mardi, 19 avril 2011
Un monde simple ?
Est-il si vain de croire, contre toute évidence - que nous vivons dans un monde simple ? Cela permet pourtant de passer au-delà de bien des signes. Un monde simple, c'est-à-dire un monde dans lequel les choses iraient de soi, couleraient de source, suivraient leur pente sans perdre leur fil, un monde tel qu’il fut nous interdit, dès l’enfance, d’y séjourner pour de bon.
L’actualité permanente, comme disent les chaînes de télé, contredit ce genre de vœu pieux formulé en nous par de lointaines comptines. Même si le diable, celui qui divise, est bien là, règne en maître, faisons cependant en sorte qu’elles gardent, ces ritournelles, la vie solide.
Il appartient en effet à chacun d’entre nous, s’il juge le festin sur terre encore digne d’attention, de tirer la chaise sous ses fesses, d’y emplir son verre et de s’y attabler à nouveau, entouré de si étranges et si nouveaux convives.
Et de comprendre une fois de plus que ce qui sépare ne brouille pas les hommes du ban entre eux, mais bien plutôt les éclats de leurs rues et de leurs mots en chacun d’entre eux, lieux-dits par lesquels les jours confus ont filé jusqu’à les conduire ici.
08:36 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature, poésie |
Commentaires
Merci Solko. Un voeu pieux, comme vous dites, belle exégèse d'un lieu commun. (lieu commun, lieu de l'on partage, "contre toute évidence")
Belle Semaine Sainte à vous, Roland.
T.
Écrit par : tanguy | mardi, 19 avril 2011
Oui. D'aileurs, Pouilly-Fuissé frais divin à déjeuner. :0)
Écrit par : Sophie K. | mardi, 19 avril 2011
Bonne semaine a vous Roland
Écrit par : george | mardi, 19 avril 2011
Oui, je crois vraiment cela: que ça appartient à chacun d'entre nous, et que ce qui sépare ne brouille pas. Attablons-nous.(Magnifique, cette terre cultivée qui a l'air douce comme un dos d'animal)
Écrit par : Sophie | mardi, 19 avril 2011
Joli ce qu'écrit Sophie sur la terre cultivée. Oui Solko, attablons-nous, anciens et nouveaux convives, levons nos verres de Pouilly-Fuissé frais et laissons-les couler de source...
Écrit par : Michèle | mardi, 19 avril 2011
Belle perspective...
Écrit par : La vie aux champs | mardi, 19 avril 2011
J'amène à notre festin un extrait de "Memories" de Frasby :
"Nous buvons à la source un nectar dont le goût nous revient aujourd'hui avec la transparence de l'eau, l'âcreté du limon, nos fleuves tournent en boutasse. On sent bien une tentation ; on remue cette lie au fond d'une gamelle de cantine, jusqu'à ce qu'un bruit de casse, sec ou mat, nous mette les yeux en face des trous."
http://certainsjours.hautetfort.com/
Écrit par : Michèle | mercredi, 20 avril 2011
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