lundi, 03 mai 2010
Après Vialatte
« Le réel n’est qu’une habitude » écrivit Alexandre Vialatte, dans une chronique qui parut le 29 décembre 1964. Il y a dans cette phrase, à quelque niveau qu’on se la remémore, quelque chose d’étrangement juste, d’étrangement grave. peut-être même d'étrangement angoissant : tout dépendant de l'amplitude que l'on donne à ce mot étonnant : Le Réel... Pour mesurer l’étrangeté de cette justesse et de cette gravité, il suffit de poser le corollaire de la formule : ce qui est irréel est ce à quoi je ne me suis pas encore habitué. La phrase ainsi posée, se comprend mieux l'angoisse qu'elle soulève implicitement : quelle forme extrême d'Irréel serai-je (serons-nous) capable, par la force de l'habitude, d'admettre, d'engendrer ?
00:22 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : alexandre vialatte, littérature, esso, publicité |