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vendredi, 17 avril 2009

Abracadabrantesque

L’abracadabrantesque popularité de Jacques Chirac : tel est le titre d’un papier du Monde de ce soir, signé Raphaëlle Bacqué. 74 % de bonnes opinions ! Quand on lit ça, on regarde d’un air vraiment suspicieux 7 passants et demi sur 10 qu’on croise dans la rue. Et on se dit que la France est bien malade. On peut toujours se rassurer en se répétant que ce n’est qu’un sondage, et que seuls, 958 gugusses ont répondu (pourquoi ce chiffre de 958 – en quoi assure-t-il une représentativité ?). Dans le même article, on apprend aussi que l’un des escrocs politiques les plus habiles de la Cinquième République ; tous mandats confondus, se repose avec Bobonne à La Gazelle d’Or, un palace marocain, au milieu d’une belle orangerie. Jours tranquilles à Taroudant. Il doit vraiment prendre les Français pour des cons ; y'a de quoi, remarquez : une réélection à 82,1 %, une cote de popularité à 74 % après un septennat et un quinquennat aussi merdiques l’un que l’autre, qui auront fini de transformer en sous-préfecture d’opérette un pays ensarkozysé - faute d’avoir été enroyalisé (aurait-ce été mieux ? J’en doute…)- , et surtout jeté au bord de la faillite. Christine Albanel résume la situation en déclarant qu’il est un peu notre grand-père à tous …. (C’est ministre de la culture, ça ?). Avec l’aide d’un jeune historien, Chirac chie parait-il ses mémoires, c’est toujours bon à savoir, et se plait à recueillir des marques de sympathie. Il n’aura pas les miennes. Je n’ai jamais éprouvé la moindre estime pour Chirac, qui a squatté la vie politique française des accords de Matignon de 68 jusqu’à l’extinction des feux, avec une rare indécence de vieillard obstiné et de politicard véreux. Il avait été, il faut l’avouer, à bonne école avec son prédécesseur. Son ensachée Bernadette ne m’aura jamais été plus sympathique que lui. Je suis convaincu que si le pays va mal, à bien des points de vue, c’est aussi parce que Mitterand comme lui-même auront fait chacun un mandat de trop, en tout, douze ans de popotterie élyséenne veule, sept pour le second mandat de l’un, cinq pour le second de l’autre, ça n’aura rien, décidément, arrangé. Devant le triomphe sordide du politicard correct, comment agir, ô cœur volé ? Arthur, le bel, le disait il y a cent cinquante ans : Le poème Le cœur volé de Rimbaud date de mai 1871 et c'est là que le petit jacques a piqué son « abracadabrantesque »

 

Mon triste cœur bave à la poupe,
Mon cœur couvert de caporal :
Ils y lancent des jets de soupe
Mon triste cœur bave à la poupe :
Sous les quolibets de la troupe
Qui pousse un rire général,
Mon triste cœur bave à la poupe,
Mon cœur couvert de caporal.

Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs quolibets l'ont dépravé.
Au gouvernail, on voit des fresques
Ithyphalliques et pioupiesques.
O flots abracadabrantesques
Prenez mon cœur, qu'il soit lavé.
Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs quolibets l'ont dépravé !

Quand ils auront tari leurs chiques
Comment agir, ô cœur volé ?
Ce seront des hoquets bachiques
Quand ils auront tari leurs chiques
J'aurai des sursauts stomachiques
Moi, si mon cœur est ravalé:
Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô cœur volé ?

06:26 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : rimbaud, chirac, abracadabrantesque | | |