vendredi, 05 juillet 2013
Résultats du bac
Surpris ce matin sur la place de la Croix-Rousse un dialogue entre deux lycéens :
- Alors ?
- C'est bon !
- Cooool...
Je vous laisse imaginer de quoi ils parlaient.
Aujourd'hui que le bac n'est qu'une formalité, je me demande pourquoi les gouvernements successifs s'ingénient à le maintenir sous une forme nationale. Pour des raisons électoralistes, sans aucun doute. Dès lors que l'examen n'est plus sélectif, et il ne l'est plus depuis longtemps, cela ne sert à rien de mobiliser toute cette énergie, tout ce temps et tout ce pognon pour le conserver sur le plan national et en gros recaler deux individus sur 10. On pourrait tout aussi bien le faire passer dans les lycées, un peu comme le permis dans les auto-écoles.
Mais je crois que le bac est un des ingrédients de ce qu'on pourrait appeler la fatuité française, ce grand mal bourgeois déjà dénoncé par le bon La Fontaine en son temps. Or la fatuité est un des élements constitutifs du vote en démocratie. C'est peut-être la raison pour laquelle l'état, qui est un grand rusé, aura préféré renoncer à sa monnaie et à ses frontières; plutôt qu'à ce rite de passage archaïque, dont il ne fait plus, à grands frais, qu'organiser chaque année la pantomime. Il sait bien que quand tout le monde est bourgeois, au moins en apparence, il n'y a plus de prolétariat ni de défavorisés.. Du moins, en apparence.
Je ré'edite pour l'occasion un texte de 2009 (comme quoi, rien ne change) qui, en substance mais de manière plus humoristique, disait déjà ça :
11:39 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bac, éducation, france, culture, société, résultats |