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jeudi, 12 mars 2009

La vierge de Mimerel

Le 12 mars 1643, les échevins de Lyon, désespérés devant la progression de l'épidémie de peste, placèrent officiellement la ville de Lyon sous la protection de la Marie. L'épidémie ayant cessé, on décida qu’« une reconnaissance annuelle », sous la forme d’une procession fixée le 8 septembre de chaque année, jour de la Nativité de la Vierge, serait la manifestation de cette dévotion « plus qu’à l’ordinaire ». Les échevins iraient donc chaque année ouïr la sainte messe à Fourvière et offriraient à Marie, en forme d’hommage,  "la quantité de sept livres de cire blanche en cierges et flambeaux avec écusson aux armes de la ville, propres au service de ladite chapelle, ainsi qu’un écu d’or" L’offrande de ce vœu fut, de 1643 à 1789, régulièrement consignée dans les comptes de la ville. Supprimé en 1790, il fut réhabilité en 1843, lorsque le cardinal de Bonald, à l’occasion de la célébration de son deuxième centenaire, consacra la ville à la Vierge. Et c’est sous l’épiscopat du cardinal Gerlier, au milieu du vingtième siècle, que les élus ont repris le chemin annuel de Fourvière. Lucien Bégule réalisa, pour l’ancienne chapelle, le vitrail ou l’on voit les échevins entourant le cardinal Alphonse de Richelieu, archevêque de Lyon de 1629 à 1653

C’est tout naturellement en des points stratégiques de la ville que les échevins du dix-septième siècle s’engagèrent à élever deux statues de la Vierge en marbre blanc. L’une devait être placée sur la place du Change, l’autre, précisément, au milieu de ce pont de Saône que tout un chacun empruntait, « sous un petit dôme triangulaire composé de trois petites arcades de la largeur de trois pieds sur six de hauteur », et qui fut remplacé au dix-neuvième siècle, puis détruit au vingtième.

Le monument commémoratif du Pont de Saône fut commandé le 23 janvier 1659 et édifié en 1662 « sur l’avant-bec de la quatrième pile du côté de Saint-Nizier, où précédemment il existait une croix en pierre indiquée sur les plans de Simon Maupin de 1625 et de 1659" (1)

Les circonstances de la disparition de la Vierge du pont de Saône et de son transfert dans l’église de l’Hôtel-Dieu, où elle passe pour miraculeuse, sont mal connues. Grisard rapporte une légende, selon laquelle la Vierge elle-même aurait décidé de son nouvel emplacement :

« La statue de la Vierge qui était sur le pont de pierre de Saône ayant été fracturée, on en plaça les débris sur un chariot attelé de deux bœufs, pensant les faire disparaître en les transportant au loin. Mais arrivé devant l’entrée de l’Hôpital, l’attelage refusant d’avancer malgré les efforts de son conducteur, on crut voir dans ce comportement le désir exprimé par la Mère de miséricorde pour faire admettre sa statue dans l’asile réservé au malheur et à la souffrance, et sur le champ, sans autrement délibérer, on transporta le chargement dans l’intérieur de l’Hôtel-Dieu ».



(1) J.J. Grisard, Le Vœu des échevins de la ville de Lyon, Lyon, Pitrat, 1888

21:48 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : vierge de mimerel, voeu des échevins, lyon, religion | | |

Commentaires

à noter que le voeu des échevins s'est poursuivi même avec nos édiles francs-maçons.
Je me demande d'ailleurs si le lyonnais moyen a le droit d'assister à cette cérémonie : je la trouve très belle.

Écrit par : Rosa | jeudi, 12 mars 2009

@ Rosa : Tu sais bien que lorsque le citoyen moyen a tous les droits, il n'a plus aucune envie (ni aucune foi).

Écrit par : solko | jeudi, 12 mars 2009

Ce qui signifie que la cérémonie est réservée aux élus ?

Écrit par : Rosa | jeudi, 12 mars 2009

Celle du 8 septembre est ouverte à tous, que je sache. C'est en effet un très beau spectacle que cette messe, durant laquelle le voeu des échevins est joué par les élus actuels, le maire en tête, qui porte au cardinal l'écu de la ville et le haut cierge...

Écrit par : solko | vendredi, 13 mars 2009

De la miséricorde, on en a bien besoin.

Écrit par : Nénette | vendredi, 13 mars 2009

Je retiens pour la prochaine fois...

Écrit par : Rosa | vendredi, 13 mars 2009

Qui pourra m'expliquer pourquoi ce nom de Vierge de "MIMEREL" ?

Écrit par : Pennetier | jeudi, 18 juin 2009

@ Pennetier :
Jacques Mimerel est tout simplement le nom du sculpteur qui la réalisa. Les échevins du 17ème siècle lui en passèrent commande.
Cordialement

Écrit par : solko | jeudi, 18 juin 2009

j'arrive avec retard sur ce site, mais les pages que je lis ici n'ont pas d'âge, aussi je me permets de reprendre le fil... si c'est possible ?
J'avais lu il y a qq années (dans un livre sérieux) que le pèlerinage de Fourvière avait été institué pour faire concurrence à celui du Puy-en-Velay au XVII° qui recueillait alors un grand nombre de "touristes"...

Écrit par : FOurs | jeudi, 20 janvier 2011

Des touristes au XVIIè siècle ? Mon Dieu ! Vous avez failli me faire mourir d'apoplexie. Pour une entrée en matière, chapeau !

Écrit par : solko | jeudi, 20 janvier 2011

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