samedi, 16 mai 2009
Grevisse et la complaisance
Eventuel du subjonctif : Bien qu’on ait un présent ou un futur dans la principale, lorsque le verbe subordonné, tout en dépendant d’un verbe qui régit le subjonctif, exprime l’éventualité, il se met à l’imparfait ou au plus-que-parfait du subjonctif, ayant la valeur d’un conditionnel. Toutefois de nos jours, surtout dans la langue parlée, on met le plus souvent, dans ce cas, le présent ou le passé du subjonctif, selon le sens. Dans cet éventuel du subjonctif, l’imparfait correspond généralement au conditionnel présent, le plus-que-parfait au conditionnel passé.
- Il n’y a aucun de ses sujets qui ne hasardât sa propre vie pour conserver celle d’un si bon roi (Fenelon – Telémaque, t. 1 = tous ses sujets hasarderaient)
- Où est le poète qui osât proposer à des hommes bien nés de répéter publiquement des discours plats ou grossiers (Diderot, Paradoxe sur le comédien)
- On craint que la guerre, si elle éclatait, n’entrainât des maux considérables (Littré)
(Grevisse – Le Bon Usage - Eventuel du subjonctif)
C’est une constante, chez Grevisse, après avoir rappelé une règle de bon style, de s’empresser de rappeler qu’on peut toutefois, de nos jours, ne pas l’appliquer.
1936 : Parution du premier Bon Usage chez Duculot. Début de l’ère de la complaisance ?
18:00 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : subjonctif, langue française, littérature, style, bon usage, grammaire, écriture, maurice grevisse |