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jeudi, 18 avril 2013

De la clarté et de la transparence

Ce n’est pas parce qu’une eau claire est transparente qu’il en est nécessairement de même pour l’être humain. Car l’eau n’est claire ou transparente que vis à vis d’elle-même, de sa substance.

Quand un être humain se sent clair, c’est généralement qu’il n’a rien à se cacher (et, ipso facto, à cacher aux autres). La clarté n'est ainsi un élément de la relation à autrui que dans un second temps. On peut, cependant, être clair vis à vis de soi-même, et cacher sa clarté aux autres. Par exemple pour éviter qu'ils ne la troublent.

La transparence, depuis Rousseau, c’est autre chose. On parle de transparence  pour désigner cet état rêvé de non mensonge (de non obstacle) dans la relation à autrui. Principalement la relation amoureuse, d’ailleurs.

Par extension, parler de transparence dans la relation humaine en général, c’est supposer qu’on se dise tout : y compris ses mensonges, sa non clarté. Ce faisant, on pourrait donc être transparent dans le mensonge. C'est la logique de l'aveu.

On le voit, transparence et clarté, dès lors qu’on passe du liquide à l’humain ne sont plus synonymes. Rêver une équivalence entre les deux, c'est suivre Rousseau dans ce qui est à la fois un songe, une fiction et une confession, mais cela n'aide pas à voir clair dans le fait politique.

Parler de transparence en politique peut avoir une certaine efficacité rhétorique, en effet. Mais cela n’aura jamais de signification. Car transparence et clarté, en politique, ne s'appliquant pas au même domaine, n'ont plus du tout le même sens (la même orientation non plus)

Sophisme des sectateurs, comme dirait Jean-Jacques...

07:07 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : clarté, transparence, politique, littérature, rousseau | | |

Commentaires

La vie comme dialectique de l'eau (Bachelard), du fond des eaux, du reflet et de la profondeur. Silence de la surface, ténèbres du fond...

Peut-être les hommes revendiquent-ils la clarté parce que l'époque est obscure, une manière de fuir...
Regarder plutôt cette obscurité comme quelque chose qui me regarde. Ne pas détourner le regard...

Écrit par : Michèle | samedi, 20 avril 2013

Attention avec la transparence à ne pas devenir "transparent".

Une transparence qui reviendrait à "ne pas y être". A donner le change.
A l'instar de l'ingénieux Ulysse chez les Cyclopes, être un homme odysséen, évasif, fertile en stratagèmes...

Votre texte me fait (re)lire avec une autre acuité "La fin du courage" de Cynthia Fleury.

Écrit par : Michèle | samedi, 20 avril 2013

raisonnement intéressant… voire brillant. À nous d'en tirer des conclusions : :-)

Écrit par : FOurs | lundi, 22 avril 2013

Les commentaires sont fermés.