samedi, 11 septembre 2010
Pas d'étincelles pour le Coran
Au Pakistan, pays à majorité islamiste, un gouvernement laisse de grands propriétaires musulmans détourner des rivières en période d’inondation pour noyer sciemment des villages chrétiens et se débarrasser de leur population à bon compte. Le fait est relaté dans la presse sans déclencher outre mesure un tollé d’indignation parmi les bien-pensants occidentaux. Imaginez un peu un la chose dans l’autre sens…
Aux Etats-Unis, un pasteur intégriste promet de brûler le Coran pour l’anniversaire du 11 septembre. Avant même de passer à l’acte, il fait la une des journaux du monde entier. Même le président Obama s’émeut… Diable... Nous ne sommes plus au temps des autodafés, certes. Il est bon de rappeler toutefois que le Coran n’est qu’un livre, un assemblage de pages comme les tous les autres. Qui n’a de sacré que la subjectivité qu’on y projette ou non. Et qu’entre brûler un livre et noyer sciemment des populations rurales sans défense, il y a bien deux poids deux mesures. Deux poids deux mesures, qu’une certaine tolérance devenue imbécilité paraît ne plus mesurer quand elle crée un tel tintamarre pour si peu, et une telle omerta pour beaucoup. C’est triste.
Aux dernières nouvelles, il semble que Terry Jones, le pasteur en question, ait renoncé à faire avec le Coran de vraies étincelles : avec la presse lobotomisée du monde entier, ça aura suffisamment crépiter depuis trois jours. Much ado about nothing...
11:34 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : terry jones, coran, actualité, politique, religion, 11septembre, obama |
Commentaires
des sociétés qui brûlent des livres finissent par brûler des hommes...
Écrit par : la bacchantel | samedi, 11 septembre 2010
1933: cela avait commencé par un autodafé...
Écrit par : la bacchante | samedi, 11 septembre 2010
@ La Bachante :
1933, l'amalgame est rapide. Hitler, alors au pouvoir, faisait brûler des livres contemporains d'auteurs juifs, tous symboles de la modernité. Aujourd'hui, Terry Jones, un obscur pasteur intégriste fait un effet d'annonce et les médias en rajoutent. Quant au Coran, comme symbole de modernité, on fait mieux...
Il y a vingt trente ans, personne n'aurait pris ça au sérieux et même, ça aurait fait même rigoler tout le monde. UEn revanche, qu'un gouvernement laisse sciemment détourner plusieurs rivières en crue pour noyer des villages : l'affaire aurait eu du mal à être aussi facilement étouffée
Écrit par : solko | samedi, 11 septembre 2010
Pourquoi tenez-vous à mettre absolument en parallèle ces deux faits?
Écrit par : la bacchante | dimanche, 12 septembre 2010
@ La Bacchante : C'est en fait la couverture médiatique accordée à ces faits concernant tous deux l'Islam que je compare (ou plutôt un fait et un non fait puisqu'il n'y a pas eu "d'autodafé"...) C'est toujours très éclairant de comparer des couvertures médiatiques pour prendre conscience d'un climat idéologique. La mansuétude des occidentaux à l'égard de l'Islam, le peu de critiques à son égard me frappe, quand on apprend encore que le gouvernement algérien fait la chasse judiciaire aux non-jeûneurs à l'occasion de la fin du ramadan. S'il y a "islamophobie", je la trouve bien douce et fort compatissante...
Écrit par : solko | dimanche, 12 septembre 2010
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