vendredi, 06 mai 2011
Les quotas de la FFF
Laurent Blanc se repose dans un palace à Merano. Ça fait dix ans, paraît-il, qu’il est un habitué des lieux. Il s’est senti blessé, meurtri (dixit la ministre des sports Jouanno) parce qu’on a sous-entendu publiquement qu'il était peut-être raciste. Pauvre petit chou, trop sensible, l'entraîneur ! C’est comme ça, les enfants de la télé. C’est ben vrai qu’être raciste, c’est très vilain ! Bouh le méchant entraîneur de l’équipe de France. Pas un exemple dans les banlieues incultes.
Depuis qu’il porte des lunettes, la boule à zéro, et ne tape plus dans un ballon, le sot Thuram se prend pour un penseur, un justicier (qui songe peut-être à une recon version politique), et il condamne : « Je ne peux accepter la discrimination des enfants de 12 ans ! » Accepter ! Dame ! Je ne peux ! Dans quelques années il sera bon pour la béatification. C’est bien. Lui n’est pas raciste ; c’est un gentil. Comme Noah. Qu’on se le dise.
L'intransigeant Edwy Plennel, lui aussi un bienfaiteur des droits de l'homme, devrait l’embaucher pour écrire dans son torchon de Médiapart. Il n’aurait sans doute pas les moyens de le payer, remarquez bien. Car Thuram, c’est la même espèce que Blanc, sans jeux de mots : ça pionce dans les palaces.
Me demande combien coûte une pige de Thuram, si creuse soit-elle de tout atome pensant. Il paraît qu’Eugène Saccomano, qui est quand même une vieille gloire du foot, prenait, lui, 3000 euros les 30 lignes durant la dernière coupe du monde. Le Thuram, ça doit être quinze fois plus, non. Eh, c’est que c'est de la viande de champion, comme Laurent ou Christophe. Nous f'rait un bon p'tit ministre des sports sous DSK ça, non ?
Christophe Dugarry de son côté proteste évidemment. C’est comme aux échecs, dorénavant l'équipe de 98 : les Blancs contre les Noirs. N’en déplaise au président de SOS racisme qui va bientôt pouvoir intenter un nouveau procès médiatique. Les avocats s'en frottent les mains. Le Zidane, lui, après avoir empoché son chèque du Qatar et s’être refait on ne se sait combien de fois recycler de sang dans des cliniques suisses, il y a encore des cons dans ce pays, comme Emmanuel Petit qui « l’implore » pour attendre ce qu’il a à dire. Pauvre France ! Rien à dire, le Zizou. Tout à empocher. On le sait depuis longtemps.
La seule chose sensée que j’ai entendue sur cette affaire sans intérêt, c’est Hervé Gatteigno, le rédacteur en chef du Point qui l’a dite : « Mais quand Zidane a gâché la finale en 2006 avec son coup de tête, est-ce qu'il représentait les Français ? Quand Deschamps, en 1998, a dédié la victoire des Bleus à Bernard Tapie, est-ce qu'il l'a fait en notre nom à tous ? Non. À vrai dire, l'équipe de France n'est pas plus la vitrine de la France que le groupe Renault, empêtré dans sa minable affaire d'espionnage bidon, ou que le film Bienvenue chez les Ch'tis, une farce assez navrante. » L’interview complet ici. Ci-dessous, Moustache, dans le rôle du probe reporter.
14:14 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : laurent blanc, quotas, fff, mediapart, hervé gattegno, football, politique, équipe de france |