mercredi, 06 novembre 2013
Tranche de vie en France hollandaise
Je ne m’inquiète pas pour le sort de cette désormais grande bourgeoise de Taubira, politicienne rouée autant que rompue aux coups. Elle a été nommée par le pingouin pour jouer le chiffon rouge et exciter les militants les plus radicaux du FN dont la montée, croit le pingouin, devrait lui assurer une risible réélection digne de celle de Chirac en 2002. Cet homme est un expert dans les mauvais remake, il a sa revanche de petit acteur de seconde zone à prendre, c'est terrible ! Je ne m’inquiète pas parce que la Christiane fait le job, tout simplement, comme le Manuel à l'autre coin de la cheminée, et ma foi assez joliment. Faut dire aussi que le job est bien payé. Sauf que le coup de l’antiracisme, on nous l’a déjà fait, et ça ne prend plus.
Ça ne prend plus d’ailleurs auprès de beaucoup de gens, fort heureusement. Je m’inquiète davantage pour l’état de la société placée aux commandes des manœuvres politiciennes du pingouin et de ses sbires sans scrupules. Pour preuve, cet incident : nous rentrions dans l’autobus, deux profs, assez fatigués d’une journée de cours, comme d’autres travaillant dans divers secteurs, claqués aussi. Soudain, une bande de jeunes arabes assis au fond fout le bordel, parle fort, lance de la musique, donne des coups dans une banquette, interpelle tout le monde. Une femme un peu plus âgée (vingt-cinq ans) leur demande d’arrêter. Ils ont l’air de se connaître, encore que ça ne soit pas sûr. Début d’une altercation qui demeure uniquement verbale, même s’il me semble voir voler un chewing-gum qu’on lui colle dans les cheveux.
C’est de la bonne racaille. Des pros. Ils viennent de se lever, partent en virée dans les bus la nuit tombée. En forme, quinze à vingt ans, coupe mi-nazis, mi gigolos, même air d’ailleurs de petits jouisseurs vides. Pratiquants sans doute de sports de combat dans des salles de sport bien équipées, avec l’argent de l’économie parallèle des cités. Tout le monde se sent bien con, sa journée dans les pattes. Personne n’a envie d’intervenir, heureusement la femme est partie, et l’incident semble clos.
Entre eux, ils commencent à se traiter, comme ils disent, l'air con, s’envoyer des coups sur la tête mutuellement, tant que ce n’est qu'entre eux se dit tout le monde... Soudain, le bus est à l’arrêt, voilà qu'ils s’en prennent à la porte, la secouent, en se crachant dessus les uns les autres, en poussant des cris. La porte ne ferme plus. Mollards dégoulinant sur la vitre. Tous s’en vont, il y a dégradation de matériel, ça craint. Des animaux.
Pas de flics à l’horizon. Quand bien même il y en aurait, que risquent-ils ? Deux d'entre eux réinvestissent le bus. Un homme, excédé, leur dit ce qu’il pense. Les injures fusent. Bientôt les autres rappliquent, le temps que le chauffeur ferme le bus. On traite l'homme qui est intervenu de bâtard, il réagit, le ton monte. Les têtes se couvrent de cagoules. Tout ça se réglera dehors.
Nous sommes deux à rentrer du lycée, nos cartables à la main. Nous descendons au même arrêt que l'homme. Il y a un tunnel pour piétons. Désert. Il l’emprunte en courant devant nous. La nuit est tombée. La racaille contourne le tunnel par la route pour le coincer à l'autre bout. Le mec a le temps de rentrer dans un café, les autres n’ont pas le temps de le rejoindre. Qu’aurions-nous pu faire, à deux, seuls, s’ils l’avaient tabassé à sept devant nous ? Tout ça se passe à Lyon, ville jadis civilisée.
Et pendant ce temps là, l’Assemblée des Impuissants continue à prendre des airs de vieille fille outragée ! Pauvre Christiane, traitée de singe par une dangereuse tête de liste du FN ! Elle a déjà le soutien de Leonora Miano, le récent prix Fémina. Mais que tout ce beau gratin se souvienne qu'on ne changera pas aussi facilement les gens qui vivent loin des paillettes : Christiane a fait du bon boulot et ça marche. Marine a gagné 20% d’électeurs dans le bus, ce soir, au bas mot. Le pingouin cependant devrait faire attention. Machiavel volait à une autre hauteur que ses cheveux teints et ses bésicles de travers. Sa stratégie nulle, ses manœuvres bas de gamme, risquent bien non pas de lui assurer une réélection, mais de lui coûter la fin anticipée de ce lamentable quinquennat en cours. C'est ce que je finis par espérer. Et ce ne sont pas les incantations des deux B qui changeront grand-chose à la valse des faux-culs....
20:31 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (39) | Tags : léonora miano, valls, taubira, sécurité, le pen, france, socialisme, politique, actualité |
Commentaires
Écrit par : Sophie | jeudi, 07 novembre 2013
Parlons plutôt de violence, car c'est de cela qu'il s'agit d'abord.
De désorganisation sociale, ensuite, de narcissisme élevé en idéologie citoyenne, d'incurie politique enfin.
Ceux qui pensent qu'une troisième partie de dissertation générale au concours de l'ENA vont calmer l'exaspération des "vrais gens" (comme ils disent) se la foutent grave dans l’œil, pour parler caillera...
Écrit par : solko | jeudi, 07 novembre 2013
Hélas !
Écrit par : Bertrand | jeudi, 07 novembre 2013
Écrit par : solko | jeudi, 07 novembre 2013
La France est, de tous les pays d'Europe et de ce qu'il est convenu d'appeler l'Occident, le plus à gauche.
Elle vit selon les principes des quatre forces qui la régissent vraiment : la Justice, l'Education, les Médias et la Culture (au sens de son application )
Quatre forces qui, à moins d'une révolution, interdisent une politique normale.
Quatre forces qui font de ce pays une dictature.
Les habitudes de cécité qu'elles ont engendrées font pousser des cris d'orfraie quand il est question de les dénoncer.
C'est ainsi que s'avancent les champions du pondéré...
C'est ainsi que s'ouvrent les voies des lieux communs...
Mais la cécité demeure. Hiératique. Dominatrice.
Dans le silence de l'éjection... et privé de Tacite.
Écrit par : tamet de Bayle | jeudi, 07 novembre 2013
Écrit par : Jérémie S. | jeudi, 07 novembre 2013
Écrit par : Jérémie S. | jeudi, 07 novembre 2013
J'en suis à me demander, devant ces comportements lamentables, si le FN ne les paie pas pour se faire ainsi détester d'une population jadis toute prête à accueillir ceux qui fuyaient une terre natale où ils étaient misérables.
Écrit par : Julie des hauts | jeudi, 07 novembre 2013
Ils sont le produit de la crise et de ses économies parallèles, de la cité et de ses pères au bled, du collège unique - création de Giscard - et des 80& de bacheliers - création de Mitterrand, de l'éducation nationale et de ses contrats, négociations et réformes incessants, des médias libéralisés et du rap érigé en culture par ce brave M Lang, du web à portée de main et de toutes les propagandes qui y circulent. Et pour finir du laxisme complaisant d'un discours pseudo républicain qui dit que tout se vaut, que tout est égal à tout et autres sophismes délirants dont la gogoche, bien plus encore que la droite, se fait la porte-parole jubilatoire. Rajoutez y le communautatisme identitaire et le narcissisme consumériste, vous avez le tableau. Le FN n'a pas besoin de se ruiner, croyez-moi !
Encore une fois, on voudrait faire grimper le FN, à des fIns électoralistes, qu'on ne s'y prendrait pas autrement
Écrit par : solko | jeudi, 07 novembre 2013
Écrit par : Jérémie S. | jeudi, 07 novembre 2013
Écrit par : Jérémie S. | jeudi, 07 novembre 2013
Oui, bien sûr, ceux qui sèment la terreur dans les bus sont des délinquants. Mais imaginer que, tel Mitterrand autrefois, Hollande agit pour que le FN monte et pour se faire réélire, quelle erreur! C'est vous qui imaginez un "remake" là où la situation est bien différente -et non moins tragique d'ailleurs. Tiens ça fait longtemps que vous n'avez pas parlé de Valérie Trierwiller !Enquêtez! Si ça se trouve elle a un amant noir! Roland, votre billet est nauséabond.Et tant pis si je suis la seule à avoir le courage de vous le dire.
Écrit par : Sophie | jeudi, 07 novembre 2013
Ce que j'ai vu, vécu, à Paris comme à Abidjan, à Cotonou comme en Bretagne, c'est que l''hypocrisie de la bourgeoisie m'est aussi insupportable blanche que noire. L'arrivisme aussi pénible. Qu'une jeune lauréate d'un prix littéraire s'empresse de voler "au secours" d'une Garde des sceaux, je trouve ça aussi drôle que ridicule, voyez. Surtout quand l'attaque n'est que verbale. J'en ai entendu d'autres dans les cours de récréation. Toute cette "indignation" en dit long sur le vide politique dans lequel ces gouvernants nous projettent.
Bêtise, veulerie,courtisanerie, sont les mêmes partout.
Hollande n'a été élu que contre et ne sera réélu que contre. Comment peut-il en être autrement ? une cellule y travaille depuis le lendemain de son élection, c'est tout dire !
Oui, ce genre de magouilleurs m'agacent parce qu'ils se foutent de la gueule des petits que nous sommes. Et le ton polémique n'a en rien à renoncer à ses métaphores, pas plus qu'un autre. Je ne l'utilise qu'à l'égard des puissants, que je n'aime pas plus de gauche que de droite, noirs que blancs. Jamais à l'égard des miens et de ceux que je fréquente. Je sais où se trouve, en l'être humain, ce qui me donne la nausée...
Votre allusion à l'amant noir, par exemple, qui prouve à quel point vous ne me connaissez pas, et qui ne vous honore pas, croyez moi !
Écrit par : solko | jeudi, 07 novembre 2013
Écrit par : Jérémie | jeudi, 07 novembre 2013
Écrit par : Jérémie | jeudi, 07 novembre 2013
Allez, Christine Angot a écrit une tribune aujourd'hui dans Libération plus comique qu'un pastiche, où elle répéte "la banane me tue" ! C'est à mourir de rire!
PS: ce que j'aimerai toujours avec vous et qui est quelque chose de si rare, c'est que l'on peut converser.
Écrit par : Sophie | jeudi, 07 novembre 2013
A côté des gens dont nous parlons, c'est pipi de sansonnet. Ils nous riraient au nez !
Écrit par : solko | jeudi, 07 novembre 2013
comme j'aime à lire vos messages contre la France d'en bas.
A vous entendre, le souchien n'est point encore assez masochiste.
Noël n'est pas si loin, vous aurez tout loisir de lui offrir sa ration de martinet.
Dans le temps que vous reprendrez les pirouettes du sieur Talleyrand, qui, curieusement, a, soudain, force de référence.
Et ses exactions force de loi.
Pourtant, n'est-il point homme à particule, comme le souligneraient quelques fins lettrés à partie cul ?
Fassent les Mémoires vous comblez !
Écrit par : tamet de Bayle | vendredi, 08 novembre 2013
Écrit par : Sophie K. | vendredi, 08 novembre 2013
Écrit par : Sophie K. | vendredi, 08 novembre 2013
Écrit par : Sophie K. | vendredi, 08 novembre 2013
Que voilà du gratuit !
Il se trouve que la pub est partout, et surtout sur le journal d'opinion de canal plus.
Sans oublier la 2, la 3, Radio rabâche et Cie...
Et que le même matraquage médiatique s'exerce partout, de Passy à Tamanrasset.
Pour la raison que les ondes ne font pas de discrimination.
Vous si !
Quant aux mômes, comme vous dites, vous n'ignorez pas qu'ils sont sous la même coupe, celle de l'Education Nationale, jusqu'à 16 ans...
A moins que les "profs" en "zone défavorisée" fassent leur travail différemment... De ceux de Louis le Grand, par exemple...
Mais alors, les "profs" discrimineraient ?
Écrit par : tamet de Bayle | vendredi, 08 novembre 2013
Écrit par : Sophie K. | samedi, 09 novembre 2013
Oublieriez-vous l'art de l'éclairage sur un point pour masquer l'ensemble ?
Je sais qu'il est dur d'accepter les réalités, mais les prisons sont remplies par les banlieues, et les rues sont remplies par le trop plein de ces mêmes prisons.
Sauf qu'il est interdit de le dire. Souvenez-vous de Zemour et de la 17ème chambre.
PS : à propos des insultes, j'aimerais qu'on me dise pourquoi Monerville n'était jamais insulté ?
Et pourquoi, curieusement, on parle des premiers élus d'outre-mer ?
Écrit par : tamet de Bayle | samedi, 09 novembre 2013
L'insulte en politique, ça vaudrait un billet.
Écrit par : solko | samedi, 09 novembre 2013
Sait-on encore les Philippiques ?
Bravo à toi, Solko, qui a ce courage d'être incorrect.
PS : s'il est une gauchisterie, c'est bien le succès de la boutade de Talleyrand sur l'excessif et l'insignifiant, ressortie à toutes les soupes.
Il serait amusant d'en savoir les circonstances.
Quoi qu'il en soit, la grisaille est l'opposée de l'infini des camaïeux.
Écrit par : tamet de Bayle | samedi, 09 novembre 2013
Comment le "politiquement correct" a-t-il pu envahir l'occident de manière aussi absolue ?
Le "politiquement correct", aboutissement d'une logique.
Voilà un titre. Il manque un éditeur.
Écrit par : tamet de Bayle | samedi, 09 novembre 2013
J'aime énormément vos billets, qui me passent bien souvent au dessus de la tête, mais m'apportent beaucoup de choses, à moi qui suis peu instruite. C'est pour cela que les allusions à la teinture de cheveux de Hollande, et cette manière de parler de la "concubine", me font de la peine. Critiquez la politique, ou plus exactement l'absence de politique, c'est normal, mais pas d'attaque sur le physique ou la couleur de cheveux, s'il vous plait.
Écrit par : Julie des hauts | dimanche, 10 novembre 2013
Écrit par : solko | dimanche, 10 novembre 2013
Écrit par : Julie des hauts | dimanche, 10 novembre 2013
Écrit par : solko | dimanche, 10 novembre 2013
Écrit par : Jérémie S. | lundi, 11 novembre 2013
permettez-moi de dire très haut combien je suis sidéré.
La France, pays intrinsèquement de gauche, a développé cette curieuse tradition d'accueillir avec le sourire ses envahisseurs.
L'un de ces sourires consiste à inventer de fausses raisons : fuite d'une terre natale où l'on nait misérable; pillages du sud au profit du nord; fait colonial ex nihilo... et j'en passe !
Or, ces ex terres coloniales où l'affreux colon puisait tant d'abondance avec tant d'arrogance sont toujours là sur la planète. Par exemple, l'Algérie et le Congo, qui figurent parmi les pays les plus riches du monde !
Pour la raison qu'ils sont plus que mal administrés, la France se devrait d'en recueillir la misère !
Voilà une folie comme le monde en a souvent connu.
Mais voilà une folie qui peut coûter plus cher que le monde n'en a jamais vu.
Le fanatisme a eu ses flagellants, ses kamikaze, ses talapoints.
Il a trouvé en France ses Ermenonvillistes, ses Babouvistes, ses hussards noirs.
Mais certes, il ne s'attendait pas à tomber sur pareil filon en cette mine des niais de la compassion.
Écrit par : tamet de Bayle | dimanche, 10 novembre 2013
Vous allez m'objecter que je prends un cas particulier pour en faire une généralité, mais des Zohra, il y en a certainement beaucoup en France, et qui souffrent.
Écrit par : Julie des hauts | lundi, 11 novembre 2013
Mais il y a beaucoup de Martin, Dupond et Dupont qui souffrent en France.
Et ils sont beaucoup plus.
Cent fois plus.
Mille fois plus.
Agressés tous les jours.
Molestés. Battus. Volés. Violés. Tués.
Et ils sont chez eux. Dans un pays qu'ils ont bâti, si tant est qu'on puisse le dire... encore...
Écrit par : tamet de Bayle | lundi, 11 novembre 2013
Dans une Europe ouverte, la vraie frontière, c'est donc le porte feuille, plein ou vide.
Écrit par : solko | lundi, 11 novembre 2013
Nul ne croira qu'un riche trafiquant entouré de ses AK47 ne sera point exclus de la société de St Nicolas du Chardonnet, laquelle sera virée de l'aristocratie socialiste, laquelle sera jetée de l'élite mélanchonnienne, etc...
La vieille Europe souffre de n'avoir point affirmé sa civilisation.
Une autre veut l'éradiquer pour prendre sa place.
Nul n'ose le dire.
Tu quoque, Solko ?
Écrit par : tamet de Bayle | lundi, 11 novembre 2013
Le franc, qui avait été stable de Napoléon à 1914 (aux alentours de 2,30 euros), se retrouve à 0,20 euros en 1920. A qui appartiennent à présent les Champs Elysées ou le port du Pirée ? Quant à sa civilisation, depuis qu'elle est devenue plus technique que chrétienne, elle ne cesse de s'uniformiser, se mondialiser.
La vieille Europe, nous commémorons avec un euro privatisé et un pingouin en chute libre l'anniversaire de son suicide.
Écrit par : solko | mardi, 12 novembre 2013
La vieille Europe demeure ce lieu chéri des Grecs, et qui a vu, qui voit encore, la civilisation la plus brillante de tous les temps s'imposer à la barbe de la planète.
Bien sûr que le Franc Germinal ne s'était PAS dévalué !
Bien sûr que Poincarré a berné et volé le pauvre monde !
Bien sûr que l'idée de gauche n'a d'autre but que de détruire !
Et donc de la détruire, cette vieille Europe.
Mais n'est-elle pas notre phare ?
Écrit par : tamet de Bayle | mardi, 12 novembre 2013
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