jeudi, 03 janvier 2013
Amor mundi
Le monde tel que je l’ai appris
Celui que j’ai découvert
Ce qui m’est demeuré occulté, caché
Enfoui dans le prochain, diffus dans le lointain
Sa marche, la marche du monde ...
La double dilution dont il est victime
Et qui m’égare infiniment.
Ce grand écart entre la routine la plus confortable, et l’inouï à venir ...
Sais-tu, l’inouï ?
Non, nul ne l’a entendu venir, à commencer par ses plus fidèles guetteurs.
Ce grand écart entre le nu et l’habillé, tout autant ...
« Le mal n’est jamais radical, il est seulement extrême », déclarait Arendt en quittant le procès d'Eichmann. « Seul le bien a de la profondeur. Et peut être radical. »
C’était un autre temps
On parlait de race sans frémir, de nation sans honte, de religion sans ironie et l'argent relevait encore du méprisable
Alors l’amour du monde cheminait par ces parfois sentiers
Parfois labyrinthes
Cheminements de la pensée
Aimable n’est donc plus la question, mais bien plutôt ce qui demeure du monde dans ses copies
L’écran, la multitude
Les écrans ont envahi le monde et même le cabaret de Fellini s’est retrouvé englouti
Même son bordel et celui de Brel aussi avec tous les marins qui lèvent le nez au ciel
Pas seulement les feuillets d’Hannah
Et les carnets d'Heidegger
Mais la gouaille aussi
de Fréhel et d'Arletty
Et l'extrême délicatesse de Messiaen
Pour l'instant (hélas !), la différence entre les sociétés de restriction et celles de consommation
Ne réside qu'en un certain plaisir ou déplaisir qu'on y prend à faire
La queue
09:25 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : brel, fellini, fréhel, heidegger, hannah arendt, amormundi, littérature, poésie, philosophie |