berceau du péché, Mal su jusque de moi-même, Que suis-je de plus, que le Christ aime, Qu’on doive encore me pardonner ? 

Quel Dieu pour mon sang, vivant ? Mourrai-je en l’ignorant ?  

Dans le caveau de ma terreur, terré, Triste contre l’Auteur de toute vie, J’aspire à Celui de l’Hostie Mais par quelle louange L’aborder ? 

Quel Dieu pour mon sang, vivant ? Mourrai-je en l’ignorant ?  

Dans l’Enfer appesanti trône l’instable Orgueil d’une Toute-puissance inversée gorgée de prières falsifiées : Quel Amour me retint d’en franchir le seuil ? 

Quel Dieu pour mon sang, vivant ? Mourrai-je en l’ignorant ?    Toute transgression, lors, demeurera vaine, L’espoir d’en réchapper un seul instant aussi, Car c’est paradoxal, mais de haines en peines, L’enclos des révoltés est devenu celui des soumis 

Quel Dieu pour mon sang, vivant ? Mourrai-je en l’ignorant ?  

 L’âme libre se fige, glacée de ses erreurs : En quel puits va-t-elle bien jeter tout son péché  Avant d’ouvrir son cœur à son Seigneur ? Peut-elle-même se montrer, s’entendre, se regarder ? 

Quel Dieu pour mon sang, vivant ? Mourrai-je en l’ignorant ?  

La liberté n’est plus dans l’insoumission des corps Ni en la foi convenue de la duplicité Mais dans l’acceptation entendue de la mort Au sein de l’Unité faite Trinité. 

Dieu purifie mon sang, vivant… Ô mourir en le suivant ! 

La félicité file, elle fuse et germe Dans l’Ame stupéfaite d’être sue et retrouvée : Le doigt s’ouvre, la main se tend, l’œil se ferme, L’eau du Christ coule sur elle, qu’Il abrite en sa plaie, lavée. 

Dieu purifie mon sang vivant… Ô mourir en le suivant ! 

Les voici tiens, l’Histoire Sainte, et Béthanie, Jérusalem… Et tu frémis d’horreur et de Joie devant ce Golgotha. Et tu pries pour les prêtres qui portent le baptême, Ta vie te semble infime, et grande par la Croix. 

(Roland Thevenet Juillet 2015)

 

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Giovanni da Rimini, Histoire de la vie du Christ,

Palais Barbérini, Rome

22:02 Publié dans Des poèmes, Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christ, giovanni da rimini, palais barbérini | | |