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jeudi, 09 octobre 2008

Oublier Le Clezio

La dernière fois que j'ai lu un Le Clezio, je l'ai même pas acheté. C'était il y a quelques années, à la Fnac. Son autobiographie. C'était si mal écrit, ou si pas écrit, ou écrit de façon si plate, que je me suis assis sur une chaise, j'ai commandé un petit café dans le coin buvette du centre de distribution d'objets culturels indéterminés et je l'ai -comme on dit d'une vitre quand on voit le jour à travers -, traversé. C'est la France qui va être contente : elle a pas eu les prochains Jeux Olympiques, on s'en souvient, c'est Londres qui a tiré le gros lot, ben elle a le Nobel de littérature. Remarquez, quand on pense que Pierre Perret est Chevalier des Arts et des Lettres, Le Clezio peut bien être labellisé, pardon javellisé, merde, je vais y arriver, nobélisé. Javellisé, il l'est déjà, depuis longtemps, bien propre sur soi et tout et tout, c'est pourquoi il a empôché le pâctole, le foutu cléziô. Il faudra que je retrouve ce soir en rentrant chez moi ce que Léon Bloy a écrit le jour où il a su que l'immortel Sully Prudhomme l'avait empoché, le premier Nobel de littérature. Je le retrouverai, promis.

En attendant, le français Yves Bonnefoy, qui a écrit une véritable œuvre littéraire, pour ne citer que lui, ne sera pas nobélisé. Une question : ce jury de Stockholm, il a appris à lire dans un cabinet d'expertise du genre de ceux qui font les classements des villes européennes, ou quoi ? Mais bon, on va pas s'indigner outre mesure, on va pas s'énerver pour autant. Louis Guilloux, qui a lui tout seul vaut quinze Le Clezio, n'a jamais eu le Nobel. Henri Béraud non plus. Je parle de ces deux-là, parce qu'ils sont tous les deux morts un mois d'octobre. L'un (Guilloux) fut président des écrivains anti-fascistes. L'autre (Béraud) fut le premier sur les listes des procès de l'épuration: La Gerbe d'Or, Le Sang Noir, Ciel de suie, Le Pain des Rêves, des livres de l'un, des livres de l'autre... Durant ce mois qui s'avance, de saines lectures, pour oublier Le Clezio...

 

Commentaires

Oui Bonnefoy, je suis d'accord, ou quelqu'un d'autre aussi qui pourrait avoir le Nobel: Philippe Jacottet. Comme on dit, moi j'dis ça,moi j'dis rien.

Écrit par : Sophie L.L | jeudi, 09 octobre 2008

PS: Et "oublier Le Clezio", c'est pour "Oublier Palerme"(Goncourt je sais plus quelle année?de la présidente actuelle du Goncourt?) Trop fort!

Écrit par : Sophie L.L | jeudi, 09 octobre 2008

Je suis d'accord avec vous ...

Écrit par : soulef | jeudi, 09 octobre 2008

@ Sophie : C'est pour dire que, d'ici peu de temps, on risque bien à avoir à oublier un autre couronné du côté d'Edmonde et de Bernard, en effet.
@ Soulef : Merci de votre visite, et merci de le dire.

Écrit par : solko | jeudi, 09 octobre 2008

Vous parlez de Béraud SEULEMENT parce qu'il est mort un mois d'octobre ? Vous baissez, mon cher. Dangereusement...

Écrit par : Porky | jeudi, 09 octobre 2008

En l'occurence, oui. Je ne sais pas si je baisse, cher Porky. Tout du moins je m'adapte. Et cette idée que Guilloux et Béraud sont morts certes des années différentes, mais à quelques jours d'intervalle, me conforte dans l'idée que ces deux-là, placés à l'un et l'autre bord de l'échiquier politique, avaient plus d'une chose en commun. Je la trouve éminement "littéraire" Ils ne partagent pas que ce funeste octobre.

Écrit par : solko | jeudi, 09 octobre 2008

Ben ouais! Quand je pense qu'au petit collège on était toutes amoureuses de J.M Le CLEZIO (il y avait une photo de lui dans un Lagarde et Michard XXe siècle, je ne vous dis pas
comment qu'on l'a appris par coeur ce texte de LE CLEZIO, on s'endormait avec ...)
En même temps il n'en reste rien , on est d'accord,
Le prix chantal Nobel...pour JMLC ! ah révoltant! que tout cela!
où il est Léon BLOY qu'on rigole !
(au sujet de Pierre PERRET , objection votre honneur, le prix Maurice chevalier des arts et des lettres c'était pour "La cage aux oiseaux ", et je trouve que regarder un oiseau s'envoler c'est beau , donc c'était mérité ;-)).
Quelle époque !

Écrit par : frasby | vendredi, 10 octobre 2008

Nobel de Chimie pour un Français, nobel de littérature pour un Français, nobel de la paix pour Bétancourt... On comprend pourquoi les caisses de l'état sont vides. Et après, on va nous faire croire que le cinéma français est au mieux (Entre les murs), la littérature aussi (Le Clézio)... On n'est pas sorti de l'auberge...

Le dernier nobel de littérature français c'était Simon? Il y avait un sens... Le Clézio... lol comme on dit sur l'internet. Dommage que Césaire n'ait pas eu le sien l'an dernier, Robe-Grillet (décédé cette année), Butor étaient prioritaires, Gracq l'aurait été aussi. Et en effet Bonnefoy... Jaccottet (enfin lui est suisse alors les médias s'en foutent). Ce que Camus nous manque dans ces moments là, ses discours de Stockholm sont intéressants...

Écrit par : Léopold | vendredi, 10 octobre 2008

J'avoue n'avoir jamais lu Le Clezio. Ce n'était pas bien grave, mais depuis hier je fais figure d'ignare. Bon tant pis, je me replonge dans Jaccottet.

Écrit par : Feuilly | vendredi, 10 octobre 2008

C'est bien Feuilly...Parce qu'on dirait bien qu'il y a des écrivains qui sont là uniquement pour donner aux autres le bonheur de ne pas les lire.

Écrit par : B.redonnet | vendredi, 10 octobre 2008

@ Léopold, Feuilly, Bertrand : Les noms de Jaccottet ou de Bonnefoy reviennent souvent à l'esprit, en effet. Comme aurait dit Stendhal, ils auront le Nobel des "happy few".

Écrit par : solko | vendredi, 10 octobre 2008

Jaccottet a 83ans et Bonnefoy 85 ans, Stockholm réveille-toi!

Jaccottet a signé une très belle traduction de l'Odyssée (je me permets de le souligner :)

Écrit par : Léopold | vendredi, 10 octobre 2008

Ce n'est pas très joli-joli du dire du mal des morts.

Écrit par : Pascal Adam | samedi, 11 octobre 2008

@ Pascal : Laissons d'autres morts les enterrer, c'est ça ?

Écrit par : Solko | samedi, 11 octobre 2008

Oui, c'est ça...
A moins qu'ils ne soient déjà enterrés aussi...

Écrit par : Pascal Adam | dimanche, 12 octobre 2008

Les commentaires sont fermés.