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mardi, 20 mars 2012

Crimes spectaculaires

Dans  les autobus, dans la rue, dans les magasins, un peu partout, on aura senti aujourd’hui se côtoyer les opinions de millions de persuadés : ceux qui vivent sous la menace des islamistes, ceux qui vivent sous la menace des néo-nazis. Tandis que des enquêteurs travaillent, la pays exerce ses fantasmes et exprime des préjugés opposés, se situant instinctivement dans un camp ou dans l’autre, les uns évoquant les meurtres de militaires en Afghanistan, les autres la tuerie de Norvège en août.

Selon la place qu’ils occupent, les candidats à l’élection poursuivent leur campagne. Dans une école, le candidat-président orchestre une minute de silence, marqué à la culotte dans une autre école par un concurrent qui fait comme s’il ne l’était déjà plus (candidat) ou s’il l’était déjà (président).

A l’étage au-dessous, ceux qui n’ont pas un jour à perdre, les Le Pen, Bayrou, Mélenchon, protestent. A la cave, depuis que Duflot a ouvert le bal pour Joly ceux qui n’existent presque pas lâchent de petites phrases pour avoir l’air de peser dans le débat.

Le fait que poursuivre ou non la campagne ait été dans les QG divers la problématique politicienne du jour montre donc à quel point nous sommes englués dans le spectaculaire, quelque attitude adoptée ayant été de toute façon interprétée comme un signe, selon le premier adage de Palo Alto, On ne peut pas ne pas communiquer

Le plan Vigipirate écarlate (une première) est activé dans la région toulousaine. Dans un tel contexte de fragilisation de l’opinion publique, François Molins, procureur de la République de Paris, rappelle la définition non politique mais simplement juridique du terrorisme, laquelle renvoie au seul mobile objectif, « volonté de troubler l’ordre public », puis il relate la périodicité des épisodes et constate les similitudes entre les scènes des crimes en rappelant qu’aucune piste, islamiste ou neo-nazie, n’est abandonnée ni négligée. Pour finir, on sait que le criminel agit devant des caméras de surveillance et en porterait une sur lui. On parle de milliers d’heures d'enregistrements à exploiter…

18:26 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, présidentielle, société | | |

Commentaires

L'information spectacle a encore de beaux jours devant elle. Il faudrait lire ou relire Baudrillard et sa Société de Consommation (notamment les pages où il parle de l'écran de télévision et de la distanciation forcée et intégrée face aux évènements: dommage que je ne l'ai pas sous la main, j'aurais volontiers cité quelques lignes tellement d'actualité!). Le Printemps arabe, Kukushima, DSK, le Ramadan... toutes ces faits d'actualité transformés en évènements à date de consommation restreinte, avec chacun la même valeur culturelle et historique... Ca donne la nausée ! Il y a quelques jours, personnes ne songeaient à une minute de silence quand trois militaires ont été tués, aujourd'hui tout le monde en parle car l’évènement s'est reproduit dans une école religieuse à forte connotation historique. Le fait que deux puissances étrangères viennent demander des "comptes" aux autorités françaises en dit long sur le communautarisme montant et la dégradation du sentiment patriotique et national en France. Il y a tellement de choses détestables dans le prêt-à-penser et le prêt-à-agir du politiquement correct que ça en devient vraiment inquiétant. Je pourrais écrire encore plus de choses, mais je préfère m'arrêter là.

Écrit par : Jérémie | mardi, 20 mars 2012

Finalement, ce n’était pas un néo-nazi, mais un terroriste salafiste armé. On sourit de voir tous ceux qui, hier encore, se livraient à tous les amalgames, exiger du haut de leur vertu politique ou religieuse, de n’en plus trop faire à présent. On ne sait trop quels auraient été leurs commentaires, si le criminel était issu des rangs de l’ultra-droite. La suite des événements, en matière de tartufferie républicaine, promet d’être passionnante. Il y en a un qui, dans cette affaire, aura bougrement manqué de lucidité montré un visage opportuniste digne d’un Hollande, c’est le père Bayrou…

Écrit par : solko | mercredi, 21 mars 2012

"On ne sait trop quels auraient été leurs commentaires, si le criminel était issu des rangs de l’ultra-droite."
J'avais envie de le dire...

Écrit par : Jérémie S. | mercredi, 21 mars 2012

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