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mardi, 17 mars 2009

L'ordre de la décadence

On m'avait parlé de civilisations décadentes, d'empires effondrés, de nations déchues. Je ne me figurais pas comment de tels cataclysmes pouvaient surprendre et renverser des populations entières. Des années d'enseignement m'auront appris à isoler le processus de la décadence. Le processus de la décadence n'est pas un processus violent. Au contraire. Il s'opère en douceur, d'une génération à l'autre, aussi doucement  que le principe qui fait par exemple qu'avec la complicité démagogique des élites, on passe  (en termes de figures professorales de référence qui font autorité) de Jacqueline de Romilly à François Bégaudeau. C'est un exemple si parlant. Il m'a fallu du temps pour comprendre que la décadence est un phénomène collectivement consenti, et comme institutionnalisé, dans les alcôves des familles comme dans les cabinets ministériels.  Processus entrepris, donc, avec la complicité lasse de tous, hommes, femmes, enfants. Masses. Je prends un exemple : Bashung est mort. Soit. Treize ou seize pages dans Libé, m'a t-on dit. Je ne lis plus ce torchon depuis longtemps... Combien pour Gracq, il y a peu ? Un rocker a fait une œuvre, quand un écrivain n'a presque rien fait. Tel est le monde à la morte culture où nous consommons  des choses sans intéret ni pérennité, pétrifiés dans notre propre idiotie, tous témoins du processus de la décadence qui alimente nos caisses à tous, parfois horrifiés, la plupart du temps engourdis, et trop, finalement, consentants.

Qui aura la vigueur - non pas de dire, c'est très facile de dire - mais de faire en sorte que dans les lycées de France, les portables, les baladeurs soient interdits, des espaces de lecture et de concentration intellectuels soient recréés, des tenues décentes - pour filles comme pour garçons, - soient éxigées, le tout sous peine d'exclusion immédiate... Qui ? Personne ne le fera, car la décadence est notre œuvre collective, nous en sommes fiers, parents, profs, syndicats, institutions... Tous ensemble, tous ensemble, comme ils chanteront encore jeudi prochain, en défilant sous des ballons et en parodiant des chansons de colonies de vacances... La décadence ne connaissant nulle limite, pas même celles de la manifestation, pas même celles de sa contestation...

 

 

21:27 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : littérature, décadence, éducation, politique, société, actualité | | |

Commentaires

Les romains ne sont plus mais la décadence est revenue. C'est le signe de la fin d'un temps.

Votre description de "la décadence est un phénomène collectivement consenti, et comme institutionnalisé,.." est très réaliste et cela me donne un sentiment de grande impuissance.

Écrit par : La Zélie | mardi, 17 mars 2009

A Cuba les écoliers et lycéens sont en uniforme et sortent de l'école en rang.
Les panneaux sur les routes parlent de sacrifice, de devoir moral et d'héroïsme.
Finalement une bonne dictature...
Le problème c'est que les cubains rêvent d'être comme nous.
C'est peut-être la racine du mal, avoir imposé sur le plan mondial l'idéologie d'un monde enviable, qui est celui de la consommation, le nôtre.

Écrit par : Rosa | mardi, 17 mars 2009

Vous êtes dur avec les manifestants, mais sur la forme (liée au fond je sais bien) je suis d'accord. Pourquoi ne pas dire du Beckett, du Kafka, du T.S. Eliot ou du Blanchot, au micro ?

Pour Gracq, c'eût été bien de créer une "maison d'écrivain" à Saint-Florent-le-Vieil, dans cette maison où il avait passé sa vie.

Pour Bashung, il faut avoir écouté -vraiment écouté- son dernier CD "Bleu pétrole".

Pour les lycées de France, je trouve le mot de décadence sans doute légitime quand on y est prof (autorisé, le mot de prof ?). Parce que ce sont les profs qui "s'y collent".

Avez-vous lu "Conversations sur la langue française" de Pierre Encrevé, (linguiste, directeur d'études à l'EHESS) et Michel Braudeau (écrivain, rédacteur en chef de La NRF), chez Gallimard, 2007 :
passionnant et édifiant lorsqu'ils évoquent les compétences linguistiques des jeunes gens en s'appuyant sur l'exemple de ceux qui jouent dans "L'Esquive" d'Abdellatif Kechiche.

C'est pourquoi je pense que recréer des espaces de lecture et de discussions autour d'oeuvres de l'esprit, serait un moyen formidable de redonner toute son importance à la pensée et je suis persuadée que ce serait très suivi par les lycéens.

Écrit par : michèle pambrun | mercredi, 18 mars 2009

@Michèle:
Très vite, je manque de sommeil, le désastre est déjà bien entamé au collège, attaquer le problème par le lycée est voué à l'échec. Et avant le collège il y a le primaire, où tout se joue sans doute...

@Solko:
Même si j'aime beaucoup Bashung (sans l'avoir loin de là toujours aimé!) et beaucoup son dernier album, consacrer 10 pages à sa mort est d'une sottise et d'une indécence rares.

Et on ne parle même pas du contenu des 10 pages. Il vaut mieux que Gracq n'en ait pas eu tant au fond...

Je reviendrai avec plus de temps dans la semaine. Mes excuses pour cette irruption sauvage.

Écrit par : tanguy | mercredi, 18 mars 2009

Tanguy a raison, commencer par le primaire mais pas seulement à l'école !
Il se trouve que j'ai été "requisitionnée" par un ami pour la préselection d'un prix de littérature jeunesse et qui plus est pour une tranche d'âge dont j'ignore tout : les 8/12 ans.
J'ai jeté l'éponge.
affligée par les livres proposés (il s'agit de lecture loisir).
On balance aux enfants des livres qui parlent de tous les problèmes de société, de psychologie... Trois romans sur des enfants juifs pendant l'occupation, dont un sous Anne Franck.

Pas de sentiments ni d'aventure... Rien qui fasse rêvé.
C'est vrai que je n'en ai lu que la moitié...

La littérature jeunesse, on n'en parle jamais mais quel enjeu pourtant.

Je ferai un jour une note à ce sujet car c'est grave.

Écrit par : Rosa | mercredi, 18 mars 2009

Comme j’aurais voulu que vous n’eussiez point raison ! Mais hélas vous avez raison. Et à chaque fois que je m’insurge contre cette décadence je me fais passer pour un réactionnaire conservateur.
Une société de consommation, c’est bien cela. Il suffit de voir comment les étrangers eux-mêmes réagissent. Autrefois, les pays extérieurs essayaient se s’imprégner de notre culture, qu’ils admiraient. Voyez la classe moyenne libanaise, voyez des personnes comme Senghor. Certes, il y avait la-dedans l’admiration béate et un peu ridicule du colonisé envers le colonisateur, mais en tout cas il y avait assurément un grand respect pour notre culture dont il importait de s’imprégner. Aujourd’hui, comme disait Jalel el Garbi sur son site, les étrangers ne viennent plus pour suivre des cours à la Sorbonne, mais pour consommer. On ne peut pas les en blâmer puisqu’ils ne font que nous imiter.

Quant aux pages culturelles des journaux, il suffit de voir ce que l’on retrouve la-dedans pour comprendre : on ne parle que d’actrices de cinéma, de chanteuses américaines ou de vedettes de la télévision. Et encore, ce n’est même pas pour se pencher sur leur art mais plutôt sur leur vie sentimentale agitée. Je trouve choquant qu’on puisse mettre sur le même pied une nouvelle traduction de Montaigne et le troisième divorce de je ne sais quelle actrice. Mais au fait, fallait-il traduire Montaigne ? C’est encore une autre question

Écrit par : Feuilly | mercredi, 18 mars 2009

Tanguy, il n'est à mon avis jamais trop tard pour des contenus dignes et des attentes positives et exigeantes à l'égard des jeunes gens. Mais bien sûr que cela commence le plus tôt possible et comme le dit Rosa, pas seulement à l'école. C'est une question politique, de choix de société : choix d'éducation et de répartition des richesses matérielles et immatérielles. C'est un peu lapidaire comme formulation et c'est facile les "il faut, ya qu'à". Mais c'est bien d'options philosophique et politique qu'il s'agit.

Écrit par : michèle pambrun | mercredi, 18 mars 2009

Moi qui suis un pessimiste un peu désabusé des hommes ( des femmes ça viendra), je vous invite quand même à un certain optimisme.
Solko dit là une chose fort juste : la décadence est une complicité. Elle se fomente, elle trouve ses adpetes, elle se construit...Pourquoi ?
Vous êtes-vous, un jour, à une époque, retrouvé marginalisé, en dehors, sous les ponts, les uns et les autres ? Se laisser glisser, lentement, sur la pente qui mène au ruisseau, c'est d'une facilité, d'une jouissance même, rien à faire, rien à dire...Laisser faire le poids de l'inertie vous tirer vers le bas. C'est ça, la décadence, reproduite au niveau sociétal..
Je disais optimisme parce que la décadence à ceci d'inéluctable qu'elle est l'antichambre d'un monde nouveau. Arrive un moment, quand on on est au fond, qu'il n'y a plus qu'une solution : pousser sur ses pieds pour remonter ou crever !
La décadence est, par définition, quelque chose que le temps lilmite.
Sans la décadence des légions romaines offertes aux "barbares", puis la décacence du pouvoir et de l'Empire et de la société toute entière, point de Francs, de Huns, de Goths et autres cavaliers venus de l'est pour construire un nouveau monde (mis à genoux par les tartuffes chrétiens, hélas)
Non, ne me dîtes pas que le Moyen-âge fut décadent par rapport à l'époque gallo-romaine !
Sans la lente détérioration de la royauté, sa décadence de meours et de légitimité, point de 89 non plus ! 93, plus excatement...
Donc, optimisme. Des hommes nouveaux viendront. A leur heure et toute cette éducation qu'il faudrait faire en amont, c'est de la bouillie pour les minous, du replâtrage de couloir ministériel...
On ne construit pas d'oasis resplendissantes au milieu d'un champ de merde !
Cordialement

Écrit par : Bertrand.redonnet | mercredi, 18 mars 2009

J'ajoute : Souvenez de Ségolène Royal, cette dame qui ne brille ni par l'esprit ni par quoi que ce soit, aux prises avec ce douloureux dilemne à l'école :

Entre le string et le voile, que faire ?

Le dilemne était à la hauteur des intelligences et des projets politiques...

Écrit par : Bertrand redonnet | mercredi, 18 mars 2009

J'aime bien la formule de Bertrand "entre le string et le voile"
C'est à dire entre le conservatisme réac et la modernité mercantile...
entre la peste et le choléra...
j'essaie souvent de voir les panneaux publicitaires sur mes trajets de bus qui exposent fesses et string avec les yeux des musulmans : pas étonnant qu'ils se radicalisent !
Après tout ils ont sur ces questions de moeurs des idées assez proches de celles de mes parents.
idées qui ont conduit à 68.

j'ai heureusement atteint l'âge (même année de naissance que Bashung !)
où on se détache vraiment de toutes ces questions.
Je laisse l'indignation aux jeunes car à qui ou à quoi servirait cette indignation ?

Dernière remarque pour Bertrand : moi je suis pessimiste pour les femmes.

Depuis 30 ans justement on ne s'est pas assez occupé des conséquences que la promotion des filles ont eu sur le mental des garçons.

Écrit par : Rosa | mercredi, 18 mars 2009

être décadent, c'est aussi accepter ça sans broncher :

http://lexildesmots.hautetfort.com/archive/2009/03/18/le-sacerdoce-du-crime.html

Cordialement

Écrit par : Bertrand Redonnet | mercredi, 18 mars 2009

Tant pis !
si décadente je suis décadente je reste....
Je ne vais pas me pourrir les dernières années qu'il me reste !!!!
et pour quoi ?
Avec ou sans moi le monde s'écroulera de toutes façons.

Écrit par : Rosa | mercredi, 18 mars 2009

Il est difficile tout de même de s'en référer à libé pour comparer des hommages qui ne se comparent pas. Cela fait des lustres que je ne lis plus libé, parce que l'hommage à Gracq ou l'hommage à Bashung (dont j'ai survolé 3 lignes Bien d'accord avec Tanguy) auraient encore été trop "vendeurs" à mon goût... Et que je ne place pas vraiment la décadence à ces endroits là. Comparer Bashung à Gracq je trouve que c'est un peu comme un malentendu... (Une fois n'est pas coutume, Solko, je ne suis pas d'accord avec vous) parce qu'on fera toujours plus d'hommage à Cloclo et à Picouly qu'à Gracq et à Bashung, que libé en décide ou non.Quelqu'un comme Gerard Manset qui a collaboré à "bleu petrole" le dernier album de Bashung a justement quelquechose de Gracq dans ses exigences drastiques avec les maisons de disques et le merchandising comme on dit , comme Gracq avec Corti, ces deux là ( ces trois, j'inclus Bashung sans fanatisme) ne se laissaient pas manger par les obligations de "vente , ciblage ou autres. Pour Bashung , je vous invite comme Tanguy à bien écouter "bleu pétrole" et surtout pour l'exigence musicale, orchestrale surtout écouter: "L'imprudence" ... Par ailleurs, je ne crois pas non plus que les "balladeurs" soient le symptôme le plus grave de la décadence, Tout l'environnement sonore qui vous est imposé tout le temps et partout dans les villes est bien pire, pire parce qu' indolore... Pire parce qu'il vous laisse croire que tout cela ne vous atteint pas. Tous ces sons, toujours et partout qu'on vous met dans la tête, à tel point que vous avez fini par ne plus les entendre), à tel point que vous pensez échapper à la malédiction parce qu'aucun fil ne pend de vos oreilles ? Tous ces sons s'avèrent bien pire, et ces fils, qui ne pendent pas de vos oreilles on vous les enroule dans le cerveau à l'insu de votre plein gré , jusqu'à la surdité... du moins, la surdité de ce qui vous environne. Vous avez beau fermer le circuit de votre écoute, ces sons rentrent quand même... Subjectivement, (sorry pour les digressions) exemples en vrac:= La décadence, pour moi, c'est Benoit XVI et sa moralité qui ne manque pas de morgue, la décadence c'est HADOPI qui nous claquera tous le beignet sans tarder et fera à la blogosphère ce qu'on a fait aux radios libres... (je vous explique pas, il suffit d'écouter les radios libres aujourd'hui, il semble que tout le monde s'en contente), c'est le zapping de l'information, la fabrique de la nostalgie, l'expo des situationnistes à Beaubourg etc etc ...la décadence n'est pas une histoire de fringue ou de i. pod à interdire ou pas. Peut être mon désaccord vient -il du fait que j'ai passé ma scolarité entière dans des institutions qui interdisaient TOUT (ah ! si elles avaient pu interdire la jeunesse !) le blue jean, le rock, Henry miller ! passaient pour le mal absolu, et cela en 1980! alors le mot "decent" il me glace. Sitôt qu'on naît humain, je crois que la décence ça n'existe pas, (avec ou sans I.pod) on fait ce qu'on peut, en fait ;-)

Écrit par : frasby | mercredi, 18 mars 2009

Intéressantes, ces multiples réactions. Et variées. Je reviens assez tard et vais prendre le temps de répondre à toutes.

@ Zélie : Je partage ce sentiment d'impuissance qui est celui que vous ressentez. Je le déplore; et aussi bon an mal an, je m'en accommode.

@ Rosa : Il n'est pas question de schématiser à ce point (Cuba). Mais de fait, dans la plupart des établissements scolaires, le laxisme des adultes, leurs complaisance l'égard de la "jeunesse" atteint des sommets de ridicule et de faiblesse. Le problème, ce n'est pas les jeunes. C'est les adultes qui se croient encore des "jeunes". J'ai mille exemples à citer. Parler d'encadrement et d'autorité, ce n'est pas parler de dictature. Je crois qu'il y a un léger malentendu.

Écrit par : solko | mercredi, 18 mars 2009

Ce ne sont pas des chansons de colonie de vacances mais des remakes de Joe Dassin. Il faudrait voir à vous tenir au courant des tubes pour manifestations professorales.

Écrit par : Porky | mercredi, 18 mars 2009

@ Michèle : Non, je ne suis pas dur avec les manifestants. C'est hélas la triste réalité. On défile un après midi sous des ballons en chantant des chansons de potaches et on s'étonne, le soir, que le gouvernement soit encore debout. Le lendemain, on se réconforte en regardant des photos de soi au milieu du cortège. C'est pitié, de voir cela. Cela fait longtemps que je ne défile plus. Entre nous, je ne crois pas que Beckett apprécierait( non plus ce genre de cortèges...

Écrit par : solko | mercredi, 18 mars 2009

@ Rosa (2) : entièrement d'accord sur ce que tu dis de la littérature de jeunesse. Il faut leur faire relire Stevenson (n'est-ce pas Tanguy ?)

Écrit par : solko | mercredi, 18 mars 2009

@ Feuilly : En effet, à quoi bon déranger Montaigne ? Je crois que les gens qui n'ont jamais corrigé de copies, jamais fait de cours dans les conditions actuelles - à quelque niveau que ce soit - ne comprennent tout simplement pas ce dont nous parlons. L'un des symptomes de la décadence, c'est qu'elle est aussi, d'une certaine façon, invisible. Le constat que vous faites, de nombreux étudiants étrangers de Lyon II me l'ont dit. Les français ne savent plus parler leur propre langue. D'Europe de l'est, d'Amérique du Sud, d'Afrique, du Proche Orient, les étudiants venus d'ailleurs que j'ai pu avoir faisaient tous le même constat : la culture française qui a rayonné sur le monde est morte. Notez bien qu'en parlant de décadence, je ne parlais pas du déclin français, qui est aussi un sujet douloureux, mais de quelque chose de bien plus général. C''est l'OCDE (organisation du commerce et du développement) qui gère l'éducation des gens dans 34 pays du monde (dont la Chine....)

Écrit par : solko | mercredi, 18 mars 2009

@ Bertrand : Je ne sais pas si la question est d'être optimiste ou pessimiste. Nous sommes devant un fait. La grande différence entre les décadences du passé, de celle des romains celle des aztèques ou celle du moyen age, c'est l'état dans lequel lesdites civilisations avaient laissé la planète.
Pour ma part, j'ai été un jour marginalisé, oui. La question n'est pas là. Le problème, c'est lorsque les gens aux affaires, (pas les exclus), se laissent aller aussi. Non seulement ils vont eux-mêmes au ruisseau, mais ils entrainent les autres. Et je parle aussi bien des gens qui sont aux affaires économiques, politiques, culturelles...
Vous dites que de nouveaux hommes viendront ... De la planète Mars ? Il y en a déjà presque 7 milliards sur la planète... (je compte les femmes, qui sont des hommes aussi )

Écrit par : solko | mercredi, 18 mars 2009

@ Bertand (bis) A propos du pape, je sais que ce que je vais dire va vous choquer, mais il est parfaitement dans son rôle en disant cela et je ne le vois pas recommander le préservatif sans déroger à sa fonction . Les gens qui s'attaquent à lui font fausse route et lui accordent une importance (et une fonction) qu'il na pas: il faut développer des politiques sanitaires en Afrique, s'attaquer aux dirigeants africains, dénoncer la corruption de la plupart de leurs gouvernements, l'hypocrisie des dirigeants politique soccidentaux, ne pas oublier au passage de critiquer les chefs mulsumans, et surtout ne pas attendre d'un théologien, de quelque bord qu'il soit, qu'il tienne des discours sanitaires ou sociaux.

Écrit par : solko | mercredi, 18 mars 2009

@ Frasby : Vous savez tout le respect que je porte à Barbara : je n'irai cependant pas jusqu'à dire que sur elle repose une civilisation. C'est une bonne chanteuse, point barre. Et si bon soit Bashung (je ne le connais pas, je vous fais confiance), je ne crois pas non plus qu'il soit indispensable à la civilisation. C'était un bon chanteur, point barre. La glorification généralisée des chanteurs date en gros des années 80. Je suis d'une génération qui faisait, par exemple, la différence entre Brel, Brassens, Ferré d'un côté, et Char, Camus et Louis Guilloux (c'est qui çui-là) de l'autre. Un jour, les journalistes ont cessé de demander à des écrivains ce qu'ils pensaient de la question au Proche Orient, par exemple, et ils ont posé la question à des chanteurs, type Balavoine, voyez. Cela s'est passé dans les années 80, environ. Tout ça pour dire que mon appréciation ( ou la votre)de Bashung ou de Barbara ou de Balavoine (que des B...) n'est pas la question que j'abordais, mais le rôle qu'on leur fait jouer dans la société. Et qui est à mes yeux dément.
L'environnement sonore urbain est ce qu'il est. Je dis qu'il ne doit pas être toléré dans les lycées. Pourquoi ? Parce qu'il bouzille littéralement la capacité de concentration d'un gamin de quinze à vingt ans. Tout simplement. Ce n'est pas un avis avec lequel je (vous) peux (pouvez) être d'accord ou non, c'est un fait, un diagnostic. Là encore, vous ne tenez pas compte dans la réponse que vous me faites du fait que je parle de lycée, d'environnement scolaire. Tout ce vacarme que vous dénoncez arrive en catimini dans les lycées grâce à un emploi de la technologie. Ce qui est de l'ordre de la décadence, c'est tout ce qui ne se transmet plus, ne s'apprend plus, à cause de cette constante agitation, ou déconcentration, ou laxisme, là encore. Mais je crois qu'il faut lire des copies pour comprendre ce que j'écris là !
Quant au pape, je vous redirai ce que j'ai dit là-haut à Bertrand Redonnet. La décadence, là encore, est plus provoquée par la confusion qu'autre chose. Remettre chacun à sa place et dans sa fonction, c'est à mon sens échapper à cette confusion de sgenres qui est le propre d ela décadence.

Écrit par : solko | mercredi, 18 mars 2009

Solko, je plaisantais pour la dictature...
Il n'empêche que j'ai pensé à vous qui êtes "au front" en me disant que vous seriez bien aise d'avoir ce genre d'élèves.
D'autant que les jeunes cubains sont quand même très décontractés sur les rangs et dans leurs uniformes.

D'accord avec toi en ce qui concerne les chanteurs même si moi aussi j'aimais Bashung.
En fait quelle place leur accorder aux chanteurs ?
Pas de doute ils relèvent de la culture.
La poésie a bien été véhiculée par les troubadours au Moyen-Âge...
Le problème c'est en effet la confusion. Que l'on retrouve avec les Sciences humaines qui se substituent à la Littérature...
Pour Libé le problème est plus complexe : compte-tenu de la grave crise économique que le journal a traversée, d'une part ils n'ont plus de journalistes, d'autre part, ils sont entre les mains des financiers.

Écrit par : Rosa | mercredi, 18 mars 2009

Frasby
qu'est-ce que c'est HADOPI ?

Écrit par : Rosa | mercredi, 18 mars 2009

Bon je suis assez d'accord avec notamment le dernier commentaire de Solko mais je suis très fatigué et ne peux développer ce soir.

@Solko: Stevenson? Ah mais il sera question bientôt de Conrad... Et de quelques autres bricoles. Oui en 5ème tout à fait... (euh non, mais vous savez j'avais lu quelques passages des "essais" de RLS à mes 5èmes... aucun ne m'a dénoncé aux IPR...) D'ailleurs je compte faire acheter la gerbe d'or à mon CDI... (il leur reste du budget)...

Sinon la décadence se portait à merveille au salon du livre. Mais je suis tombé sur des vestiges de civilisation encore vivants de ci de là...

A bientôt

@Frasby: Bonjour vous... Nous reparlerons de Khayâm dès que j'aurais un peu plus d'énergie (renouvelable il va de soi)

Écrit par : tanguy | mercredi, 18 mars 2009

@Rosa : L'HADOPI est dans l'air pour vous répondre
2 liens : l'un informatif
http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Hadopi

et un autre pas inutile, je crois:
http://www.numerama.com/magazine/9854-10-bonnes-raisons-de-dire-NON-a-la-loi-Hadopi.html

Écrit par : frasby | mercredi, 18 mars 2009

Je vous lis bien . Totalement d'accord avec vous sur cette idée déplacée de faire parler les chanteursde la politique exterieure ou autre , demander à Rocard si "embrasser c'est tromper". Même chose! Et plus généralement c'est ce que Debord constatait : l'organisation du spectacle où chacun se nie... Nous sommes dedans à mort. Ensuite, personnellement j'ai dû mal à séparer les disciplines, à classer les arts mineurs, majeurs , les gens qui fondent les civilisations, ceux qui ne sont pas utiles. Il y a des interactions extrêmement subtiles... Des surgissements qui bouleversent définitivement la façon de regarder le monde et c'est tout à fait indépendant de la glorification, de longues et patientes oeuvres ont été balayées parfois par un seul geste ... Tout cela enchevêtré fonde la civilisation, il me semble. (Mais je n'ai pas la science infuse comme vous savez et surtout pas en histoire ni en civilisation) Par provocation ça ne me dérangerait pas de mettre Barbara sur les genoux de René Char (il en serait peut être ravi ,qu'en savons nous ?) Et je n'irai pas plus loin dans ce débat je me sais trop approximative. L'environnement sonore urbain n'est pas ce qu'il est, pas ce qu'il devrait être. Nous ne devrions pas subir une musique que nous n'avons pas choisie (avec les pubs et les tubes qui vont avec, partout où nous allons, ,que ce soit dans les magasins, le metro, ou même les salles d'attente de médecins ! Comme s'il fallait tout recouvrir d'un "air de fête" d'un fond sonore". La musique imposée partout empêche' aussi concentration , pensée, rêverie... Ensuite sur le problèmes des collèges et des lycées, je ne peux pas en parler, je connais mal (où bien de mon palier," interdire, interdire" et toujours interdire ne me semble pas une solution ...) le balladeur date des années 80 , j'en connais plein que ça n'a pas éloigné de la connaissance ni de la concentration. Aujourd'hui, je ne sais pas ce qu'il se passe dans les lycées. Mais je connais quelques djeuns de 15, 17 ans, à fond "technologisés" qui m'épatent par leur intelligence et leur sens critique mais j'ai peut être beaucoup de chance.Ce n'est certes pas la majorité. Pour les copies je vous crois volontiers, j'ai des amis profs qui m'en ont fait lire...( ça m'a sciée).
La confusion des genre oui c'est sûr ... Rien qu'en tapant "culture" sur google ... Le sujet sur la décadence se debattrait peut-être mieux dans un café, je crois, jusqu'au bout
de la nuit ;-) Bonne soirée.

Écrit par : frasby | mercredi, 18 mars 2009

Frasby
merci pour les liens mais je ne suis pas sûre que ça me passionne.

Solko
pour être reconnu il faut insulter davantage

http://leblog.hautetfort.com/archive/2009/03/19/stalker-le-blog-de-juan-asensio-sur-canal.html

Écrit par : Rosa | jeudi, 19 mars 2009

Ce que vous dites, Solko, ne me choque pa. Ca me laisse pantois....

Écrit par : Redonnet | jeudi, 19 mars 2009

@ Bertrand : Pourquoi pantois ? Quel est l'intérêt de s'en prendre à des propos convenus, qui sont ceux d'un pape ? Est-ce la Vatican qui a balancé le Sida en Afrique ? C'est déjà placer inutilement sous les feux des projecteurs des propos sans intérêt, quand la réalité du sida en Afrique ne pourra être vaincue qu'en s'en prenant, je le répéte, à tout ce qui contrarie (en Afrique et ailleurs) le développement sanitaire. Dans toutes ces polémiques anti-Benoit XVI, qui se souvient d'où vient cette saloperie, par quel chemin il est arrivé en Afrique, et dans quel but on l'y a transporté ? Le Sida n'est pas l'invention du Vatican, que je sache. Le conformisme est aussi bien à droite qu'à gauche et, en l'occurence, tous ces propos tenus contre les déclarations de Benoit XVI sont affligeants de conformisme, de banalité et surtout se trompent complètement de cibles.

Écrit par : solko | jeudi, 19 mars 2009

Plus ou moins bien à propos je me permets de dire que nous sommes le 19 mars, jour de la Saint Joseph. C'est Zabou qui me l'a rappelé chez Sophie. Mais je ne suis pas la vieille tante qui au repas de Noël essaie de détourner le sujet de la conversation lorsque la discussion sort des sentiers battus... J'aime bien ces interventions maladroites d'ailleurs, dont ma vieille tante garde jalousement le secret...

Bonne soirée.

Écrit par : tanguy | jeudi, 19 mars 2009

Clavier anglo-saxon sans accents ni cedille.

Vous etes etonnant, Solko !
Ca n'est certes pas le pape qui a repandu le Sida en Afrique, lui est-il pour autant permis, en tant que premier personnage d'une institution repugnante, de dire des inepties et est-ce tenir des propos convenus que de denoncer les ignominies proferees, quelles viennent de gauche, de droite, du centre ou de mon cul !

A propos de propos convenus, denoncer les leaders syndicaux comme des manipulateurs payes les jours de greve, excusez moi, mais la, la denonciation, elle a de la barbe et Sarkozy ne la contesterait pas, ma foi... ! Elle en est presque puerile ! "Les syndicats sont des bordels a putes", etait ecrit sur tous les murs il y a plus de quarante ans !
Alors passez-moi le denonciation de l'eglise et du pape, je vous prie, ou alors fermez-moi vos commentaires !

Ne vous meprenez pas, Solko....Je ne suis pas de gauche, ni de droite, ni d'ailleurs. Pretendre le contraire participerait du confusionnisme deliberement interesse.
Mais il me semble de plus en plus cependant que vos cibles sont ciblees... Votre fusil est assez bien regle et c'est une certaine ideologie qui appuie sur la gachette....
J'ai du me fourvoyer...
Sans rancune toutefois et bon vent !

Écrit par : B.Redonnet | vendredi, 20 mars 2009

Hum, concernant le pape, je tiens seulement à copier-coller ce qui s'est réellement dit dans l'avion pour rétablir les choses, déformées par les médias.
De la maladresse, certainement, mais je ne suis pas sûre d'y voir autre chose. Alors, je suis certes catholique mais non pas une papolâtre de première classe à cautionner n'importe quel propos.

Question - Votre Sainteté, parmi les nombreux maux qui affligent l'Afrique, il y a également en particulier celui de la diffusion du sida. La position de l'Eglise catholique sur la façon de lutter contre celui-ci est souvent considérée comme n'étant pas réaliste et efficace. Affronterez-vous ce thème au cours du voyage ?

Benoît XVI - Je dirais le contraire : je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est précisément l'Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses différentes réalités. Je pense à la Communauté de Sant'Egidio qui accomplit tant, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, aux Camilliens, à toutes les religieuses qui sont à la disposition des malades... Je dirais qu'on ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n'y met pas l'âme, si on n'aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d'augmenter le problème. La solution ne peut se trouver que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l'un avec l'autre, et le deuxième, une véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent, la disponibilité, même au prix de sacrifices, de renoncements personnels, à être proches de ceux qui souffrent. Tels sont les facteurs qui aident et qui conduisent à des progrès visibles. Je dirais donc cette double force de renouveler l'homme intérieurement, de donner une force spirituelle et humaine pour un juste comportement à l'égard de son propre corps et de celui de l'autre, et cette capacité de souffrir avec ceux qui souffrent, de rester présents dans les situations d'épreuve. Il me semble que c'est la juste réponse, et c'est ce que fait l'Eglise, offrant ainsi une contribution très grande et importante. Nous remercions tous ceux qui le font.

Écrit par : Zabou | vendredi, 20 mars 2009

@ Bertrand : Si vous jugez "répugnante" l'institution à la tête de laquelle se trouve le pape, ne vous étonnez pas de trouver ses propos "ineptes". Moi je ne juge pas l'Eglise "répugnante", et je trouve que tirer sur ce pape, c'est lui accorder une importance politique dans cette affaire qu'il n'a pas.
Pour autant, pourquoi vous fermerai-je les commentaires ? Parce que sur ce point là nous sommes en désaccord ? Et au nom de quel terrorisme de la cohérence ?
Face à l'essor des sectes diverses, dont la scientologie, de l'intégrisme musulman, avec lequel les gens qui tirent sur Benoit XVI sont d'une complaisance étonnante, face à l'uniformité de la bien-pensance sociétale, l'Eglise a plus besoin d'être protégée qu'attaquée. Je le pense et je le crois sincèrement. Et je sais qu'un monde où seuls les gens qui pensent la même chose sont encore capable de discuter est un monde perdu. C'est pourquoi non seulement je ne vous ferme pas les commentaires, mais je vous remercie d'en déposer.
Quant aux syndicats, vous savez, cela longtemps que l'ai laissé tomber les grèves d'un jour avec défilé bon enfant, comme dit 20 minutes aujourd'hui, sous des ballons gonflés. Je ne supporte plus ces gens qui sont, je le maintiens des professionnels de la récup, à la probité desquels, depuis lurette j'ai cessé de croire...
Sans rancune, évidemment . Et que signifie ce "bon vent" ?

Écrit par : solko | vendredi, 20 mars 2009

@ Zabou : Mais vous savez bien que tous les combats idéologiques (surtout ceux menés contre l'Eglise) se font à coups de citations détournées, tronquées ou mal lues. Ici, par exemple, l'effacement de la proposition hypothétique. Pourquoi, à votre avis, les Nicolas, Ségolène & consorts ont-ils adopté une syntaxe et un vocabulaire simplifiés jusqu'à l'indigence ?

Écrit par : solko | vendredi, 20 mars 2009

@ Solko : sans oublier la mise en contexte ! Combien ont-ils cité le "si on n'y met pas l'âme", passage pourtant central, qui pointe le coeur du sujet ?

Oui, cela se fait ainsi, je le sais bien mais c'est insupportablement lourd de devoir sans cesse aller piocher les "vrais" textes pour en parler calmement... quand c'est possible ! C'est toutefois important.

Et pourtant cela n'est pas simple, ensuite, de rétablir la vérité même auprès des jeunes catholiques ados dont on a la charge : l'enseignement de l'Eglise n'est déjà pas évident, alors, dans des cas pareils, c'est encore plus délicat !

Écrit par : Zabou | vendredi, 20 mars 2009

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