Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 20 mai 2012

Volée de plomb

C’est une revue que ne manqueront pas d’apprécier celles et ceux qu’intéresse la typographie. Volée de plomb, proposée par l’association Retour de manivelle, a été composée à l’aide d’une fondeuse Ludlow. La couverture a été réalisée avec  des caractères bois et des symboles en plomb. L’ensemble a été tiré sur une presse à épreuve FAG contrôle.  « Dans le froid, la chaleur, la bonne humeur », précise-t-on.

Une tonne de matériel de récupération pour un acte militant qui prend son temps. La revue qui vient de voir le jour se veut « un instrument de propagande par le fait ». On pouvait rencontrer ses auteurs dont certains sont encore étudiants samedi 19 mai au bar associatif De l’autre côté du pont. De 18 à 20 heures se tint un débat où il fut question de la réappropriation des savoir-faire, de la dématérialisation du livre numérique, du bon usage de la technique, de la signification du travail, des conditions de formation d’une pensée critique en accord avec une action collective…

La revue en est à son numéro 1. Pour tout renseignement à son sujet, on peut contacter le groupe Retour de manivelle au 99 avenue de Paris, 42300 - Roanne

IMG00399-20120519-2003.jpg


Commentaires

Intéressant. Mais pourquoi dites-vous "un acte militant" ? Et militant de ou pour quoi ? (Cet adjectif décidément me reste opaque.)

Écrit par : Pascal | dimanche, 20 mai 2012

Militant est un terme passe-partout, oui, devenu plus qu'opaque, en effet. Assommant.
Pour ces jeunes gens qui emploient ce terme, c'est une façon de signifier que leur choix de revenir à la fonte n'est pas seulement esthétique. La pratique de militant politique professionnel, ils disent par ailleurs la rejeter.
Mais de fait s'exprime bien à travers leur geste, avec virulence et gaieté, une protestation contre la société numérique, l'héritage productiviste (car il ne s'agit pas non plus de rentabilité), et la normalisation de la culture.
Y rajouter aussi une mise à distance du tout idéologique et d'un certain déni du Réel qui a fait tant de dégâts chez leurs aînés...

Écrit par : solko | dimanche, 20 mai 2012

Ce billet me fait penser au Musée de l'imprimerie que j'ai revisité il n'y a pas longtemps.
J'ai récemment croisé des gens qui lisaient sur ces fameuses liseuses numériques... Je ne suis pas rétif à la modernité, loin de là (j'ai un smartphone dernier cri, le Galaxy Note), mais je me suis posé la question : le cerveau travaille-t-il de la même manière quand on lit un roman sur une tablette que quand on utilise le bon vieux codex ? Je ne crois pas... Il faudrait creuser la question : le virtuel n'imprime pas durablement dans notre intellect.

Écrit par : Jérémie S. | dimanche, 20 mai 2012

Le "virtuel" n'imprime pas de la même façon dans l'esprit de quelqu'un qui a une formation intellectuelle "traditionnelle" en amont et dans l'esprit de quelqu'un qui est "formé" (= formaté, même si l'ancien système était aussi très fort en la matière)dans le numérique intégral.
C'est la thèse que je défendais dans "l'Ecole Vendue". Je vous renvoie également à ce livre de Florent Gouget :
http://solko.hautetfort.com/archive/2011/02/11/ecole-la-servitude-au-programme.html

Écrit par : solko | dimanche, 20 mai 2012

"Dématérialiser": je ne peux plus supporter ce mot, que l'on nous sert à toutes les sauces... Nous vivons une époque de "dématérialisation" à marche forcée. Les industriels voudraient nous faire abandonner nos reliures quitte à employer les "arguments" les plus éculés (modernité, "fautvivreavecsontemps", "le papier c'est pas écolo"- C'est vrai que le plastoc l'est beaucoup plus, hein... Etc, etc).

Ce n'est pas à moi que l'on vendra des tablettes! J'aime toucher, sentir, voir du papier, point barre.

Le numérique est une chose, le papier en est une autre, les deux ont leurs intérêts, et je ne supporte pas cette idéologie dégueulasse qui veut à toute force nous faire abandonner l'un au profit du premier.

Écrit par : Sarah. S. | dimanche, 20 mai 2012

Il y a de quoi détesté le mot "dématérialiser". En utilisant des arguments de droite comme des arguments de gauche, les ""puissants (pour faire court) ont "dématérialisé" :
- la monnaie
- les frontières
- les textes, la musique...
- les liens sociaux traditionnels
Bien sûr existent de nombreuses poches de "résistance" (ce mot m'agace autant que "dématérialiser") mais enfin, c'est fait. Cet empire tiendra-t-il? Je n'en sais rien.

Écrit par : solko | dimanche, 20 mai 2012

"Résistance", voilà encore un mot qui a été bien galvaudé en effet...

Écrit par : Sarah. S. | dimanche, 20 mai 2012

Je n'ai rien non plus contre la modernité, je reconnais que pour quelqu'un qui prend souvent l'avion ou le train pour de longs trajets, emporter une petite liseuse plutot que trois gros livres peut avoir une utilité, mais je ne suis pas prête à sauter le pas. J'aime les vrais livres, j'aime farfouiller dans les rayons de la
bibliothèque de ma ville pour trouver "le" livre qui me rendra heureuse. C'est bien joli, le livre numérique, mais ce n'est pas gratuit, sauf pour quelques ouvrages classiques, le reste, même "dématérialisé" est très couteux.

Écrit par : Julie des Hauts | dimanche, 20 mai 2012

Je ne suis pas non plus totalement réfractaire aux outils numériques, je prends ce qu'il y a de bon à prendre, et je conserve les outils non numériques qui ont fait leur preuve. Par exemple j'aime tout particulièrement mélanger le crayon, la peinture avec Photoshop.

C'est l'idée du "tout numérique ou rien" que je ne supporte pas. Et j'ai l'impression que c'est que l'on essaie de nous imposer. Jusqu'à quand serons nous encore libres d'aimer le papier??

@Julie des Hauts, effectivement en avion où on ne rigole pas sur les restrictions de bagages, la tablette ou la liseuse est une bonne solution! Cela pourrait être intéressant d'en louer une par exemple...
Je suis incapable de dormir en train ou en avion. Et 11h passées dans une boîte de conserve volante, c'est très, très long! Et je lis très vite! J'avoue que dans ce cas-là, une tablette remplie de romans, BD et de magazines aurait été la bienvenue!

Écrit par : Sarah. S. | dimanche, 20 mai 2012

Ce qui me gêne le plus de mon côté, c'est qu'en général, désormais, on ne fait plus travailler nos mains. On devient complètement assistés dans tous les domaines, impuissants en cas de panne. C'est pour ça que je comprends très bien l'idée de ces jeunes gens. Garder à portée le savoir-faire artisanal, au cas où skouip ! tout s'éteindrait un jour...

Écrit par : Sophie K. | lundi, 21 mai 2012

Oui parce que les ordinateurs, les tablettes graphiques, tout c'est bien fragile au fond. Une coupure de courant, un choc, un virus et paf! Plus rien. On est bien content alors de savoir manier le pinceau ou autre chose. La dépendance aux outils numérique est quand même un peu dangereuse...

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 21 mai 2012

Merci beaucoup pour le lien. En Maîtrise et en DEA, j'ai travaillé sur Les libraires et librairies lyonnaises et du Rhône au XIXeXIXe siècle. Si ça vous intéresse, dites-moi.

Écrit par : Jeremie | lundi, 21 mai 2012

Ah ça m'intéresse beaucoup, oui. Vous avez dû rencontrer Jean Honoré, qui avait repris la librairie des Terreaux et a fermé il y a deux ans ?

Écrit par : solko | lundi, 21 mai 2012

Je vous enverrai mes mémoires de recherche dès que possible, en pdf. J'ai travaillé sur le XIXe, de 1811 à 1871, époque où il fallait une autorisation ministérielle pour être libraire et/ou imprimeur, d'où des sources plus importantes. Concernant la Librairie des Terreaux, je ne sais pas si elle existait déjà. J'y suis allé une fois, il y avait plein de vieux livres bien intéressants dont une édition de la Révolution française de Michelet, ressorti depuis en poche!

Écrit par : Jérémie S. | lundi, 21 mai 2012

Je lirai cela avec plaisir.

Écrit par : solko | lundi, 21 mai 2012

Je reviens sur la lecture "dématérialisée". Je ne suis pas tentée par cette modernité, et pourtant.....je lis énormément sur mon ordinateur, je lis des textes qui ne me seraient pas tombés sous les yeux avant. Je viens de découvrir "Etiennette", et j'aime beaucoup.

Écrit par : Julie des Hauts | lundi, 21 mai 2012

Les commentaires sont fermés.