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dimanche, 09 novembre 2014

La blessure du monde

Depuis des années, les mêmes démarcheurs frappent régulièrement à nos portes. Un marchand d’encyclopédies pour bacheliers tout juste pubères remplace sur le paillasson un vendeur d’aspirateurs sans fil, et prend sa place à l’Elysée, pour un bail aux allures de peau de chagrin.  

Les bonimenteurs  s’amusent. Ils déjeunent dans des arrière-salles de restaurants parisiens. Ils se rancardent, se dénoncent, complotent, s’insultent. Entre poires et fromages, injures et petites blagues, partage de bonnes bouteilles et de coups tordus, de JT en meetings, ils promènent les tabloïds, qu’ils aient noms Jouyet, Fillon, Sarkozy, Hollande, ou consorts.

Le premier fut ministre du deuxième, qui fut Premier ministre du troisième,auquel succéda le quatrième, lequel réembaucha le premier. Et ça tourne, terrible jeu de poupées gigognes assises sur des chaises musicales. Les secrets des dossiers comme ceux des alcôves  divertissent un instant le populo qui regarde au soir, dans son HLM et sur son écran plat,  BFM ou TF1. De quoi faire un mauvais Zola.  Il revotera quand même, le populo, qui pour l’un, qui pour l’autre, parce que le vote c’est sacré, lui a enseigné l’école des Emile et des Jules de cette foutue République gangrénée jusqu’à l’os, et que  la République, c’est tout ce qui lui reste de son histoire, au populo, son histoire dont ils auront tous fait voler en éclats les vitraux colorés et les champs héroïques.

Ainsi, les scénarii se déroulent et s’oublient : qui se souvint, dans l’isoloir de mai 1981, de l’affaire de l’Observatoire ?  Il se peut néanmoins que de la nullité crasse de l’actuel résident du Palais, des compromissions inouïes de ces hommes, de ces femmes  et de ces partis politiques  englués dans le politiquement  correct, paralysés par leur accointance avec les journalistes et les élites aux intérêts  mondialisés,  surgisse un éboulement de terrain –  ça ne sera jamais un séisme car nous ne vivons plus à la hauteur des séismes -  mais un simple éboulement, lequel n’emportera que le muret du jardin.  Et tous et toutes s’égosillent et s’égosilleront, se lamentent et se lamenteront ou se réjouissent ou se réjouiront sans voir que la blessure du monde est ancienne, bien plus ancienne que leurs débats.  Et qu’elle est sans doute, n’en déplaisent aux régimes et  à leurs formules, aux partis et à leurs règlements,  aux constitutions et à leurs décrets, inguérissable

 

Car les salopards d’hier sont les Grands hommes d’aujourd’hui, et la ritournelle n’étonne que les oiseaux nés d’hier, eux qui pondront pourtant  le monde de demain.  Mais combien les turpitudes des uns, des autres, taillées à la dimension de leçons de morale incessamment bavées, auront lassé la brève durée de nos vies !  « Ce n’est pas toujours par valeur et par chasteté que les hommes sont vaillants et que les femmes sont chastes » : qu’est-ce donc, qui aurait changé depuis La Rochefoucauld, et qui justifie à ce point la croyance en la réforme, dans laquelle on fait vivre (survivre) intellectuellement  le populo ?

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Nous avons déjeuné dans un grand restaurant parisien...

20:36 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : la rochefoucauld, maximes, jouyet, fillon, élysée | | |

Commentaires

Ils sont méchants, les journaleux! Ils lui cassent son jouyet au prez. Il va devoir s'en offrir un autre pour la saint Nicolas, l'innocent....

Écrit par : patrick.verroust | lundi, 10 novembre 2014

De quelque côté qu'on les regarde, ces imbéciles sont à vomir!

Écrit par : solko | mardi, 11 novembre 2014

Les commentaires sont fermés.