Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 15 janvier 2010

Tout ça rime avec ...

De la politique, dans les sociétés actuelles, ne demeure plus que le caractère spectaculaire. Eclatante démonstration avec le coup d’éclat de Vincent Peillon hier, refusant in fine de participer au débat A vous de juger au nom, dit-il, de la « résistance ». Le sale gosse ne manque pas d’air.

En face, Marine Le Pen et l’art de la réplique vacharde, lorsqu’elle s’adresse à  Besson en lui rappelant qu’en l’absence de Peillon, il peut bien jouer « le rôle du socialiste et du responsable UMP. » Vieille partition, dans le registre  plus classique  du « je vous ai vu quelque part vous, c’était pas dans le café d’en face ? ». La fille à papa joue sur du velours.

Besson, justement, la mine compassée du pompier de service – ou du majordome, aussi pro dans une maison que dans  une autre : «Vous ne faites rien, moi j’agis ». Résistance d’un côté, peuple de l’autre : les grands mots sont lâchés, et ne veulent plus rien dire.

Et Arlette Chabot, dans le rôle de l’ouvreuse indignée, assurant le public que si, si tout avait été bien préparé et que la chaîne n’est en rien responsable de toute cette gabegie. Dans le public (c’est dommage) personne n’a les moyens de foutre le boxon en criant remboursez. On imagine les matons de France 2, dans le genre des vigiles de Carrefour.


Pas un pour racheter l’autre, donc,  dans ce vaudeville même pas indigne, carnaval juste ridicule, et qui n’abuse et ne fait marrer personne dans le pays. Car la triste logique de cette scène médiatique, c’est qu’une fois qu’on est monté dessus, on parle à sa hauteur, tout simplement. Susciter un peu d’espoir, un peu de ferveur, un peu de désir, alors que l’exercice de la parole est si contraint, c’est peine perdue. Pas une posture n’en peut racheter une autre. Parler ou ne pas parler, se montrer ou ne pas se montrer, cela revient au même. Lamentable Peillon, pitoyable Besson… Tout ça rime avec petits ...

Voilà qui laisse augurer de la qualité des débats lors des prochaines présidentielles : injures molles et slogans creux entre nains se faisant face, dans une partition à bout de souffle ; et on se demande bien qui trouvera les mots  pour réanimer le cadavre.

Pendant ce temps-là, la cohérence idéologique de chaque camp se délite. Il y avait naguère la tradition polémique pour lâcher un peu de lest dans ce jeu de dupes. Mais à force de tout légiférer, y compris la parole, la tradition polémique a été interdite de séjour. Même le fou du roi s’est embourgeoisé et la trique de Guignol bande irrémédiablement mou face à ces olibrius... Hier, un titre sur le journal local m'a bien fait marrer : L'épidémie de grippeH1N1 est terminée.  Tout citoyen, autrement dit, qui attrapera le virus devra-t-il être passé par les armes ?  C'est que dans le même temps, la campagne pour les régionales vient de commencer...

12:01 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, ump, parti socialiste, actualité, société | | |

Commentaires

Tableau de la veulerie la plus abjecte dressée de main de maitre, Solko...
Entre indignation et désespoir, rester debout face à ces cadavres en putréfaction, cadavres de la parole, cadavres de l'engagement, cadavres de l'honnêteté, cadavres de l'intelligence, cadavres achevés du spectacle dans sa phase la plus misérable.
je n'ai évidemment rien vu de leur affreuse comédie, d'où je suis, mais je les vois bien.
Il y a de l'espoir dans tout ça : Quand on touche le fond, reste plus qu'à pousser sur les jambes et à remonter...
Je termine sur une note rigolote, à profond de fond...Un prof aurait mis sur un bulletin scolaire trimestriel d'un de ses cancres en guise d'appréciation : A touché le fond mais continue néanmoins de creuser...
ça ressemble bien à ces trois guignols...

Écrit par : Bertrand | vendredi, 15 janvier 2010

Cher Solko,
La résistance, la résistance... Sur ces questions de "civilisation", comme dirait Sarkozy (hum,hum), nous savons bien que les socialistes ont depuis longtemps un problème, non d'identité, mais d'idéologie, ayant depuis les années 80 abdiqué devant toute interrogation sur l'altérité pour se vautrer dans la compassion veule et méprisante. Que n'ont-il pas digéré de leur propre histoire politique qui les rendent incapables d'afronter Besson et Marine Le Pen ? Si Besson est à ce point un parangon de la pensée politique qu'il faille le fuir comme la peste, alors oui, en 2012, nous n'aurons plus qu'à demander l'asile dans le trois pièces berlinois de Marie Ndiaye...

Écrit par : nauher | vendredi, 15 janvier 2010

Le pompon c'est la lettre de Patrick de Carolis, PDG de France Télévision à Martine Aubry. (rendue publique par Carolis)

Écrit par : Sophie | samedi, 16 janvier 2010

@ Sophie : Patrick de Carolis fait mine de s'étonner que Peillon ait demandé la démission de Chabot en disant ceci : "Un tel appel à la démission de responsables audiovisuels et de journalistes est je crois sans précédent depuis quelques dizaines d'années."
Il semble oublier que demander sur un ton outragé d'enfants de chœur la démission de quelqu'un est la technique préférée des bénis oui-oui du PS (à combien de ministres,préfets et - ce qui est encore plus drôle - de membres du PS - a-t-on fait le coup ?
Ces gens-là sont graves, surtout ces quadras montés dans l'avion à l'époque où il faisait mine d'aller quelque part, terriblement frustrés à présent, et qui, à force d'avoir caricaturé l'acte de résistance n'ont réellement plus rien à dire ...

Écrit par : solko | samedi, 16 janvier 2010

@ Nauher : Je me souviens sans cesse de ce climat délétère du second septennat de la Grenouille, avec les disparitions successives de Grossouvre et de Bérégovoy, l'instrumentalisation constante de Le Pen, les cohabitations avec Chirac et Balladur, les écoutes téléphoniques, le père Lang déclarant que le rap est une culture de son 500 m2 place des Vosges, la télé privatisée, la langue de bois généralisée...
C'est le berceau politique des quadras du PS actuel.
Et de Maastricht.

Ce qui doit expliquer bien des choses

Écrit par : solko | samedi, 16 janvier 2010

Cher Solko,
il est fort juste de rappeler le rôle déterminant du Florentin, déjà ministre sous la IVe République et qui s'empara en deux temps trois mouvements du Parti socialiste au congrès d'Épinay, ce qui n'aurait pas été un mince exploit si ce parti n'avait pas été in utero une coquille vide.

Écrit par : nauher | samedi, 16 janvier 2010

Les commentaires sont fermés.