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lundi, 08 juin 2009

Dany l'incolore

Dany le rouge, Dany le vert … La presse s’en donne à cœur joie. Dany le caméléon, devrait-on dire. François Bayrou a eu parfaitement raison de rappeler au pays entier ce livre puant de Cohn Bendit. Je dois dire que de voir la tronche sur la une des journaux de celui dont Guy Debord  parle (Le commencement d’une époque, 1969) comme de la « star au firmament nanterrois », « la vedette spectaculaire de mai» me débecte. Ce type me débecte. Je parle comme lui. Je parle comme ce « minable » » : Je me demande comment des gens peuvent voter pour des types comme Sarkozy ou comme lui, qui n’ont, pour le coup, pas de leçons de roublardise  à se donner l'un l'autre. Vous me direz que quand on prône l’abstention, on ferait mieux de fermer sa gueule. Peut-être. Sauf que je ne prône pas l’abstention, je ne sais plus pour qui voter. Pour un type comme celui-là ? mais quelle naïveté… Cela me rappelle les premiers déçus d’Obama, qui s’étonnent à présent de son discours du Caire, favorable au port du voile.

Ce que je retiens de cette élection, c’est que le taux de votants (60%) aux premières élections européennes organisées en France (1979) est en gros devenu, en trente ans, le nombre d’abstentionnistes (2009).

De quoi relativiser les victoires de messieurs les députés.

Et que l’alliance des libertaires et des libéraux qui vient de dévaster le monde ces trente dernières années a encore de beaux jours devant elle.

Je suis inquiet.

20:29 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : bayrou, cohn-bendit, guy debord, europe | | |

Commentaires

Pour le coup, là, je trouve que Bayrou a été le plus médiocre des deux et au vu des résultats, il doit s'en mordre les doigts.

Écrit par : Ambre | lundi, 08 juin 2009

Je ne dirai pas le plus "médiocre", mais le plus "inefficace", oui.
Cela dit, si tout cela est bien vrai, si une simple incartade à la télé vous fait perdre (ou gagner) mettons 5% des voix, alors il y a en effet de quoi être inquiet : il n'existe plus nulle part de vote de conviction; & triomphe alors le spectaculaire, la politique spectacle; le refuge est dès lors dans l'absention.

Écrit par : solko | lundi, 08 juin 2009

Vous êtes inquiet, vous n'êtes pas seul.
L'incartade à la télé, ce n'était pas qu'une incartade. C'était un coup d'essai pour les médias. Un calcul moraliste assez déplacé, qui a débordé, certes... Le passé de DCB il s'en assez expliqué. Bayrou n'a eu raison de rien du tout, il faisait son spectacle aussi.(chevalier blanc outragé contre agitateur vedette, skip contre mir couleurs) les années 70's étaient une période d'expérimentation, c'était hors sujet , ce rappel, ce rétropédalage ... hors sujet d'en débattre, par les temps qui courent. Et pourtant cela a pesé, c'est ça qui est laid.
Mais à part ça je ne sais pas pour qui voter, (entendez, je ne défends personne pas plus DCB que Bayrou), j'assiste comme beaucoup de gens à la déliquescence générale. Le spectacle oui, c'est ça. Je suis devant, et ça m'occupe l'esprit , pas plus qu'une emission sur cloclo, je zappe et puis j'oublie , c'est ça qui est grave. Cet ameublement lamentable de l'espace d'expression. Le cadre. plus rien n'est dans le message , tout est dans le traitement qu'on en fait (avec le second degré qui est passé dans le premier comme un divertissement, sauf qu'on ne peut plus en rire pareil, même le recul est exploité, re-digéré,tout se verrouille doucement)
tout passe par les médias. La télévision qui fait et défait les images (est ce nouveau ?), pas nouveau juste pire...
Le résultat de 30 ans de TF1...
Qui contrôle la télé ? Comment cadre t-on les images ?
Quel vocabulaire pour séduire ? Jusqu'où peut aller la décomplexion ? Je suis encore plus inquiète d'entendre x. Bertrand utiliser le vocabulaire psychiatrique pour déqualifier ses rivaux à la télévision et que cela passe complètement inaperçu... Mais cela est autre problème (dont nous pourrons profiter avec toute cette révolte impuissante qui est la nôtre). Refuge est un mot assez juste. Hélas.
Bonne journée quand même, (voici un autre jour ! il se lève ;-)

Écrit par : Frasby | mardi, 09 juin 2009

Complètement en phase avec ce que Frasby dit là.
En des temps reculés (et je suis poli) j'ai eu la malchance de côtoyer bien malgré moi deux politiques qui se dévoraient à la gorge en public et se tapaient sur le ventre en privé.
A vomir.
Tout ça n'est que théâtre misérable. Les loups d'une même meute ne se livrent jamais de mortel combat.
Tout ça est acquis depuis belle lurette.
Ce qui l'est moins, c'est la veule complicité du berger.

Écrit par : Bertrand | mardi, 09 juin 2009

Merci Solko pour votre réponse.
Je peux comprendre votre dégoût et ce que vous dites dans votre billet.
Mais pour avoir vécu les barricades, la Sorbonne en 68 je peux confirmer que ces années-là ont été le siège "d'expérimentations" de toutes sortes qui, avec le recul peuvent paraître choquantes.
Cordialement.

Écrit par : Ambre | mardi, 09 juin 2009

@ Frasby : C'est vrai que ces joutes spectaculaires sont de pures façades. DCB et FB ont beau se valoir et se taper dans le dos, je ne sais pas pourquoi j'éprouve une telle antipathie pour DCB. Démagogue et pas simplement agitateur. récupérateur. Magouilleur...
@ Bertrand : vous avez vraiment "l'esprit de fable". Compliment !
Bien sûr que nous sommes tous en phase : mais je retiens cette idée de "révolte impuissante, et la colère qui régulièrement me prend devant un tel spectacle. Ou la désolation. Tout ça passe, de toute façon.

Écrit par : solko | mardi, 09 juin 2009

@ Ambre : Vous ne pensez pas que toutes les générations ont eu leur moment "d'expérimentations"? J'ai connu les années soixante-dix, post-68 comme on disait... j'en garde le souvenir d'une époque un peu dingue, durant laquelle les gens du peuple ont commencé à se faire avoir par la grande distribution, les medias, la consommation, la pub. Quelque chose de mortifère et de giscardien qui tombait sur eux. Un temps où ça commençait à partir en couilles, passez-moi l'expression. Ce que j'ai aimé faire, à l'époque, c'est la route et rencontrer facilement des gens. Rêver aussi. Apprendre (c'était assez facile) J'étais évidement plus jeune qu'à présent Mais la révolution, dany... j'ai toujours trouvé que c'était du foutage de gueule, pour ma part. Le député européen en sauveur de la planète, ça fait marrer, non ?

Écrit par : solko | mardi, 09 juin 2009

Ce qui me pose question, c'est le temps que j'ai mis, moi, à conscientiser tout cela, alors même que "la lecture est toujours restée la base essentielle de tout ce que je faisais" ; je veux croire que cela déposait des strates pour plus tard, mais cela ne m'a pas donné de vision immédiate, ne m'a pas fait FAIRE.

Je pense au "Lyon légendaire & imaginaire" que vous avez publié à l'âge de 26 ans, Solko (les années de travail, la recherche, les lectures, le collectage, le tri, l'écriture) : tout est déjà là, avec un vrai regard. Un livre dense.

Je pense à un écrivain (né je suis sûre un livre à la main) qui a publié très jeune, et qui dit dans "Les Passions partagées" (lectures du monde 1973-1992) qu'il "n'a cessé de pratiquer l'exercice de la note, pour lui fondamental" et qu'il situe son livre "dans le faisceau de regards croisés de tous ses âges et de tous les âges du lecteur".

Qu'est-ce qui fait que certains savent se mettre d'emblée dans la saisie du monde.

Écrit par : Michèle Pambrun | mercredi, 10 juin 2009

J'aime beaucoup ce point de "saisie du monde", enfin cette dernière phrase de Michèle P., pourrait nous emmener très loin (dans des discussions magnifiques) j'approuve à 100% ce dernier commentaire (M.P merci!) car il s'y cache entre les lignes des questions essentielles toutes générations confondues. Et je ne pourrais rien ajouter qui enrichisse ce thème... Juste revenir peut être à cette façon que nous avons de regarder le monde d'une façon toujours culturelle (ou générationnelle) dirai-je. Si je mets grosso modo Dany le vert et Bayrou l'orange dans le même sac (politic show ,à tu à vous), c'est aussi parce que je n'ai connu Dany le rouge qu'à travers une légende (celle de mai 68 racontée aux adolescents dans des années où les adolescents se foutaient de tout) ... Ces mêmes adolescents devenus jeunes adultes vouaient un culte aux années fric (avec un fond d'idéal solidaire mêlé au chacun pour sa gueule, (le cynisme solidaire ? ;-) dans ce même temps aussi, la politique liftait ses troupes et lissait ses aspérités. (même LePen fît sauter son bandeau de pirate ;-) Les débats devenaient courtois à la tv, les fonds des journaux télévisés prirent une dominante bleue (entre ciel et bleu roi) et ils le sont restés (bleu UMP, le blues). (c'est un détail mais bon, le diable se cache dans les détails, n'est ce pas ?). La normalisation qui avait commencé j'imagine juste après 68, se glissait dans tous les combats (droite, gauche); et tout, en ce qui concerne la perception des "grandes idées" virait à la caricature, essayer d'ébaucher une critique de cela, c'était encore faire le terrain de la caricature. Nous nous retrouvions coincés dans une espèce de citoyenneté de pacotille, tout comme DEbord se retrouva coincé non pas par ses détracteurs même, mais par ceux qui le mirent sur un piédestal. Enfin, Debord eût tout de même ce temps de marge (celle qui tient la page) pour décrypter cette chose qui doucement s'installait... Cette chose dans laquelle nous sommes, et qui réduit tout nos débats, tout notre savoir, tous les combats à une espèce d'intelligence de pacotille.(quand intelligence il y a). Toute une génération aujourd'hui n'a presque pas de passé, ou disons s'est retrouvée juste spectatrice d'évènements émouvants, moulus, cadrés, prédigérés par les médias, alors j'envie assez cette époque d'experimentations brutes de 1966, 67, 68 peut-être un peu après. Mais je me demande ce qui est le plus triste aujourd'hui: avoir vécu une époque de mouvements désordonnés porteurs d'espoirs et d'experimentations dingues (avec ou sans pavés) puis avoir vu tout cela s'avachir - ou - bien être né dans l'avachi et ne pas parvenir à s'en faire une raison sans pour cela avoir un monde meilleur à proposer....

Écrit par : Frasby | mercredi, 10 juin 2009

Tout ça est fort bien "conscientisé."
A propos de Debord piégé par son piédestal, il en était certain depuis le début. Dans la véritable scission, 1972 :
" Plus notre théorie recevra d'audience plus elle deviendra obscure"...
J'ai cité de mémoire. On peut évidemment rectifier mais le message était bien celui-ci.
Un mot pour vous, cher Solko. Bien vu pour les années soixante-dix et ce que vous décrivez du début de la mortification avait été nommé par les derniers situs, fin des années soixante dix : Le retour de l'ennui.

Écrit par : Bertrand | mercredi, 10 juin 2009

Bonjour Solko,
Je ne suis pas d’accord avec vous concernant Cohn-Bendit, mais au-delà de cette remarque qui n’engage que vous et moi, le débat que vous avez suscité me semble vain. Dans un pays où les élections ne sont pas « techniquement » truquées comme en France, la seule chose importante est que tout le monde se déplace pour voter. Le reste n’est qu’illusion, car parmi ceux qui votent combien le font sur le programme du candidat, combien ont lu et compris le programme du candidat etc. ? De toute façon à chaque élection, le résultat représente la voix d’une majorité et qu’on en soit satisfait ou non, on se doit de l’accepter car personne ne détient la vérité, qui d’ailleurs n’existe pas !

Écrit par : Corboland78 | mercredi, 10 juin 2009

Le 22 mars 68, je n'oublierai jamais l'effervescence de ce jour-là. J'avais 22 ans. Nous étions mûs par une révolte spontanée contre la société en général. Nous étions contre tous les POUVOIRS.
Bien sûr, que de déceptions plus tard de voir se déliter cette révolution à laquelle nous croyions. Je me souviens de la grève générale qui s'en suivie, de la liesse, des transports en stop dans Paris, de la convivialité voire une certaine euphorie. Nous débattions de tout, partout.
Oui tout ce que je dis est bien futile pensez-vous, si je n'ai retenu que cela, mais l'essentiel est pour moi intraduisible et surtout je n'ai pas vos talents (Solko et les commentateurs) pour en parler.
Je ne déteste pas Dany le rouge.
Je ne renie jamais les moments intenses de ma vie, même si plus tard ils semblent dérisoires. D'ailleurs, ils ne l'étaient pas.

Parenthèse : j'aime beaucoup le Lyon que vous me faites découvrir.

Écrit par : Ambre | mercredi, 10 juin 2009

@ Michèle : Comme vous me conseillez de manière récurrente de visiter les carnets de JLK, je viens d'y séjourner un petit moment, en passant par chez Bertrand (des tours et des détours, ce soir) et je vous remercie de cette invitation.
Se mettre dans "la saisie du monde", je ne sais pas... Très jeune, je sais aussi que mon obsession était surtout de ne pas me faire trop saisir par lui. J'appartiens à une génération qui a été obsédée par la liberté et sa possible perte- nous avons vu naître, entre autres, cette toute-puissance des médias, terrible, ça !!! Et finalement la maturité me semble bien la conquête de cet espace intérieur où l'on sent, par moment, que les deux expériences se font concomittantes (saisir le monde, n'être pas trop saisi par lui). Sensation illusoire, sans doute, mais fortement nécessaire pour survivre dans le carcan (ou l'enfer) de la société actuelle.
Amicalement.

Écrit par : solko | mercredi, 10 juin 2009

@ Frasby : Oui, nous regardons le monde de façon générationnelle parce que, depuis les romantiques, nous somme splongés dans la ruse d'une société qui pense le monde comme ça. Et le phénomène s'est accentué depuis l'après guerre et l'appartion de la télé. J'ai connu, savez-vous, des gens qui considéraient la télé comme on considère son frigo : ce truc là me sert à garder des aliments au frais, et cet autre truc à me divertir de temps en temps, point barre. C'était avant que la télé fasse des petits... Les putains d'enfants de ce salaud d'Arthur. La génération sans passé, je la connais bien, cela fait un certain nombre d'années que j'essaie (et parfois m'épuise) à lui rappeler qu'elle en a un. Notez au passage que c'est surtout une génération sans langue, qui a du mal à lire les auteurs du passé - du passé, celui qui se peut compter en siècles. Et qu'en effet, une sorte de salut vient de cette capacité à s'exiler dans cette littérature-là, plutôt que de stupidement se fondre dans l'avachi contemporain.
Merci de votre longue note qui suscitera sans doute des proglongemnts par ailleurs ou autrement. Amicalement.

Écrit par : solko | mercredi, 10 juin 2009

@ Bertrand :
Oui le retour de l'ennui, mais sous un jour nouveau et que peu de gens avaient prédit : celui du divertissement. "La pêche aux moules" de Jacques Martin, les oeuvres complètes de Dalida, et l'épopée télévisée de "on a marché sur la lune pour de vrai".
(prélude à d'autres dont nous pourrions sans fin raconter l'interminable sage...)
Amicalement

Écrit par : solko | mercredi, 10 juin 2009

@ Corboland : Je ne comprends pas très bien ce que vous me dites : vous semblez souhaiter qu'un maximum de gens votent tout en disant qu'un maximum de gens n'ont pas compris le programme des candidats (ce qui est sans doute vrai) ...
Perpective pour le moins effrayante, non ?

Écrit par : solko | mercredi, 10 juin 2009

@ Ambre :
Etait-ce le 22 mars en lui-même ou le fait d'avoir vingt deux ans ce 22 mars dont vous parlez ? Mais je vous taquine. Et je ne pense pas que ce que vous dites soit futile, du tout. Ni qu'il soit bon de renier les moments intenses de sa vie. J'étais plus jeune que vous en 68 et la grève générale, je ne l'ai pas vécue. J'ai vu des gens la vivre, ce qui est différent. Ce que je conteste en DCB, c'est sa capacité à incarner cet "héritage" (j'hésite à employer ce mot-là) , à demeurer le porte-drapeau médiatique de ce mouvement. Cela, c'est une gigantesque imposture à mes yeux.
Mais bien sûr que l'intensité du moment, chacun de ceux qui l'ont vécu le porte en soi. C'est même une part intense de vécu qui appartient en propre, justement, à chacun.
Quant au Lyon que vous découvrez, je suis content qu'il vous plaise. A bientôt.

Écrit par : solko | mercredi, 10 juin 2009

Merci à vous Solko pour votre réponse attentive, j'adore ! nous avons les questions, (ma note était une longue question), vous avez des réponses, comme ce début de phrase (je cite) "depuis les romantiques"... Vous me faites rêver... Mon guy aurait aimé ce... (je cite) " plongés dans la ruse d'une société qui pense le monde comme ça".
Vous voulez dire depuis que L'hypérion de Hölderlin a été racheté par les enfants de l'Hyper-rion de ce salaud D'Urthra et autres Gouybes (en charmillon) plus rien n'est comme avant... ? Quand vous parlez d'auteurs du passé vous parlez de Dilane Piclyou ? Jean D'Ronmesso ? ou d'Hiréclate et de Vriglie ? Vous me rappelez soudain douloureusement que je n'ai toujours pas lu Hirne Bauder (Shame on me !)
Je compte sur vous pour me frictionner la mémoire, vous y parvenez déjà bien... En attendant ici ou là les prolongements. (les proglongmnts drapon !). Ici ou ailleurs. bien volontiers ... Le thème est passionnant.
Nobne roisée à vuso !

Écrit par : Frasby | jeudi, 11 juin 2009

@ Frasby
C'est un régal de vous lire et DCB aura au moins servi à ce que s'écrivent ces choses passionnantes sous la plume des uns et des autres. J'aime beaucoup votre analyse de cette période qui se polissait (la dominante bleue des fonds aux JT, entre ciel et bleu roi). J'aime votre ton et votre constante hauteur de vue. Mais fi des compliments réciproques (moi vous savez je n'invente jamais rien, je recycle ou carrément pille, il faut bien que serve tout ce qu'on lit) ; nous nous sommes promis de bonnes parties de rigolade, si d'aventure...

Écrit par : Michèle | jeudi, 11 juin 2009

@ Frasby (re)
Je n'avais pas lu votre note en charmillon. Hirne Bauder vous le lirez dans dix ans et nous le commenterez en lonmilchar.
Buona notte emplie de rêves bleus

Écrit par : Michèle | jeudi, 11 juin 2009

@Michèle : Merci ...ce n'est pas pour sortir la brosse à reluire mais votre commentaire est un régal aussi (je vous l'ai déjà dit), je ne saurais vous expliquer l'effet qu'il me fait, comme si vous posiez une seconde le doigt sur un thème essentiel, quelquechose d'extrêmement délicat (comme si cette seconde là, pouvait faire son chemin longtemps après) même hors du blog, capot d'ordinateur fermé (c'est la nuit, suis je claire ? ;-)
Hauteur de vue je ne sais pas... C'est une myopie plutôt, à force d'observer les détails par exemple j'ai perdu le sens de l'Histoire (la grande), (heureusement notre ami Solko veille au grain)... On a aussi trouvé un mot superbe on dit "atypique" quand les trucs ou les gens ne s'équalisent pas d'eux mêmes. Un mot qui permet l'équalisation de tout en flat , allez hop ! Debord, atypique ! DCB, Melenchon, Francis Lalanne tous atypiques, (evidemment Michèle P. atypique ! ambre, Solko, atypiques !) dans le même sac que Bayrou dont j'ai entendu dire à la radio qu'il avait fait une campagne "atypique". (il faut oser! et nous on gobe). Je trouve qu'il est interessant de regarder dans quel langage on immerge les gens. les mots à la mode qui se répandent par un mimétisme. Mais je m'égare (enfin pas tant)... C'est votre idée de pillage qui m'a fait penser au langage (et réciproquement), mimer est ce piller ?...
Je partage complètement cette idée qu'on n'invente rien. mais il y a Pillage et pillage (toto vous le dit). Il faut piller je suis d'accord ! mais avec sa petite sauce maison, ses petits filtres persos, ses alambiques à soi. Piller avec Amour. Sinon piller tout court nous feraient apôtres du recyclage décomplexé (du pillage veule donc!) auquel nous assistons dans à peu près tous les domaines et qui nous met en désolation. Piller sans spolier. Tout un art que vous connaissez bien je crois... (oui encore des fleurs, des feuilles et puis des branches...Rien que pour vous Michèle, si d'aventure...)

Écrit par : Frasby | jeudi, 11 juin 2009

@Solko:
Bonsoir,
"Notez au passage que c'est surtout une génération sans langue, qui a du mal à lire les auteurs du passé - du passé, celui qui se peut compter en siècles. Et qu'en effet, une sorte de salut vient de cette capacité à s'exiler dans cette littérature-là, plutôt que de stupidement se fondre dans l'avachi contemporain."

Oui un problème de langue. Et donc un problème d'éducation.

(en tout cas l'exil chez votre ami Henri Béraud fut puissant et consolant, merci)

Écrit par : tanguy | jeudi, 11 juin 2009

DCB n'est qu'un individu... L'élection de dimanche dernier ne visait pas à soutenir ou rejeter sa personne et son passé, mais à faire entendre une sensibilité politique.

Je ne vous comprends pas bien lorsque vous dénoncez les ravages causés sur le monde par une "alliance des libéraux et des libertaires"... Quel monde? quels libéraux? quels libertaires?
Le monde n'est-il pas pour chacun "dévasté" d'une certaine manière par la génération qui lui succède? Pensez vous vraiment que toutes les tendances politiques se valent?

Peut-être qu'aucun parti ne coïncide parfaitement avec notre désir, mais certains s'opposent nettement à nos valeurs.

Écrit par : holden | samedi, 13 juin 2009

@ Holden
La morale (au sens noble, au sens humaniste du terme), celle qui peut fixer des lignes de conduite individuelles comme des lignes de conduite politiques, a deux "ennemis" : le marché, qui pour se perpétuer a besoin de ne rencontrer aucun obstacle; et cette idéologie libertaire qui au fond a parié sur les droits et les désirs de l'individu plutôt que sur ceux de la personne, idéologie dont DCB est l'emblême médiatique depuis 68.
"le monde", évidemment, c'est comme midi, chacun le voit à sa porte. Il n'empêche. L'alliance plus ou moins implicite des libéraux qui cherchent à créer des marchés et des libertaires qui visent à décomplexer les individus coute que coute a brisé une certaine continuité historique, culturelle, politique, intellectuelle, depuis une trentaine d'année. Provoquant au passage, un certain nombre de dégats écologiques mais, plus important, un certain nombre de dégats humains. Impossible de développer ici davantage. Un essayiste, Jean Claude Michea, a beaucoup analysé la question dans un livre qui s'appelle "L'enseignement de l'Ignorance" ou un autre "Orwell, anarchiste tory".
Cordialement.

Écrit par : solko | samedi, 13 juin 2009

Et, peut-être plus encore que Michéa lui-même, il faut lire les essais de Christopher Lasch dont il s’est fait l’ardent promoteur en France : ‘La Culture du Narcissisme’ et ‘La Trahison des élites’ (tous deux disponibles en édition de poche, dans la collection Champs/Flammarion).

Écrit par : Improbable | dimanche, 21 juin 2009

@ Improbable : AInsi que "Le seul et vrai paradis" et plus récemment "Le moi assiegé". Merci de votre passage, ami ardent d'Yves Bonnefoy. J'encourage tous ceux qui passent par ici à suivre le lien dans le carré du dessus et visiter votre blog

Écrit par : solko | dimanche, 21 juin 2009

Vous êtes bien aimable ; cela dit, je préfère prévenir ceux qui iraient le visiter depuis cette page que le contenu de mon blog est bien éloigné de ce dont il est question ici.

Écrit par : Improbable | dimanche, 21 juin 2009

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