samedi, 18 avril 2015
Poésie d'exil
Je suis triste, étouffant les soupirs de mon âme,
Pleine d'émotion,
A l'aspect du soleil qui plonge, tout en flamme,
Dans son immersion
Au sein de la mer bleue, éteignant sa lumière,
Son éclat et son feu ... .
Les rayons du bel astre éclairent ma prière.
Et je souffre, mon Dieu I
Pareil aux blonds épis qui dorent la campagne.
Et sont vides et creux,
Je relève le front, bien qu'ayant pour compagne
De mes jours, en tous lieux,
Attachée à mon sein, une douleur amère . . .
Sans en faire l’aveu,
Je tremble de frayeur, éloigné de ma mère,
Et je souffre, mon Dieu !
Je porte mon chagrin sur la vague écumante
Qui soupire, ou mugit,
Couvrant le vaste abîme, et ma terreur augmente,
Attristant mon esprit . . .
J'aperçois, dans son vol, une blanche cigogne
Qui nage dans le bleu ;
Je songe alors, pensif, à ma chère Pologne,
Et je souffre, mon Dieu I
Loin de ma mère en pleurs, des miens, de ma patrie.
J'erre, pauvre exilé.
Et je cueille des fleurs sur la tombe chérie
De mon ange envolé . . .
Ma cendre n'aura pas d'asile au cimetière.
Pas de larmes d'adieu ;
Par le vent balayée elle sera sur terre . . .
Et j'en souffre, grand Dieu !
Oh ! je sais, que malgré mon bon ange qui prie,
L'arrêt du sort fatal
Me condamne à passer le reste de ma vie,
Sans voir le sol natal.
Et mon nom à périr, sans qu'il laisse de trace
En ce trouble milieu,
Où d'autres habitants prendront bientôt ma place
Et j'en souffre, mon Dieu !
JULES SLOWAÇKl
13:50 Publié dans Des Auteurs, Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, romantisme, exil, jules slowaÇkl, littérature, pologne, mélancolie |
Commentaires
Résultat du sondage web quotidien du Progrès (p. 8), paru le 7 avril dernier. Question : avez-vous déjà envisagé de quitter la France pour vous installer à l'étranger ? Oui : 55 %; Non : 43 %.
Quitter ? Oui, mais pour aller où ?
Écrit par : Alexipharmaque | dimanche, 19 avril 2015
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