lundi, 09 mai 2011
Quelque chose de Mitterrand
Ah, le socialisme à la Tonton ! Impossible de ne pas jeter un regard ironique sur les festivités naphtalinées qui vont encombrer la télé cette semaine à l’occasion des Trente ans du 10 mai 81 ! S’agit-il, avec ce « Quelque chose de Mitterrand », de tenter de susciter des désirs d’alternance et de mythifier la non-histoire du PS français à l’heure où DSK qui débarque en Porsche voudrait que les clés du pouvoir fussent dans la boite à gants ? Le PS, comme l’UMP, n’a jamais été autre chose qu’une machine électorale, un raconteur d’histoires assez simpliste. Changer la vie, disait-il sublime, forcément sublime…
Depuis l’été, la stratégie d’Aubry se borne à expliquer aux Français que leur seul problème, c’est Sarkozy. De marteler que ce qui clocherait chez ce président, c’est sa personne. Une certaine partie de la droite, celle où l’anti-sarkozisme est le plus véhément, lui a prêté main-forte. L’idée est ainsi passée via les medias dans de nombreux esprits. La suite logique de cette première idée, c’est qu’il suffirait de changer la personne pour continuer à sa place la même politique. CQFD.
C’est alors que DSK pointe le bout de son nez avec son expérience de gouvernance économique mondiale incontestable, patron du FMI, pensez-donc ! Les Moscovici et autres Cambabélis apparaissent, au simple nom de Dominique, comme des chats en rut.
On croit les voir déjà à cet instant où, l’Elysée en poche, ils useront de l’expérience de Dominique au FMI comme d’un argument d’autorité pour affirmer, la main sur le cœur, que, tout socialistes qu’ils soient, la seule politique réaliste pour le peuple français sera une politique de rigueur. Parlez-en voire aux Grecs !
Par rapport à ce futur qu’ils espèrent proches, ce lointain passé de mai 81 qu’on célèbre sur toutes les chaînes comme si c’était un événement fondateur se voudrait un âge d’or.
Mitterrand lui au moins était cultivé, entend-on ça et là.
A ce point, il faut reconsidérer l’argument de la non-culture du président actuel, que le récent livre de Franz Olivier Gisbert, M. le Président et le film La Conquête, qui va sortir bientôt, replace à nouveau sur la table, et qu’on a l’air d’opposer à la prétendue culture de François Mitterrand.
Denis Podalydès, interprète de Mitterrand dans Changer la vie
00:17 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : mai 81, mitterrand, politique, denis podalydès |