jeudi, 14 janvier 2010
Les gens d'hier
Un blog – c’est Pascal Adam qui disait cela un jour – est une poubelle. Eh oui ! Des écrivains y balancent leurs passages supprimés. Ainsi, Bertrand Redonnet si j'en crois le titre de son billet d'hier : Beau regard – en tout cas très lucide – jeté sur les « gens d’hier », sur L’Exil des Mots…
06:22 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : theatrum mundi, bertrand redonnet, littérature |
Commentaires
Merci du lien, Solko, et de votre billet qui m'a fait lire un beau texte chez Bertrand.
Écrit par : Pascal Adam | jeudi, 14 janvier 2010
Merci Solko et Pascal...
Oui, je n'avais pas vu ça comme une poubelle, mais plutôt comme une seconde chance. Ce qui revient au même peut-être avec le développement du râble de lapin...
Pour tout dire, en entamant le 3ème chapitre de la deuxème partie,je me suis aperçu que j'avais laissé mes personnages en rade et que je parlais à leur place, que je disais ce que je voulais leur faire dire à eux, par le truchement d'une espèce de scénario et que, peut-être, ça n'était pas poli ni pour eux ni pour, un jour j'espère, le lecteur, lequel lirait sans doute à peu près ça sans que j'ai besoin de prendre le micro, ou alors, si j'ai besoin de prendre le micro, c'est que c'est raté.
Mais comme je ne voulais pas que ce début de texte finisse aux oubliettes complètes,je l'ai mis là.
Comme un musicien qui se serait étranglé avec un morceau de pain et qui aurait fait inscrire sur sa pierre tombale LA MI LA MI LA...(Je déconne...)
Écrit par : Bertrand | jeudi, 14 janvier 2010
Merci à LA MI Bertrand de parler de "seconde chance". Pour un texte qui est effectivement très beau, j'irai le lui dire.
Ravie d'entendre que, lecteurs, nous faisons les poubelles. Il n'y a pas de honte à cela. C'est le lot de tous les laissés-pour-compte de la planète et bientôt, à part la poignée de salopards...
Mais les poubelles de la littérature, c'est aller un peu vite en besogne, chez Solko en tout cas et quelques autres grands, jamais eu ce sentiment.
Mais si vous ne voulez plus qu'on vienne vous embêter avec nos compliments à la noix, faut le dire, chers amis...
Écrit par : Michèle | jeudi, 14 janvier 2010
@ Michèle. C'est vrai qu'il y a quelque chose de désobligeant dans ce mot "poubelle", et dans les commentaires suivant son billet, j'avais suggéré à Pascal le mot "corbeille", approuvé d'ailleurs fort joliment par Élisabeth Bart.
Une corbeille qui suggère la cueillette et donc le recueil...
J'évoquais aussi avec Zabou le terme si galvaudé de laboratoire. Ce qui est juste, c'est que l'écriture d'un blog est une activité qui se pratique de deux manières :
- à la fois pour elle-même, car tout blog a aussi, que son "taulier"(e) en soit conscient ou non, une sorte de ligne éditoriale
- il est aussi le signe d'une écriture qui se déroule soit en amont soit en aval de sa production presque quotidienne. En tout cas la coïncidence entre la remarque de Pascal et le billet de Bertrand m'ont paru significative de cela : ces deux blogs que je visite régulièrement et que je recommande à tous ne sont pas l'unique activité "littéraire" de leur principal rédacteur.
Quant à la place des commentaires, je ne crois pas qu'un blog puisque vivre longtemps sans aucun commentateur; pour moi, les commentateurs familiers de Solko sont en quelque sorte chez eux ici, comme je me sens en terre familière sur leurs pages. Pour faire des compliments ou autres. Dans le monde de merde où nous vivons, qui ira prétendre qu'un compliment sincère est incongru et ne lui fait pas plaisir ? Ou qu'une prise de bec argumentée n'a pas sa raison d'être ?
Écrit par : solko | jeudi, 14 janvier 2010
A mon tour, donc, merci... J'ai beaucoup aimé le billet de Bertrand, j'ai pu le dire là-bas...
Par contre Pascal Adam? Un blogue? Ah, ça se passe où?
Bonne soirée messieurs, et vous Michèle.
Écrit par : Tanguy | jeudi, 14 janvier 2010
Pour un auteur un blogue est peut-être le lieu où il recèle les "restes", les pensées qui demeurent en deçà ou en trop et qui ont aussi toute leur valeur. Un peu comme lorsque nous gravissons un chemin de montagne et que nous rejetons au passage pierres et cailloux qui tombent à côté et reforment à nouveau la montagne...(images qui sortent de la tête d'une dauphinoise!).
Je le verrais plutôt comme une table de travail où nous aurions accès à des tas de feuillets éparpillés qui se marient pas trop mal entre eux.
Et cette ligne éditoriale est très appréciable, sorte de carte d'identité, nous savons où nous mettons les pieds et avons plaisir à revenir, à être surpris aussi et à découvrir d'autres voix grâce au tissage de chacun, de ses liens de prédilection.
Merci pour ces textes.
Écrit par : Marie-Hélène | vendredi, 15 janvier 2010
"Je le verrais plutôt comme une table de travail où nous aurions accès à des tas de feuillets éparpillés qui se marient pas trop mal entre eux."
C'est, à mon sens, une vision très juste.
Un blog a une ligne éditoriale parce que l'auteur en porte une en lui, forcément, résultante de sa friction au monde. A moins qu'il ne soit multiple.
J'ai fait mienne la conception de François Bon : Un atelier avec entrée libre car le blog est aussi une gestation d'objets inachevés ou délaissés pour x raisons.
Pour ce texte précis, je n'ai pas trouvé désobligeant la métaphore "poubelle". On trouve dans les poubelles qui ne sont pas réservées aux ordures ménagères des choses intéressantes parfois. Toute une socilologie de quartier, même.
Merci à Tanguy et Pascal de s'être arrêtés un instant dans "mon atelier", donc.
(...) qui ira prétendre qu'un compliment sincère est incongru et ne lui fait pas plaisir ?
Bien sûr, Solko. Et vous avez pris soin de qualifier le compliment.
Car un compliment qui n'est pas sincère n'en est forcément pas un. Il y a là, presque, comme une sorte de tautologie.
J'ai moi-même critiqué le ton dythirambique de certains commentaires parce que nous savons très bien, tous ceux qui font acte d'écriture avec passion et qui soumettent cette écriture à un public, que rien n'est non perfectible.Et si l'écrivain, comme tout autre artiste ou artisan, n'écoutait que les compliments, il deviendrait vite un fat et un idiot engagé sur une fausse route.
C'est la raison pour laquelle je préférerais le terme de "contributions" à celui de "commentaires."
Ce qui n'enlève rien au bonheur de recevoir des compliments, si tant est qu'ils soient mérités.
Il y a dans le plaisir d'écrire, ce plaisir immense d'être lu. C'est même la priorité. C'est donc vrai que le commentaire laisse une visibilité de cette lecture, plus humaine, plus tendre, que les froides statistiques en coulisses.
Je suis bavard, mais bon...Il y a une analogie déroutante avec le fait de "chanter sur scène"...Je défie un artiste de pouvoir continuer son concert si, à la fin de chaque morceau, le public ne lui fait sentir son adhésion, sa présence, par ses applaudissements.
Amical salut toutes, tous.
Écrit par : Bertrand | vendredi, 15 janvier 2010
De toute façon, le contenu d'un blog, et c'est ce qui fait aussi son originalité par rapport à d'autres contenus sur tout autre support, existe sur la toile : en recherche, autrement dit, de communautés...
Écrit par : solko | vendredi, 15 janvier 2010
Les commentaires sont fermés.