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mardi, 21 mai 2013

Dominique Venner

 

Personne ne peut rester indifférent au geste d'un homme qui se suicide devant un autel. Pourdominique_venner.jpg de multiples raisons, qui vont bien au-delà du geste spectaculaire. D’abord parce que dans la théologie catholique, le suicide est un péché d’orgueil, le pire qu’on puisse asséner à son Créateur. Cela dit, je ne doute pas qu’en conscience, Dominique Venner ne se soit pas considéré comme  un suicidé, mais bien plutôt comme un soldat.

Dans le dernier billet qu’il a laissé ce matin même sur son blog, consacré à la loi absurde passée en coup de force par Hollande, il écrit ceci :

« Je viens d’écouter un blogueur algérien. De toute façon, disait-il, dans quinze ans les islamistes seront au pouvoir en France et ils supprimeront cette loi. Non pour nous faire plaisir, on s’en doute, mais parce qu’elle est contraire à la charia »

Suit cette phrase, citée partout : « Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes ». 

Pour se maintenir au pouvoir et faire, à sa place, la politique de son prédécesseur, Hollande a mis le doigt dans un engrenage qui finira par lui être fatal, c’est celui d'une  manipulation trop criante de l’opinion. Parce qu’il en avait besoin, il a fait de cette réforme du mariage « pour tous » une manière d’être de gauche quand même. Il a pris de front l’épiscopat français et une grande partie des catholiques, de même que la tradition du pays, alors qu’il était si simple de mettre sur pied une union civile donnant les mêmes droits aux homosexuels, sans engager avec le mot mariage une possibilité de recours devant la cour de justice européenne pour obtenir des droits sur la filiation, et sans choquer les consciences religieuses, juives et musulmanes comprises.

Mais Hollande a beau être un énarque doctrinaire enfermé dans l'histoire de son parti et sa stratégie personnelle, il veut être le président de tous les Français. Aujourd’hui pompier pyromane, il parle d’apaisement pour tenter d’éteindre par la loi l’incendie qu’il a lui-même allumé en proposant cette loi. Le sang de Dominique Venner l’éclabousse donc indirectement comme, ironie du sort, celui de Grossouvre lui aussi suicidé (mais à l’Elysée), éclaboussa plus directement Mitterrand, l’homme que le triste sire qui habite àl’Elysée s’est donné pour modèle. Ironie du sort, toujours, non seulement Venner et Grossouvre étaient de grands amis, mais encore Venner, en tant que directeur de la Nouvelle Revue d’Histoire, avait dernièrement rouvert le dossier sur le prétendu suicide de son ami personnel, ce même Grossouvre qui fut surnommé durant deux septennat le ministre de la vie privée de MItterrand

Bref, le suicidé de Notre Dame n'est pas n''importe qui, un quelconque agité d'extrême droite, un simple militant anti mariage pour tous, comme on le clame sur toutes les ondes

Je cite ici quelques propos de Venner, plus érudit que militant, directeur de la NRH où  écrivit Decaux et Jacqueline de Romilly, qui permettent d’aider à mieux comprendre cet acte, par-delà les raisons données par la propagande officielle :

« Ce qui caractérise la société dans laquelle nous vivons et ses classes dirigeantes, c'est le rejet de l'histoire, le rejet de l¹esprit historique. Celui-ci avait plusieurs mérites. Il assurait d'abord la vigueur du sentiment national ou identitaire. Il permettait d'interpréter le présent en s'appuyant sur le passé. Il développait l¹instinct stratégique, le sens de l'ennemi. Il favorisait aussi une distance critique par rapport au poids écrasant du quotidien. Ce rejet de l'histoire s¹accompagne paradoxalement d'une hypertrophie médiatique de ce qu'on appelle la  mémoire, qui n'est qu'une focalisation partielle et partiale d'évènements contemporains. Comme les autres spécialistes des sciences humaines, les historiens subissent le chaos mental de l'époque et participent à l'effort général de déstructuration. Sous prétexte de répudier tout impérialisme culturel, l¹enseignement de l'histoire a brisé le fil du temps, détruisant la véritable mémoire du passé. Suivant l'expression d¹Alain Finkielkraut, il nous apprend à ne pas retrouver dans nos ancêtres l'image de nous-mêmes. Le rejet de la chronologie est un procédé très efficace pour éviter une structuration cohérente de l'esprit. Cela est bien utile. La cohérence gênerait la versatilité et le tourbillonnement dont se nourrit une société soumise à la tyrannie de l'éphémère et de l'apparence. Ma conception de l'histoire est évidemment différente. Je l'ai définie dans l¹éditorial du premier numéro d'Enquête sur l¹histoire : Notre vision du passé détermine l'avenir. Il est impossible de penser le présent et le futur sans éprouver derrière nous l'épaisseur de notre passé, sans le sentiment de nos origines. Il n'y a pas de futur pour qui ne sait d'où il vient, pour qui n'a pas la mémoire d'un passé qui l'a fait ce qu'il est. Mais sentir le passé, c'est le rendre présent. Le passé n'est pas derrière nous comme ce qui était autrefois. Il se tient devant nous, toujours neuf et jeune. »

L'impératif de l'historien (propos recueillis par Laurent Schang).

La gauche, enfin cette gauche socialo-libérale exécrable, Lang, Bergé, Mamère et consorts, va fêter non loin de Notre Dame sa « victoire » à la Bastille. Ils vont klaxonner dans les rues, aussi ? Sans doute ce que Hollande et ses sbires appellent apaiser. En attendant, voici une capture d’écran (vers 20h30), qui en dit long sur l’état des troupes, en effet. Triste pays. 

 

venere.PNG

 

20:55 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : dominique venner, suicide, notre-dame, mariage gay, politique, france, société, festif, décadence | | |

Commentaires

Juste un mot, Roland. Quand bien même l'homme qui se serait tué à Notre-Dame aujourd'hui aurait été un "quelconque agité d'extrême droite" ou "un simple -sic- militant anti mariage pour tous", il aurait droit au même respect. Mais le sang de Dominique Venner n'éclabousse pas Hollande, il éclabousse le sol et les murs de Notre Dame, et c'est en effet un très grand péché d'orgueil, qui je le dis comme je le ressens est pour moi d'une violence bien plus intense que les Femmen dans Notre Dame. le choix de ce lieu est très troublant. Les chômeurs se suicident là où ils souffrent, devant Pôle Emploi ou dedans, et certains "harcelés" dans leur travail sur leur lieu de travail. Or l'Eglise n'a pas abandonné ceux qui partagent les idées de Dominique Venner, au contraire. Je veux dire que le lieu du suicide est souvent le lieu de ce qui vous fait souffrir. C'est ce qui me frappe ici et en fait outre un péché d'orgueil, une énigme. (Grossouvre c'est vraiment autre chose, un chagrin d'amour. On peut se faire descendre par ceux qui sont la cause de ces chagrins).
Pour le reste, la "fête" à la Bastille est grotesque bien sûr.

Écrit par : Sophie | mardi, 21 mai 2013

On ne parle guère non plus des 25% d'augmentation des suicides en Grèce pour l'année écoulée (477 cas selon certains chiffres).

Ce qui différencie un chômeur qui se suicide à Pole Emploi en raison d'un désespoir économique du cas de Venner qui se suicide en plein Notre Dame, c'est l'intention. Oui, c'est violent, énigmatique et je ne peux m'empêcher de penser que ça engage sa propre foi en Dieu, ainsi que sa conception historique du pays. C'est pourquoi je parlais de quelque chose qui va plus loin qu'un simple acte de militant, qui serait lui incompréhensible. Quelque chose de privé et de public à la fois. D'où le trouble qu'on ressent en pensant à cet acte.

Hollande, en tant que créateur et gestionnaire calamiteux de toute cette crise autour du mariage de tous, mais comment peut-il ne pas se sentir concerné ?

Écrit par : solko | mardi, 21 mai 2013

Votre réponse à Sophie est plus pertinente que votre billet dans lequel vous vous laissez emballé par vos exécrations et ce sens, vous acceptez d'être manipulé et faites l'abandon de votre liberté intellectuelle.
Le suicide de cet homme est énigmatique, il ressort au moins autant du privé que du public. Compte tenu de son age et de ce que cela suppose, de sa personnalité, on peut supposer qu'il instrumentalise une résolution privée en un acte politique. Je ne suis pas étonné du suicide à Notre Dame, la seule référence que reconnaissait cet athée. Dans le fond, c'était un romain pour qui le suicide était un acte normal quand la vie entrainait une perte de dignité.
Il s’avère que je connais un peu, les soldats perdus de notre histoire contemporaine, si je désapprouve leurs actes désespérés, je comprends leurs dilemmes et leurs sentiments de trahison. L'un d'entre eux avait pour devise "Mon corps est à la Nation, mon âme à Dieu , mon honneur à moi"....L'histoire ne s'enferme pas dans ce triptyque.
Les liens entre Grossouvre et Vener font apparaître des accointances "étonnantes" dans les cercles du "pouvoir"...Le pouvoir est symbolique, les cercles bien réels, c'est à leurs points d'intersection que s'exercent le pouvoir , devenu un acte diffus.

Écrit par : patrick verroust | mercredi, 22 mai 2013

Vous dites des bêtises.
Non pas sur le suicide en soi( car c'est une liberté intime de tout individu digne de ce nom, un droit, hélas, à la douleur insupportable, et par le fait, seul le suicidé pourrait à la rigueur parler de son suicide), mais parce que vous entrez dans le jeu idéologique du suicide qui est fondamentalement de laisser à chacun le loisir de l'interpréter à la sauce qu'il porte en lui. De justifier, en fait, ses propres douleurs, ses contradictions, ses engagements, ses colères, ses désirs.
Ce fut, comme à chaque suicide, l'esprit de Jan Pallach devant les chars russes à Prague. Pas sûr que les Soviétiques en aient pensé les mêmes choses que les Tchèques !
Et puis, l'homme de dialogue que vous dîtes être, ne trouve-t-il pas horriblement lâche et désastreux de balancer son sang à la face de ses contradicteurs comme irrévocable argument ? Quelle différence, sinon pleurnicheuse, entre le suicide "militant" et le crime ?
"Une bonne raison de se tuer ne manque jamais à personne" Pavèse.
C'est le seul commentaire, ô combien court et honnête, que mérite dignement un suicide parce qu'il n'appartient qu'au suicidé et en respecte la tragique intimité.

Écrit par : Bertrand | mercredi, 22 mai 2013

@ Bertrand. Mais je ne dis pas que j'approuve un tel acte.
Il m'interroge, avec force.
Et je n'entre pas dans "le jeu idéologique" du suicide, car les explications que Venner donne à son suicide, je ne les invente pas, je ne les interprète pas, je les cite en les tirant de quelques-uns de ses écrits récents.
Elles sont révélatrices en tout cas d'un climat délétère installé dans ce pays par cette loi et l’ambiguïté malsaine du président et des associations, ambiguïté qui était facile à éviter en parlant d'union civile, mais qui a été entretenue par simple jeu politicien

@ Patrick : Que l'exercice du pouvoir soit un acte "diffus", surtout quand les socialistes le détiennent entièrement entre leurs mains, c'est le moins qu'on puisse dire. Sur un plan économique comme sur un plan culturel.Pour moi, c'est un bilan désastreux, (mais prévisible).

Écrit par : solko | mercredi, 22 mai 2013

Pour le climat délétère, et bien que je ne le vive - celui de France - que de loin , certes... Mais je crains que le mal ne soit plus profond, que cette loi et les socialos à la gomme et tout le reste, ne soient que des épiphénomènes insignifiants d'une lassitude dramatique quant aux conditions faites à la vie depuis plus de trente ans. Une espèce d'errance désespérée des esprits.
On n'en voit pas un soupçon d'issue. Partout, à tous les niveaux, sur tous les sujets. Ce débat de sourds sur le mariage homo en est une révélation : on se rattache de part et d'autre à des valeurs surannées, les unes traditionalistes, les autres "tartuffement" libératrices, comme si il y allait de l'avenir de l'humanité. On a fait moins de tapage, jadis, pour l'abolition de l'esclavage et, plus récemment, pour l'abolition de la peine de mort.
A esprits malades, perdus dans les brouillards du non-sens, débats malades

Écrit par : Bertrand | mercredi, 22 mai 2013

Oh bien sûr que le mal est profond. Il est même sans fond, d'une certaine façon, et sans jeux de mots.
Mais qui était au pouvoir il y a trente ans ?
Il suffit de relire "la défaite de la pensée" de Finkelkraut, qui date de 87, se rappeler que les 80% de bacheliers sont l'oeuvre de Jospin, la privatisation de la télé de Mitterrand, la création de l'euro étant encore de ces années là...
Tout ceci étant piloté par les Lamy, Delors et Attali...
Ce chaos généralisé au nom du "pour tous" érigé en dogme, 'mariage, monnaie, école...) assimilé désormais au socialisme dans la tête des gens, est un virus...et cette loi l'entérine,on aurait pu faire les choses autrement. Comme à présent la loi sur l'université de Peillon, qui vise à conduire tout le monde à l'université (que faire des 80% de bacheliers, je vous le demande?)

Écrit par : solko | mercredi, 22 mai 2013

Le suicide de Dominique Venner est à mi-chemin entre celui de Montherlant (devant le déclin du physique par la maladie du corps) et de Mishima (devant le déclin de la communauté par la maladie de l'esprit). Comme ce dernier, Venner est mort en soldat, en sentinelle lançant une ultime alerte, jetant ses dernières forces dans un cri retentissant, à défaut d'en avoir assez pour combattre.
Le choix du lieu semblera blasphématoire, sans doute. Mais que l'on ne s'y trompe pas : Venner, dans son fond païen (au sens religieux du terme, à ne pas confondre avec athée) admirait les cathédrales, dont il comprenait certainement mieux la symbolique (ésotérique, unissant paganisme et christianisme dans un syncrétisme poussé à la perfection) que les touristes qui la visitent, voire que la plupart des catholiques qui s'y rendent pour pratiquer leur culte. J'ignore la raison du choix de Notre-Dame de Paris plutôt qu'une autre cathédrale (Chartres aurait pu convenir à son intention) mais je vais risquer une hypothèse : le parvis... Venner s'est donné la mort au "Kilomètre Zéro", au coeur de la France, d'une certaine manière.

Écrit par : Le Photon | mercredi, 22 mai 2013

Merci Photon pour le correctif "païen" au lieu d'athée, il s'imposait.
Le pouvoir est "diffus" non pas parce que socialiste mais parce qu'il est plus vaporisé qu'il ne l'a jamais été. L'exercice du pouvoir n'est jamais que la syncrétisme d'influences divergentes.Les pouvoirs "absolus" naquirent, souvent, contre leurs propres camps. Les socialistes actuels ne savent pas plus où aller que les autres courants politiques. Je partage l'analyse de Bertrand sur le climat délétère et les valeurs surannées.Les thèses d'un Venner reposent sur une nostalgie d'une époque et de valeurs qui furent avec leurs effets civilisateurs et barbares. Elles ne sont plus et ne reviendront plus auquel cas elles seraient fort dangereuses. Les évolutions législatives actuelles,"libératrices" peut être , mais pas plus socialistes que çà essaient de cerner les évolutions d'un monde en profonde mutation du fait de l'émancipation du désir individuel, des évolutions technologiques vertigineuses dont les évolutions médicales. Effectivement, l'avenir est dans le "cloud", peu lisible, quasiment indécryptable, d'autant plus que ce ne sont plus les philosophes et les politiques qui sont à la manœuvre mais les lobbies industriels et marchands.Il me semble certains que des discours courageux, donc impopulaires, devraient être tenus, ils ne peuvent être le fait d'un seul homme dont l'espérance de vie se réduirait en peau de chagrin. Il est possible que nous assisterons à des clashs au faux air révolutionnaires. Ils auront pour prétexte des revendications "justifiées" mais de court terme, sans vision. L'humanité a les moyens d'organiser un bien être généralisé. Cette notion est trop abstraite et subjective pour être comprise y compris et surtout par les hyper-nantis qui se porteraient mieux dans un monde aux richesses plus équitablement réparties; Midas avait des oreilles d'âne... Si labourage et pâturage furent, en leur temps, des mamelles nourricières et pacificatrices. Si les princes saignèrent, ruinèrent leurs sujets dans des conflits, souvent, d'orgueil, les économies actuelles se nourrissent de l'industrie de guerre, de publicité et de consommation qui se voulut de masse et devient de plus en plus élitaire...La vacuité, l'absurdité ontologique de la vie ne s'efface pas par l’abêtissement, et ne se remplit par l'absurdité creuse et vide de "distractions" formatées . La vapeur ne se renverse pas, aisément. D'abord , parce qu'une nouvelle orientation remets en cause une foultitude d'intérêts , petits et grands, les petits étant souvent soumis aux grands et plus dramatiques en cas de disparitions. Nos économies ont fonctionné sur une corse en avant fondée sur une croissance, concept peu définissable, l'endettement des états permettait la croissance du privé. Nous sommes en régression avec les drames qui en découlent en micro économie, drames d'autant plus vifs que les plaies ne sont pas soigner ou avec des cautères sur des jambes de bois. Si nous saurions gérer, équitablement, cette régression régression , il est possible qu'à long terme, elle serait un bien....A trop vouloir avoir , l'être s'est fait avoir, il ne sait plus être...Le suicide a un bel avenir qu'il soit acte individuel, induit mais non contrôlé, suicides intimes ou sauvages, suicides institutionnels au doux nom d'eugénisme.

Écrit par : patrick verroust | mercredi, 22 mai 2013

"L'humanité a les moyens d'organiser un bien être généralisé. Cette notion est trop abstraite et subjective pour être comprise"
En effet, l'humanité réduite à une notion, c'est un concept tout juste bon pour la classe de philo, ou les loges des maçons. L'humanité, si elle est réduite aux vivants, elle ne me fait pas fantasmer. C'est un truc de gestionnaires ou de socialistes. Pour moi, l'humanité n'a d’intérêt qui si on y inclut aussi les morts, et le meilleur des morts, comme dans la vieille culture humaniste et religieuse, qui a été bousillée au cours du siècle dernier.
Sinon, il y a des individus. Il n'y a que ça. Et ils ne s'entendront jamais tous ensemble, garanti !

Écrit par : solko | jeudi, 23 mai 2013

Que les corses m'excusent, je mettais en avant une course...A écrire dans la précipitation; l'écriture se corsa...je fais l'impasse sur les otres fotes!

Écrit par : patrick verroust | mercredi, 22 mai 2013

Je hais l'idée de "sacrifice". Il n'y a que le fanatisme pour demander le sacrifice d'un ou de plusieurs hommes pour sa cause, il n'y a que le fanatique pour l'offrir. Notre monde crève de tous les fanatismes humains.

Écrit par : Sophie K. | jeudi, 23 mai 2013

Entre le fanatisme des uns et le laxisme intégral des autres, on est de toute façon mal barré. La morale républicaine n'a de sens que dans une société où existent encore des intérêts et des plaisirs communs, un monde commun. Ça me fait rire, d'entendre parler des "deux France" aujourd'hui, la vieille France dite réac, catho, voire d'extrême droite, et la République laïque, progressiste et dite de gauche. Elles en sont toutes deux réduites au dogme, et pendant ce temps les culture de l'une et de l'autre se délitent dans la zone mondialisée du marché de soi.

Écrit par : solko | jeudi, 23 mai 2013

Voici la lettre d'adieu de Venner :

"Je suis sain de corps et d’esprit, et suis comblé d’amour par ma femme et mes enfants. J’aime la vie et n’attend rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit. Pourtant, au soir de cette vie, devant des périls immenses pour ma patrie française et européenne, je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation. Je choisis un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre Dame de Paris que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de cultes plus anciens, rappelant nos origines immémoriales.

Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations.

Le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes.

Je demande pardon par avance à tous ceux que ma mort fera souffrir, et d’abord à ma femme, à mes enfants et petits-enfants, ainsi qu’à mes amis et fidèles. Mais, une fois estompé le choc de la douleur, je ne doute pas que les uns et les autres comprendront le sens de mon geste et transcenderont leur peine en fierté. Je souhaite que ceux-là se concertent pour durer. Ils trouveront dans mes écrits récents la préfiguration et l’explication de mon geste."

Dominique Venner (21 mai 2013)

Écrit par : Le Photon | jeudi, 23 mai 2013

Et voici ce que dit l'abbé Guillaume de Tanoüarn (à qui il avait dédié son "Coeur rebelle") sur le choix de N-D de Paris :

" [...] Dominique Venner a choisi l’autel de Notre-Dame pour cette décision. C’est sur l’autel qu’il a posé une dernière lettre. Vraiment je ne crois pas que, s’il a fait cela, c’est pour attirer l’attention, pour que Manuel Gaz vienne sur les lieux. Il n’avait que faire de ce genre de reconnaissance « médiatique ». Son acte n’est pas médiatique, il est symbolique. Quel symbole ? Celui de la Vierge Mère, celui de l’éternel féminin, lui qui, dans son dernier blog professe « respecter les femmes alors que l’islam ne les respecte pas ». Sans doute. Mais il ne faut pas oublier qu’outre sa culture païenne, Dominique Venner possédait une solide culture chrétienne, avant que son entrée en délicatesse avec une Église qu’il voyait comme absurdement pro-FLN ne l’ait détourné de Dieu. Je crois que ce suicide-avertissement, que Dominique a voulu comme une sorte d’analogie frappante avec le suicide de notre civilisation, était aussi, pour lui, la seule manière qu’il ait trouvé de passer par l’Église une dernière fois sans se renier. Une sorte de prière sans parole, pour ce coeur inassouvi jusqu’à la dernière seconde. Dieu ? C’était trop compliqué pour lui. Mais Marie… Une femme, capable – Dieu le sait – d’exaucer enfin le désir de perfection qui a été la grandeur et le drame de sa vie."

Écrit par : Le Photon | jeudi, 23 mai 2013

Dans le même billet que vous citez au début de votre texte, Venner écrit :

" Il faut bien voir qu’une France tombée au pouvoir des islamistes fait partie des probabilités. Depuis 40 ans, les politiciens et gouvernements de tous les partis (sauf le FN), ainsi que le patronat et l’Église, y ont travaillé activement, en accélérant par tous les moyens l’immigration afro-maghrébine. "

et plus loin :

"Les manifestants du 26 mai ne peuvent ignorer cette réalité. Leur combat ne peut se limiter au refus du mariage gay. Le « grand remplacement » de population de la France et de l’Europe, dénoncé par l’écrivain Renaud Camus, est un péril autrement catastrophique pour l’avenir."

Venner n'est peut-être pas un militant quelconque de l'extrême-droite française. Mais c'est bien un militant de l'extrême-droite.

Écrit par : Ighor | jeudi, 30 mai 2013

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