mercredi, 08 janvier 2014
Lettres de Paris
Dans l’ironie de cette photo, quelque chose qui pourrait me rendre illico mélancolique, si je cédais à mon instinct littéraire. Ou joyeux, tout autant. Car il n’est pas donné à tout le monde d’entrouvrir les grilles de son passé, d’y ranimer des saveurs exténuées. Et c’est bien que le souvenir soit aussi préservé des passants indiscrets, comme les chambres et leurs objets odorants, derrière ces volets clos.
Des linéales, dont la barre du T et le V entrouvert évoquent des jours de fins lettrés, ceux de Cassandre et son Peignot... Ô le temps de l’enseigne, comme un peu plus tard ces autres lettres publicitaires, à Montmartre ! Paris se lit à mi hauteur des rues, comme toute ville qui a vécu. Aujourd'hui contrefait hier, mais Gravures, Aquarelles et Peintures ne sont-elles alors plus que Tableaux et Souvenirs ? A voir, dirait Nadja.
On ne retrouve le temps que si le permet la chanson, c'est ainsi. Trois petites notes de musique, chantait Cora Vaucaire. Aussi l’enseigne à Gill s’est-elle comme cristallisée en lapin curviligne, dans un moment leste qu’il n’est plus besoin de poursuivre en vain pour le goûter. Les lettres de Paris, alors, n’appartiennent pas davantage au passé qu’au temps qui les photographie.
00:02 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paris, gill, cora vaucaire, lapin agile, temps retrouvé, montmartre, littérature, rêve, typographie |
Commentaires
Quelle tristesse que cette façade !
Il faut vraiment qu'on salisse tout. Qu'on éradique tout.
Carco, Dorgelès, le grand Frédé, enfin toute la bande en serait malade.
J'ai connu le cabaret quand il n'était pas encore restauré. Rien à voir...
Inculture et fanatisme des architectes, formation grotesque des ouvriers, et voilà le travail !
Écrit par : tamet de Bayle | mercredi, 08 janvier 2014
Les architectes mangent trop de bonbons krema, je me suis laisse dire. Mais la typo reste correcte
Écrit par : solko | mercredi, 08 janvier 2014
Les commentaires sont fermés.