mercredi, 02 février 2011
Théâtres du monde
Peut-être pourrait-on imaginer le « théâtre du monde » ainsi : La comédienne qui jouerait Bernadette Chirac entrerait côté cour, un sac en imitation croco. Elle déverserait en front de scène tout un amas de pièces jaunes et de diamants en toc, puis gueulerait très fort, en rejetant au loin une perruque délavée :
« Mon époux ne souffre pas de la maladie d’Alzheimer. C’est un guerrier ».
Côté jardin apparaîtrait celle qui jouerait sa remplaçante à l’Elysée, laquelle lancerait au public, en se dandinant du cul :
« Je ne me sens plus vraiment de gauche ».
La dramaturgie serait en place.
On pourrait dès lors faire confiance à la relative capacité d’improvisation des acteurs, et leur proposer d’entrer en scène selon leur gré. Le comédien qui ferait Jammel Debbouze pourrait enlacer la comédienne qui faisait déjà Bernadette Chirac. Par derrière. Et, dans un mouvement très cinématographique, alors qu’on s’attendrait à un « je t’aime », il susurrerait : « Je n’ai pas le droit de dire n’importe quoi ».
C’est une réplique dont un thésard dirait plus tard qu’elle est très forte. On parlerait un jour de scène culte. En attendant, elle ferait rigoler deux trois idiots dans le public. Entre Bernadette et Jammel glisserait comme un frisson.
Celui d’une révolution pourrait conclure Mélenchon.
Voilà qui ouvrirait le carnaval des politiciens. Je les verrais comme un défilé d’invités un peu éméchés, tous. Chacun répétant sa réplique afin de singulariser la dissonance. Singulariser sa dissonance, oui, là, tu vois, c’est ce que chaque caractère devrait rendre. Un léger désaccord, mais sur le fond.
Sur le fond…
Un petit accessoire à chacun, un bijou fantaisie ou un gadget, une démarche, hein, tu vois : François, Jean-François, Hervé, Harlem, Martine, Marine, Brice, Eva, Jean-Christophe, Jean-Louis, Manuel, tous plus naufragés les uns que les autres…
Et puis Ariane et son fol espoir comme une véritable mère, et son message universel qui tomberait sur nous tous redevenus comme des chiards, telle une sentence républicaine du plafond du Collège de France : soyez gentils, embrassez-vous tous, au fond, c’est ça qui compte, sur la scène de théâtre de ce monde : les mots gentils, hein, gentils, gentils…
Il n’y aurait plus alors qu’à se masser sur les places et dans les rues, millions d'anonymes, et attendre que l'acte suivant du théâtre du monde tienne ses promesses.
Le titre ?
Ah oui, le titre...
Un blondinet barbu depuis peu en a proposé un : « Je ne suis pas la Belgique à moi tout seul ».
Pas mal…
09:47 Publié dans Des pièces de théâtre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : théâtre, petites phrases, actualité, littérature, monde |
mardi, 01 février 2011
Pour commencer février pas n'importe comment...
Carla Bruni Sarkozy : « Je ne me sens plus vraiment de gauche ».
Luc Chatel : « Je préconise quinze à vingt minutes de calcul mental par jour ».
Bernadette Chirac : « Mon époux ne souffre pas de la maladie d’Alzheimer »
Jamel Debbouze :« Je n’ai pas le droit de dire n’importe quoi »
Hervé Morin : « Je souhaite qu’on évite les erreurs et qu’on construise des projets portés par le plus grand nombre »
Martine Aubry : « Ce qu’il faut préparer, c’est un nouveau 10 mai 1981 »
Jean Luc Mélenchon : « Une révolution aura lieu en France »
Harlem Désir : « Les français aiment la diversité de la gauche »
Jean-Louis Borloo : « La France n’avance pas car chacun est dans son archipel de pouvoir. »
Jean François Copé : « Pendant quinze ans, il (Fillon, ndlr) nous a assommés avec ses discours de gaulliste social. Tout ça pour vendre son gaullisme contre un plat de lentilles »
Eva Joly : « Je ne comparais pas Jacques Chirac avec Pinochet (…) Je parlais du fait qu’il avait refusé de comparaitre et que chacun a pu voir qu’il avait vécu dix années après ».
Gérard Bapt (député) : Nous demanderons à entendre Jacques Servier, mais il n’est pas obligé de venir. »
Sophie Favier : « Je serai aux côtés de Bernard Lepmidi pendant la campagne car j’adore ma ville de Neuilly ».
Jean Miche Aulas : « On sait que Valenciennes avait battu Marseille ici et est à l’aise face aux grosses équipes. »
Jean-Christophe Cambadélis : « Les flingueurs vont être obligés de jouer l’unité »
Benoît Poelvoorde : « Je ne suis pas la Belgique à moi tout seul »
Ariane Mnouchkine : « J’ai envie de les voir arriver, ces gens. J’ai très envie des petits mots gentils qu’ils me disent. »
et cetera, et cetera
…
Un pays où l’on entend de toutes parts de tels propos est-il encore un pays intellectuellement en vie ?
08:02 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : france, gauche, droite, calcul mental, alzheimer |