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vendredi, 10 janvier 2014

La république ridiculisée

Ça vous angoisse pas, vous, de vivre dans un pays où la justice est si lente pour n’importe quel pékin moyen  ayant à régler des affaires graves, et dont la plus haute juridiction administrative peut se réunir sur convocation d’un ministre de l’Intérieur, pour annuler au pied levé une décision de justice prise l’après-midi par un tribunal administratif, concernant un simple spectacle, joué de surcroît depuis 10 mois dans un théâtre parisien sans le moindre trouble à l'ordre public  ? Moi si.

Bravo donc à Dieudonné, de forcer ce pouvoir à révéler son visage si stupidement autoritaire et ridiculement confus. Car en France la liberté de parole doit exister dans les théâtres, le sacré étant réservé aux lieux de culte. Il n’y a pas de culte de la République à avoir. La République n'est pas sacrée.

En revanche, synagogues, temples et églises doivent être protégées comme des espaces réservés au sacré. Il serait inadmissible de tenir des propos  déplacés contre les Juifs dans une synagogue, comme il serait inadmissible de le faire dans une église contre des chrétiens ou contre des musulmans dans une mosquée. Pourtant on ne voit pas le ministre aller au Conseil d'Etat pour interdire les Femen, qui ne se contentent pas de parler dans les théâtres ou de parler dans des magazines, mais profanent des autels.

Deux poids deux mesures, à tous les niveaux. Ça suffit vraiment . Ce coup de force est un coup de force anti-français, contre la tradition de la séparation de l'Eglise et de l'Etat (l'Etat se prend pour une église) et contre celle de la libre parole. 

Les confusions entre le mot et la chose, le profane et le sacré me faisaient déjà réagir contre la démence et l'irréalité de ce pouvoir socialiste. Mais l’instrumentalisation de la justice par ce petit Fouché en culotte courte devient insupportable. Valls prétend que la République a gagné : non, elle est ridiculisée dorénavant non seulement par son président, mais aussi par ses ministres de la Justice et de l’Intérieur. 

11:04 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : valls, dieudonné, politique, liberté, culture, france, conseil d'état | | |

Commentaires

Quand des salauds s'affrontent, Solko, la victoire comme la défaite revient forcément à des salauds.

Écrit par : Bertrand | vendredi, 10 janvier 2014

Ce qui est désastreux, qui choque et qui inquiète dans cette affaire, outre le fait que ce ne soit qu'une guerre de mots ou de signes, comme vous voulez, c'est la différence des moyens engagés...

Écrit par : solko | vendredi, 10 janvier 2014

Joli, Bertrand ! :)

Écrit par : Sophie K. | samedi, 11 janvier 2014

Je suis d'accord avec vous Solko, sur le fait que l'affaire Dieudonné montre la face de ce gouvernement de bourgeois nantis bien- pensants qui prétendent nous éduquer.C'est la réflexion qui m'est venue hier dans le métro, et je suis heureuse de la partager avec vous. Même si le personnage de Dieudonné peut être totalement antipathique pour certains, ce que l'on entend sur lui est totalement démesuré. On amplifie ses paroles qui seraient des flots de haine antisémite, ses spectacles sont qualifiés de meeting de propagande de la haine des juifs. Mais que cache tous "ça"...Je commence à avoir mon idée...

Écrit par : Anne. | vendredi, 10 janvier 2014

Ce qui me fout la rage c'est l'immonde hypocrisie de ce Robespierre en Rolls Royce qui en a plein la gueule de l'indépendance de la justice et de l'impartialité de l'Etat et tout et tout alors que dans la demi heure il prend la plus haute juridiction administrative du pays en otage( sans doute avec la complicité de la Garde des sots) et la fait accoucher d'une décision sur un coin de table alors que des milliers et des milliers d'hommes et de femmes, derrière les barreaux ou en "liberté" (j'en suis) attendent des mois et même des années que les chats fourrés veuillent bien se pencher sur leur cas.
Si les Français n'ont pas vu ça hier soir, qu'ils aillent se faire foutre ! C'est un peuple d'esclaves benêts qui se pique de liberté acquise!

Écrit par : Bertrand | vendredi, 10 janvier 2014

La République n'est pas sacrée : il fallait que ça soit dit ; merci, Solko.

Écrit par : Jérémie | samedi, 11 janvier 2014

Les commentaires sont fermés.